Cascade de Gournier depuis Alissas

Petit passage à l’office du tourisme de Privas pour choisir une randonnée ; c’est le dernier jour de mon (troisième) séjour en Ardèche chez Ardelyne à Darbres ; comme je ne consacre qu’une journée à Privas et ses environs, l’achat à l’unité de la fiche n°6 est plutôt intéressante. Je me gare sur un grand parking près du premier panneau directionnel Greylas mais vous pourrez stationner sur le parking de la mairie. Le balisage sera jaune-blanc comme tous les PR de la région.

Je traverse un pont cassé dont le tablier s’est affaissé au centre ; les deux morceaux du parapet ne sont plus en face l’un de l’autre mais la commune ayant repris le mur en 2008 a jugé qu’il était suffisamment solide pour que l’on puisse le traverser. Sur la photo, derrière la pierre portant le balisage, vous pouvez voir le dos d’âne causé par cette cassure.

Je passe au dessus de l’ancienne voie de chemin de fer Le Pouzin-Privas ; que deviendra cette ligne de chemin de fer concédée à la société PLM, il y a 150 ans ? d’abord dédiée au transport de marchandises, en 1862 elle s’ouvre aux voyageurs par ajout d’un wagon aux wagons de marchandises, tout simplement ; elle fermera aux voyageurs en 1938, et aux marchandises entre 1989 et 1994 selon les portions de voie ; aujourd’hui, l’Ardèche est le seul département français sans aucune ligne de chemin de fer voyageur… déclassée, elle peut être utilisée autrement : le site de la commune annonce qu’elle sera utilisée pour un réseau fibre optique fournissant du (très) haut débit. L’entreprise TPAM enlèvera les traverses qui supportaient les rails avant de creuser les tranchées pour accueillir fuseaux et câbles du Pouzin à Privas.

Académie de Grenoble, documents pédagogiques pour une recherche sur la ligne Le Pouzin-Privas

Le chemin des chênes (et non la montée des chênes comme indiqué sur la fiche), puis la montée de la Grangette titubent entre les champs avec une féroce raideur ; Pendant presque 4km je monte, monte et monte encore sur la route fraîchement macadamisée et bordée de murs de soutènement en basalte ; là, un pré accueille un troupeau de curieux ovins qui tournent la tête tous dans le même sens : est-ce à cause du vent froid ? pratiquement aucune habitation avant la Grangette dont il faudra franchir le portail accédant au jardin de la propriété privée et au chemin rural qui monte entre les châtaigniers et les murets de pierre.

Que de travail a dû représenter la manipulation de ces grosses pierres du pays ! rien à voir avec ceux de la région PACA, plus petites et plus plates. Juste avant le panneau les Traverses (commune de Rochessauve), je referme soigneusement le portail. La montée est enfin terminée, le point culminant de la rando est presque atteint à 527m !

Les Traverses GC3VYDT par fredcarinelea

Agréable déambulation dans le bois de la colline Chante-Duc ; d’en haut, je reconnais le viaduc d’Alissas qui enjambe le torrent de Combier et les routes ; c’est le plus grand de la ligne Privas-Le Pouzin, avec ses 178 m et ses 12 arches.

Août 1944 : les troupes allemandes stationnées à Privas veulent partir. Un train est chargé de munitions, de matériel, d’objets divers. Le maquis, les 9-10 août, veulent faire sauter les deux arches les plus proches de Privas, mais aucune pile n’est touchée.

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Au fil de l’eau la Valserine, à pied, à vélo, en voiture

Invitée par Ain tourisme pour le lancement de testAin rando, j’ai recherché ce qui caractérisait le département de l’Ain  si peu connu de mon entourage. Je résumerai :

  • Traversé par la chaîne du haut Jura, ce département compte les plus hauts sommets du Jura : le Crêt de la Neige (1720m), le Reculet (1719 on a failli y aller). Voir dans ce blog l’article Vers le sommet du Reculet et le balcon du Léman
  • Un tram de campagne entre Bellegarde et le village de Chézery
  • Plusieurs fromages au goût unique : le bleu de Gex, la tome de l’Ain et le comté ; une spécialité que je n’avais jamais goûtée : les saucisses au bleu !
  • 7 sites classés, 11 MH monuments historiques inscrits ou classés dont 2 à Chézery Forens dont on ne nous parlera pas (la statue de la Vierge à l’enfant en bois polychrome, la borne frontière entre la Franche-Comté et le Bugey datée de 1613)
  • Aucune industrie polluante n’est située sur le territoire du pays de Gex Evaluation environnementale de la communauté de communes du pays de Gex
  • le CERN, centre de recherche ayant découvert récemment des particules dépassant la vitesse de la lumière.
  • une zone franche : l’instauration d’une zone franche à Bellegarde, particularité politique économique et douanière, fit suite aux découpages territoriaux du Traité de Paris (1815). Pour maintenir les relations séculaires entre Genève et le Pays de Gex, que la ville considérait comme son arrière-pays nourricier, le statut de zone franche donnait la possibilité d’importer en Suisse certains produits en franchise de droits de douane.
  • des sports d’été et d’hiver, certainement à un prix plus raisonnable que dans les Alpes
  • une nature bien verte… ce que dit du massif jurassien le cahier des charges du fromage de Comté :

    L’ensemble de la zone se caractérise par un climat de type continental, avec de grandes amplitudes thermiques entre l’hiver et l’été, et des précipitations qui, bien que réparties sur toute l’année, sont importantes en été. […] C’est un milieu montagnard ou sub-montagnard très arrosé avec une pluviométrie annuelle toujours supérieure à 900 mm et généralement supérieure  à 1000 mm. [Aix-en-Provence : 554mm, soit la moitié]

La météo à cet endroit
avec prévisions à 3 jours

C’est vrai que la pluie n’est pas un argument favorable au tourisme mais il faut bien en tenir compte, soit en inventant des loisirs d’intérieur (espaces de jeux couverts, musées, expositions, dégustations, activités créatives autour de l’artisanat local, etc), soit en inventant des activités autour de la pluie (!), soit en proposant des balades courtes et ludiques à l’extérieur (être mouillé un peu, ça passe, être mouillé  trop, ça ne met pas de bonne humeur…) en portant un bel et long imperméable aux couleurs de « l’Ain, mon luxe au naturel »…

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** Boucle tout en contrastes pour découvrir le Coiron à partir de Saint-Pons

Dernière randonnée du week-end mais ce sera la plus dure, d’abord parce qu’il fait chaud, ensuite parce que les explications de la fiche du guide Ardèche – balades et randonnées, Communauté de communes Berg et Coiron, Communauté de communes Berg et Coiron, juin 2007 se sont avérées insuffisantes. Rien que le nom charmeur du hameau de Roche-Chérie ne donne-t-il pas envie d’aller voir ?

La météo à cet endroit
avec prévisions à 3 jours

Je me gare à Saint-Pons au bord du départ du sentier. La montée est agréable en sous-bois. Chênes verts,  chênes blancs, acacias, châtaigniers. De gros blocs rocheux tombés d’on ne sait où, recouvrent le sol. Plus loin, un panneau explique la formation des orgues basaltiques : deux coulées superposées reposant sur des marnes et calcaires.
Leur base est formée d’orgues basaltiques, surmontée par une partie plus massive. Ces structures apparaissent pendant le refroidissement de la lave.

Les bosquets et les haies abritent de nombreux oiseaux que mon pas surprend ; ils détalent sans se montrer : caille des blés, passereaux, pie-grièche à tête rousse ? pommiers sauvages lourds de petites pommes acides et chaudes de la chaleur de la journée. Et pourtant, c’est si bon en guise d’apéritif !

Passage sur route jusqu’à Brasse Nègre pour la traversée des pâturages du Coiron : la fiche précise de longer les barrières sur la gauche en suivant bien le balisage, mais le balisage est à droite ; de la veille, Evelyne (Chambre d’hôtes Ardelyne, label Rando Accueil) m’a quand mis en garde sur la présence éventuelle d’un mâle… J’hésite un long moment sur la meilleure stratégie. Finalement je me lance, traverse l’immense pâturage en plein milieu sur un passage piétiné : aucun animal en vue, ni vache, ni taureau ! Un ancien balisage me trompe. Je trouve finalement le portail de sortie mais me retrouve dans un autre pâturage, encore plus grand. Plus rien de visible, ni sur les arbres, ni au sol. Je teste toutes les barrières de bois. Finalement pendant longtemps, très longtemps, je traverse les pâturages successifs sans trop savoir où je vais atterrir. Aucune habitation en vue pour m’informer. Tout ce que je sais c’est que je dois aller vers le sud-ouest. Moments d’angoisse. Sortie du bois après les pâturagesC’est presque un hasard si je trouve la porte de bois qui me délivrera car le balisage est au dos de la porte ! Une indication de distance (1.5km environ du portail d’entrée), et d’orientation par boussole (S.O., projection 220°) serait vraiment utile car il me parait difficile de baliser un terrain plat piétiné par du bétail, pratiquement sans arbres. Je pense légitimement être sauvée à la sortie du bois mais je parviens à un sommet rocheux avec falaises de tous côtés. Je dois être fatiguée, je ne vois pas par où descendre. Demi-tour : c’est là que je vois la maigre couleur du balisage vers la droite.

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