Cinquième et dernière demie étape de notre voyage sur le chemin de Compostelle. Claire qui souffre de la chaleur, a décidé de me rejoindre en cours de route ; elle propose à John de la déposer en fin de matinée à Boué où la route coupe le chemin de Compostelle.
Je pars donc seule en suivant la route ; je m’étonne d’entendre autant d’oiseaux dans le petit bois qui longe la route. En face de l’étang de Pourrin j’oblique dans les champs de tournesols écrasés de soleil. Au loin l’imposant château de Gachepouy construit au dessus de la ferme, à la fin des guerres de religion. Je ne fais pas le détour jusqu’au château bien que plusieurs sentiers m’y invitent puisque d’est au sud-ouest je le contourne. Pas de rempart, de loin, sa forme est un parallélépipède austère à deux étages, flanqué aux angles Nord-Ouest et Sud-Ouest de deux tours carrées.
Reportage sur ce château, en textes et photos
Paysages typiquement ruraux du Gers : champs à perte de vue, qui ondulent, parsemés de temps en temps de plans d’eau. Avant de rejoindre la D23, je délaisse le grattoir artisanal installé sans doute par le propriétaire des lieux : pas de boue à ôter aujourd’hui !
Un champ avec des ânes, des bottes de foin déjà empaquetées puis j’arrive à Castet-Arrouy1. L’église Sainte-Blandine d’époque gothique renferme du mobilier récent ; les peintures, un bestiaire fantastique, sont de Paul Lasseran, un peintre de Lectoure ; les autels sont en marbre blanc, le maître-autel en marbre blanc et rose du XVIIIe.
La route à nouveau à la sortie du village puis un sentier bordé d’un bel alignement d’arbres jusqu’au bois de Gajan ; le sentier évite la route sur une voie parallèle, d’abord côté gauche puis côté droit : c’est toujours mieux ainsi.
Je chemine sur un sentier d’exploitation ; à l’approche de la Peyronnelle, un panneau m’apprend qu’il y avait là un ancien petit hôpital de campagne datant du XIIIe ; passé aux mains des évêques de Bethléem, puis aux religieuses de l’abbaye de Pontvert puis vendu pour devenir une exploitation agricole. La maison actuelle réutilise le bâtiment principal médiéval et ses murs épais. La grange nord-est a été reconstruite avec les blocs des anciens bâtiments. Difficile quand même de reconnaître un bâtiment médiéval.
Commence un bien agréable parcours bordé d’arbres d’un côté ; un petit pont de bois mène à la ferme Barrachin puis un étang aménagé apporte un peu de fraîcheur ; un autre plan d’eau sur la droite annonce mon arrivée prochaine à Boué ; j’appelle John pour qu’il se mette en route et les attends sur le bas-côté.
Claire arrive ; nous nous séparons de John, nous l’embrassons et nous repartons dans un sous-bois bien agréable à l’heure de midi.
Passage en contrebas de la bâtisse Pitrac, puis une allée goudronnée amène à la route. Depuis le sentier herbeux, au loin, on voit surgir l’énorme clocher de la cathédrale de Lectoure : nous somme persuadées que l’arrivée est proche mais c’est trompeur. Au sud de Picat, nous traversons le petit Vaucluse : je retrouve ma région jusqu’ici !
Quel bonheur de trouver un tout petit espace ombragé en face d’un champ pour le déjeuner ! peu de pèlerins rencontrés en chemin aujourd’hui, seul un couple d’anglais nous saluent.
Nous passons entre deux champs de blé de couleurs différentes : blé doré d’un côté, blé rougeâtre de l’autre (épeautre ?). Au niveau du cimetière, la dernière rude montée est affolante : il va falloir gérer son souffle. Une grande croix rouge nous accueille en haut de la côte.
Nous cherchons l’hôtel de Bastard, c’est le nôtre, pour un peu de repos avant la visite de Lectoure. Des mosaïques empruntées au musée archéologique municipal sont accrochées dans la cage de l’escalier à trois volées droites. L’étage de soubassement est occupé par trois caves voûtées en brique et pierre et une citerne voûtée. Selon la Dépêche du 04/02/2018.
L’hôtel de Castaing, ancien nom de l’hôtel de Bastard, a été construit par les De Castaing, vieille famille parlementaire puis légué à J.B. de Bastard, futur baron d’empire,en 1821 ; ses décors intérieurs sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques ; il a été restauré par la commune en 1923. Murs, plafonds et trumeaux sont décorés de gypserie sur le thème de la nature, de la mythologie, la musique et la guerre.
Sur wikipedia
Passage par l’office du tourisme où un jeune homme se coupe en quatre pour répondre à une de mes interrogations : Pourquoi les églises de votre région ont-elles toutes une statue de Jeanne d’Arc ? La popularité de Jeanne d’Arc est liée au récit de l’historien Jules Michelet, qui en fait une héroïne universelle, tant religieuse que patriotique, républicaine, populaire. Aussi n’est-elle probablement pas plus présente dans le sud-ouest que dans les autres régions !
Guide en poche, nous partons à la découverte de Lectoure. Lectoure : guide de découverte de la cité historique, Service d’inventaire du patrimoine, Mairie, mairie, office du tourisme, 3€
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