De la Danchère aux Escallons par les Gauchoirs

Dans l’attente du départ pour Venosc et le site d’envol des parapentes, j’ai parcouru cette petite boucle qui part du hameau de La Danchère (commune de Venosc), en traverse deux autres Les Gauchoirs (commune de Bourg-d’Oisans) et Les Escallons (commune de Venosc) : bonne mise en jambe pour un séjour qui commence en montagne.

Le départ est le même que celui du lac Lauvitel jusqu’à la passerelle, avec un seul garde-fou, sur le fougueux ruisseau du Lauvitel que suit le sentier marqué sur les côtés par de grosses pierres du pays. Il circule totalement en sous-bois : que c’est agréable !

Le sentier passe soudainement de la forêt au hameau. Le drôle de nom Les Gauchoirs s’explique par une ancienne activité locale en Oisans : le travail du chanvre avec les battoirs à chanvre (les gauchoirs) et les moulins à foulon.

En 1729, […] il y a une manufacture de toiles de chanvre, qui occupe 22 fileuses, 10 tisserands, vend dans tout le Dauphiné ; […] Mais aux environs du Bourg se trouvent nombre de foulons, notamment trois aux Gauchoirs, qui méritent encore leur nom. Association Freneytique

Le Dauphiné libéré du 03/07/2022 nous apprend que la Maison Cholat, à Morestel, a décidé de recréer une filière chanvre. Avec 41 agriculteurs, elle a relancé 200 hectares de culture en mai. Et va construire une usine pour exploiter le chanvre [ndlr : sans effet psychotrope…] sur place.

Le hameau est vite traversé ; je retrouve un panneau d’interdiction de circuler pour les  non riverains depuis la catastrophe naturelle de juin dans la vallée du Vénéon. Le GR50 rejoint les Escallons par un sentier raide qui coupe les virages de la route ; un cycliste m’apostrophe au passage parce que je consulte mon téléphone ; ce qu’il n’a pas envisagé c’est que je suis ce parcours improvisé sur la carte IGN… Entre les maisons, un petit escalier (esccallon = petit escalier) rejoint le chemin de la Danchère.

Il vaut mieux prendre en montée ce sentier rocheux encadré de hauts arbres soutenu par des murs de soutènement typiques de la région. Deux chevaux noirs s’abreuvent dans un pré puis c’est l’arrivée à la Danchère près de la chapelle.

Je n’ai pratiquement rien trouvé sur la chapelle sinon  qu’elle est ancienne (signalée en 1665 par Monseigneur de Saint Julin) mais joliment restauré entretenu ; en 1678 la chapelle est attribuée à Saint-Claude puis en 1683/1686 à Saint-Claude et Saint-Louis.

Image de l’itinéraire 2km900, 178m dénivelée (+171, -171), 1h10

Balade des épouvantails à Verneuil, 20e édition

Chaque été, de la mi-juin à la mi-septembre, les Verneuillois réalisent des épouvantails qui sont exposés dans le bourg médiéval et les hameaux de la commune. Tout le monde s’y met ; particuliers, associations de Verneuil et des communes environnantes. Une manière plaisante de découvrir le village et son patrimoine.

  • Les ruines du château, la porte d’accès à la ville close ;
  • L’église Saint-Pierre du XIIe siècle semble bien trop grande pour le village : autrefois c’était une collégiale, siège d’un chapitre de vingt chanoines fondé en 1246 : les stalles de bois sont encore présentes ;
  • L’église de la paroisse c’était la chapelle Notre-Dame sur l’Eau (Xe siècle) ; quel drôle de nom pour une chapelle ! nom sans doute dû à sa position au dessus du ruisseau de Douzenan. Devenue trop petite, avant la révolution, elle accueille les chanoines et l’église saint-Pierre devient la paroisse. Transformée en grange, elle est sauvée de la destruction par quelques passionnés. Aujourd’hui une exposition d’artistes nous offre aussi bien des portraits colorés que la réplique d’un pleureur ou tout un village en patchwork.
  • La maison à pans de bois du XVe siècle ;
  • Le vieux pigeonnier rond du Pré Féraud ;
  • Le Géant endormi place de La Motte Coquet : sculpté dans du bois à la tronçonneuse, et malheureusement détérioré au visage et à la jambe, il est dû à Cyrille André ;
  • Le cadran solaire sur la place de l’église ;
  • Le musée du lavage et du repassage pour les curieux avec ses fers à repasser en métal, sa lessiveuse et ses draps brodés à la main.

Carrière troglodytique de Vignemont, Loches

Une balade pour la famille à 13° été comme hiver (vêtements chauds conseillés) : la carrière troglodytique de Vignemont est un jeu de piste dans les galeries, un jeu de cache-cache, un jeu à se faire peur au détour d’une galerie, des jeux musicaux avec les œuvres de Will Menter, le tout en apprenant à connaître le tuffeau, les métiers d’autrefois et l’histoire locale. Une ou deux heures de plaisir avec les enfants ! le terme perrière est souvent utilisé pour carrière dans cette région.

Le tuffeau prend naissance, au fond de la mer, il y a 90 millions d’années, jusqu’à son exploitation par les hommes qui l’ont employé pour la construction des plus prestigieux monuments du Val de Loire, comme les plus simples demeures, de l’époque gallo-romaine, à nos jours.

pressoir casse couBouche de la carrièreQuatre niveaux d’habitations dans la falaise de tuffeau de 15m de haut. Après la fin de l’exploitation de la carrière du niveau supérieur à ciel fermé,  des habitations ont été aménagées. Regardez bien les traces qui témoignent de cette vie sous terre : des anneaux sculptés pour accrocher les bêtes, un placard évidé dans la roche, une auge, et même un pressoir casse-cou1, des puits à vendange2, tout ce qu’il faut pour les travaux de la vigne ; Vigne-mont tire son origine de l’importance des vignobles autrefois, d’où de nombreux pressoirs dans presque toutes les caves de la rue des Roches.

La remiseVous découvrirez les métiers de la pierre, les outils des carriers, le tout mis en scène par des mannequins grandeur nature.

ChampignonièreLes champignonnières ont trouvé ici un taux d’humidité élevé favorable : cultivés sur meules de fumier de cheval mêlé à de la paille, recouverts de terre de tuffeau, de jardin ou de tourbe, les champignons se récoltaient chaque semaine pendant deux mois. Au fur et à mesure de l’extraction de la pierre, les espaces vides étaient récupérés pour la culture des champignons !

Le nom de la rue au dessus de vousA l’intersection de cinq galeries, peints avec du noir animal3 – suif et charbon de bois -, un nom de rue que l’on retrouve à Loches, un nom d’ancien propriétaire, un nom d’activité humaine, servent de repère dans ce labyrinthe.

La fontaineCuriosité : la fontaine Bellébat alimentée par une source souterraine abreuvait les bêtes, les champignons et les blocs de pierre en attente de livraison !

Le puits de lumière, ancien puits de prospection des carriers pour vérifier la qualité du tuffeau, débouche sur le plateau, 30 m plus haut. On descendait et remontait grâce à des encoches taillées dans la paroi et décalées sur les faces opposées. Puis les puits sont devenus cheminées de ventilation pour les champignonnières.

Souterrain refugeDu XIè au XVIIè durant les périodes troubles de l’histoire de la Touraine, les souterrains-refuges ont servi d’abris aux habitants. Hommes, bétail, récoltes s’engouffrent dans le souterrain. Seuls deux guetteurs restent en surface pour camoufler l’entrée. Si un soldat trouve l’entrée secrète du boyau étroit qui ne laisse passer qu’un homme à la fois sans ses armes, et qu’il ne connait pas le mot de passe, il est assommé et tiré par les pieds.

Etranges et fascinantes, animées par l’air et l’eau qui font chanter l’ardoise, vibrer la terre cuite et murmurer le bois, quelques unes des oeuvres monumentales de Will Menter ont trouvé une demeure idéale dans le vaste labyrinthe de cette ancienne carrière souterraine. […]. Amplifié par le volume des galeries, le son s’envole et rebondit sur les parois. Féeries sonores, visions magiques dans une ambiance fantasmagorique…
Ecouter le son de Earth Chords

Carrière troglodytique de Vignemont Loches, A. Högström, A.-M. Kreutzer, Carrière de Vignemont, 2000

Le centre-ville est dominé par une puissante forteresse-citadelle, incluant toute une cité médiévale des 10e-13e s. avec des places, un haut donjon carré de 32 m de haut, une église et le château à son extrémité nord, dont le Logis royal des Valois, et une puissante porte d’accès fortifiée dite aussi porte Royale.

Je qualifierai la visite de pédagogique, adaptée aux enfants ; parce qu’on ne peut pas visiter tout ce qui est promis (notamment les jardins), certains trouveront le prix trop élevé. La boutique vend des souvenirs pas tous en rapport avec la carrière…

plan_cave (site de la carrière de Vignemont)Le plan de la carrière, 750m de parcours  éclairé, 1h30 environ. Ouvert de Pâques à la Toussaint et périodes de vacances scolaires (zones A,B et C), 7/7 jours de 10h à 12h et de 14h à 18h.
En juillet-août, 7/7 jours de 10h à 19h, sans interruption. Adultes, à partir de 13 ans. Enfants, de 4 à 12 ans.
Gratuit pour les enfants de moins de 4 ans (sauf groupes scolaires, tarifs enfants de 3 à 16 ans).
Plein tarif : clients individuels sans rendez-vous. Adulte, 13.50 €. Enfant, 10.50 €. Règlements par chèques bancaires ou espèces. PAS de cartes bancaires ni de chèques vacances.

1presse casse-cou : presse à arbre où le levier est abaissé à l’aide d’une sorte de cabestan ; la rupture brusque du câble amenait une brusque détente de la poutre levier
2puits à vendange : ouverture carrée qui met en communication la surface du plateau et les caves, pour alimenter les pressoirs souterrains.
3noir animal ou charbon d’os ou charbon animal : matière riche en carbone obtenue par la calcination à l’abri de l’air des os dans un creuset. Selon wikipedia