La nuit à la Fruitière d’Arith a été bonne : nous avions une grande chambre pour deux et profité, le soir, d’un copieux dîner à la fraîche sur la terrasse. C’est une petite étape qui m’attend et me ramènera à notre point de départ au Chatelard. Je traverse le village d’Arith sans m’arrêter pour les provisions car ce midi, avec André, nous prendrons notre dernier repas au restaurant.
Le GR de pays s’enfonce sur un chemin agricole entre deux prés puis dans les bois ; j’accepte la variante facultative aux grottes de Prérouge. Il n’a pas plu et l’eau ne coule pas. Je devrais me contenter des photos prises par d’autres, en d’autres temps.
Le discret porche de la Grotte de Prérouge donne accès à l’un des plus vastes réseaux souterrains de Savoie (55 km de réseau connu connecté à Prérouge). […] Ce réseau présente un dénivelé de 860 m, record du Massif des Bauges !
[…] En période de fortes précipitations ou de fortes fontes de neige, la grotte de Prérouge peut rapidement monter en charge et noyer certaines galeries. bauges.com
Pendant ce temps, André ira prendre quelques photos du pont du diable et de la cascade de Pissieu, dans les gorges du Chéran, un des géosites les plus connus de la région.
Mon descriptif précise que je ne dois plus suivre le GR ; le sentier d’abord bien visible en forêt, bientôt s’éloigne de ma direction ; pensant que je pourrai le retrouver un peu plus loin, je tourne, je le cherche sans succès, descend une pente raide dans les bois, manquant de me casser la figure. Après une bonne suée, conformément aux conseils de randonner malin, je reviens sur mes pas pour retrouver le dernier endroit clairement identifié. Mais je ne vois aucune intersection où j’aurais pu m’égarer. J’hésite entre faire demi-tour et suivre le GR ou tenter de couper à travers champs en espérant pouvoir en sortir ; je traverse des hautes herbes encore humides sur une vingtaine de mètres, puis un champ qui me semble immense : au loin, je vois la route. Je suis sauvée… jusqu’à ce que je me trouve face à des barbelés. Je choisis l’endroit présentant le moins de risques, jette mon sac à dos par dessus puis précautionneusement m’aplatit pour passer dessous. Je ne sais toujours pas la meilleure alternative pour rejoindre le plan d’eau de Lescheraines…
Une balade pour la famille à 13° été comme hiver (vêtements chauds conseillés) : la carrière troglodytique de Vignemont est un jeu de piste dans les galeries, un jeu de cache-cache, un jeu à se faire peur au détour d’une galerie, des jeux musicaux avec les œuvres de Will Menter, le tout en apprenant à connaître le tuffeau, les métiers d’autrefois et l’histoire locale. Une ou deux heures de plaisir avec les enfants ! le terme perrière est souvent utilisé pour carrière dans cette région.
Le tuffeau prend naissance, au fond de la mer, il y a 90 millions d’années, jusqu’à son exploitation par les hommes qui l’ont employé pour la construction des plus prestigieux monuments du Val de Loire, comme les plus simples demeures, de l’époque gallo-romaine, à nos jours.
Quatre niveaux d’habitations dans la falaise de tuffeau de 15m de haut. Après la fin de l’exploitation de la carrière du niveau supérieur à ciel fermé, des habitations ont été aménagées. Regardez bien les traces qui témoignent de cette vie sous terre : des anneaux sculptés pour accrocher les bêtes, un placard évidé dans la roche, une auge, et même un pressoir casse-cou1, des puits à vendange2, tout ce qu’il faut pour les travaux de la vigne ; Vigne-mont tire son origine de l’importance des vignobles autrefois, d’où de nombreux pressoirs dans presque toutes les caves de la rue des Roches.
Vous découvrirez les métiers de la pierre, les outils des carriers, le tout mis en scène par des mannequins grandeur nature.
Les champignonnières ont trouvé ici un taux d’humidité élevé favorable : cultivés sur meules de fumier de cheval mêlé à de la paille, recouverts de terre de tuffeau, de jardin ou de tourbe, les champignons se récoltaient chaque semaine pendant deux mois. Au fur et à mesure de l’extraction de la pierre, les espaces vides étaient récupérés pour la culture des champignons !
A l’intersection de cinq galeries, peints avec du noir animal3 – suif et charbon de bois -, un nom de rue que l’on retrouve à Loches, un nom d’ancien propriétaire, un nom d’activité humaine, servent de repère dans ce labyrinthe.
Curiosité : la fontaine Bellébat alimentée par une source souterraine abreuvait les bêtes, les champignons et les blocs de pierre en attente de livraison !
Le puits de lumière, ancien puits de prospection des carriers pour vérifier la qualité du tuffeau, débouche sur le plateau, 30 m plus haut. On descendait et remontait grâce à des encoches taillées dans la paroi et décalées sur les faces opposées. Puis les puits sont devenus cheminées de ventilation pour les champignonnières.
Du XIè au XVIIè durant les périodes troubles de l’histoire de la Touraine, les souterrains-refuges ont servi d’abris aux habitants. Hommes, bétail, récoltes s’engouffrent dans le souterrain. Seuls deux guetteurs restent en surface pour camoufler l’entrée. Si un soldat trouve l’entrée secrète du boyau étroit qui ne laisse passer qu’un homme à la fois sans ses armes, et qu’il ne connait pas le mot de passe, il est assommé et tiré par les pieds.
Etranges et fascinantes, animées par l’air et l’eau qui font chanter l’ardoise, vibrer la terre cuite et murmurer le bois, quelques unes des oeuvres monumentales de Will Menter ont trouvé une demeure idéale dans le vaste labyrinthe de cette ancienne carrière souterraine. […]. Amplifié par le volume des galeries, le son s’envole et rebondit sur les parois. Féeries sonores, visions magiques dans une ambiance fantasmagorique… Ecouter le son de Earth Chords
Carrière troglodytique de Vignemont Loches, A. Högström, A.-M. Kreutzer, Carrière de Vignemont, 2000
L’Indre
L’Indre
Le château
Le château depuis le parc
Le château depuis le parc
Le centre-ville est dominé par une puissante forteresse-citadelle, incluant toute une cité médiévale des 10e-13e s. avec des places, un haut donjon carré de 32 m de haut, une église et le château à son extrémité nord, dont le Logis royal des Valois, et une puissante porte d’accès fortifiée dite aussi porte Royale.
Je qualifierai la visite de pédagogique, adaptée aux enfants ; parce qu’on ne peut pas visiter tout ce qui est promis (notamment les jardins), certains trouveront le prix trop élevé. La boutique vend des souvenirs pas tous en rapport avec la carrière…
Le plan de la carrière, 750m de parcours éclairé, 1h30 environ. Ouvert de Pâques à la Toussaint et périodes de vacances scolaires (zones A,B et C), 7/7 jours de 10h à 12h et de 14h à 18h.
En juillet-août, 7/7 jours de 10h à 19h, sans interruption. Adultes, à partir de 13 ans. Enfants, de 4 à 12 ans.
Gratuit pour les enfants de moins de 4 ans (sauf groupes scolaires, tarifs enfants de 3 à 16 ans). Plein tarif : clients individuels sans rendez-vous. Adulte, 13.50 €. Enfant, 10.50 €. Règlements par chèques bancaires ou espèces. PAS de cartes bancaires ni de chèques vacances.
1presse casse-cou : presse à arbre où le levier est abaissé à l’aide d’une sorte de cabestan ; la rupture brusque du câble amenait une brusque détente de la poutre levier 2puits à vendange : ouverture carrée qui met en communication la surface du plateau et les caves, pour alimenter les pressoirs souterrains. 3noir animal ou charbon d’os ou charbon animal : matière riche en carbone obtenue par la calcination à l’abri de l’air des os dans un creuset. Selon wikipedia
Une randonnée totalement en sous-bois, le plus souvent humide : le Clergeon ne se situe pas dans les Bauges mais dans l’Albanais, région à la frontière avec le parc des Bauges. C’est une des fiches ‘balades & randonnées en Albanais’ vendue à l’office de tourisme de Rumilly.
Depuis Rumilly, la route tourne beaucoup ; elle traverse le village de Moye (prononcez Mo-ye, [mɔj]) ; son église haut perchée contient un chœur de granit décoré d’une représentation stylisée de la Cène par le sculpteur Robert Ramel. Le parking du côté gauche de la route est vide ; une brume légère enveloppe les arbres : il est 8 heures.
Parking en bordure de route où quelques places sont matérialisées ; une piste forestière avec barrière bordée de quelques panneaux de sentier botanique mène au parking du camp III.
Premier arrêt au camp de jeunesse 3 ‘Hurlevent’ du chantier de jeunesse n°7 nommé « le fier » (commissariat régional Alpes-Jura), seconde guerre mondiale ; côté droit, un long mur de béton a été construit : est-ce le soubassement d’un bâtiment construit en dur et partiellement détruit ? côté gauche, les seuls vestiges sont deux anciens fours à charbon de bois. De vagues traces de sentes quadrillent l’espace.
Pétain affirme que si les Français ont perdu la guerre, c’est parce qu’ils ont sombré dans la jouissance.
[…] Vichy organise les Chantiers de jeunesse. Il s’agit d’un service militaire de 8 mois, destiné aux jeunes hommes de 20 ans, qui vise, à travers une vie saine au contact de la nature, à leur donner une formation morale et virile. Extrait de Savoie-archives.fr
Le chantier de Rumilly, le Fier :
Créé le 17 août 1940, dissous le 9 août 1943
10 camps dans la forêt du Clergeon, 2500 hommes, pour la plupart de jeunes Alsaciens et Mosellans expulsés ou évadés de nos départements de l’Est, annexés par le Grand Reich allemand ; une patrouille = 20 jeunes ; 10 patrouilles = un groupe dans un camp
Les premiers chefs sont de jeunes officiers qui ont délibérément quitté l’armée. Chef du chantier du Fier : Pierre Philippe, appelé par le général Joseph de la Porte du Theil ; biographie par M. Gérard Sshnitzler lors de son oraison funèbre
Devise : « Il faut que France continue »
Après des camps de toile, ils ont vécu dans des baraques en bois qu’ils ont construit eux-mêmes
Leurs missions : le matin, travail avec des forestiers pour produire du charbon de bois ; aménagement de la route qui mène au sommet du Clergeon et fait la jonction avec la route venant de Chautagne ; après-midi : formation physique et morale du jeune appelé.
Une équipe travaille à la rédaction d’un journal : l’Echo du Clergeon, dans lequel sont relatés des incidents avec les agriculteurs de l’Albanais.
En juin 1943, le chef d’un camp de maquisards demande à un groupe de jeunes des chantiers qui est de sortie, de les rejoindre. Devant leur refus, les jeunes sont dépouillés de leur matériel et de leur nourriture. Enrôlés par le gouvernement de Vichy, sans doute sont-ils considérés comme des traîtres… Chronique de la Haute-Savoie pendant la Deuxième Guerre mondiale: Tomes 1 à 4, Michel Germain, Fontaine de Siloé (LA), 1999
La forêt sombre, humide, déserte et silencieuse – peu de chants d’oiseaux, comme je l’avais déjà constaté lors de mon séjour dans les Bauges en 2013 –, génère une atmosphère pesante… Pendant un long moment, le balisage de l’office du tourisme est doublé de celui des parcelles forestières numérotées sur les arbres : un moyen de vérifier qu’il n’y a pas d’erreur.
Une toile d’araignée en 3D ! je n’en ai jamais vue : suspendue à une branche, elle ressemble à un filet à provisions à fond plat renforcé. Je n’ai pas vu d’araignée ni de tube dans lequel elle pourrait se cacher mais je l’imagine grande, de la famille des Agelenidae, comme la tégénaire de nos caves.
Le piège est composé d’une nappe de soie horizontale, souvent disposée à la façon d’un hamac et surmontée de tout un enchevêtrement de fils. […] Le support végétal soutenant la structure est assisté de fils verticaux qui tendent et supportent la toile. Ces derniers servent aussi d’obstacles pour gêner et faire tomber les proies sur la toile. […] Tout insecte tombant sur la nappe trébuche et s’empêtre dans les multiples fils entrecroisés. L’araignée sort de sa retraite, tire sa proie vers elle à travers la toile, puis l’emmaillotent avant de la piquer et de l’emporter pour la manger. Extrait de travaux d’élèves
Voici une fleur aux couleurs atypiques : le mélampyre (vaudois ?). Ce que j’ai pris pour la fleur est une bractée ; ses fleurs sont jaunes et ses bractées violacées finement dentelées. Les feuilles inférieures entières, les supérieures dentées à la base, se transforment progressivement dans l’inflorescence en bractées violettes, longuement dentées, triangulaires. D’après florealpes