Le refuge du Semnoz

Avec le club des cinq aixois, nous étions allés au refuge du Semnoz à Gruffy en mai 2019 mais il était fermé. Encore un peu de neige dans les prés, une ribambelle de nuages blancs qui, parfois, se confondaient avec la neige des sommets ; depuis le Semnoz, le large point de vue nous avait semblé extra-ordinaire : le Mont-Blanc était identifiable sans difficulté.
En juillet 2021 j’y retourne en famille : il fait beau et chaud, le Mont-Blanc se découpe clairement sur le ciel bleu. Oserai-je l’avouer ?… plus que par besoin de marcher, nous y sommes allés pour déguster la spécialité du restaurant : la baugiflette, contraction de Bauges et tartiflette, une tartiflette à la tome des Bauges (A.O.P.) au lieu de reblochon.
Dans les deux cas, nous stationnons près du Courant d’Ere, le restaurant du sommet (1650 m d’altitude).

Les vaches sont dans les prés et leur cloche, qui tinte continuellement, gêne parfois la tranquillité des citadins installés dans les villages… Le Dauphiné Libéré 6/09/2017, commune du Biot. L’une d’elle porte un redresse-cornes en bois comme cela se faisait au XIXe ; une corne peut pousser de travers, toucher la joue et finalement gêner la mastication. Un remède de grand-mère pour bovins.

2021. Fauche qui peut ! Sur le plateau du Semnoz, venez relever le défi de la fauche du vérâtre et aider les vaches à entretenir la montagne ! […[ [Opération] visant la coupe par tous les volontaires de cette plante envahissante qui étouffe l’alpage. Vos efforts seront récompensés. [ndlr : le vérâtre blanc, plante invasive et toxique, réduit les surfaces d’herbe sur lesquelles les vaches se nourrissent]

Direction sud par le GRP du massif des Bauges sui longe la crête. Nous passons devant les chalets de Leschaux, près du télésiège du Panoramique et son grand abreuvoir pour vaches – et non piscine pour chiens. Les groupes se succèdent, tous dans la même direction.

Le Grand Chalet du Semnoz a été réhabilité ; une étable de 50 vaches et une laiterie de 18m2 sont utilisées par les successeurs de Jean et Mado Aymonier qui y ont travaillé de 1922 à 1992 (plaque apposée sur le chalet).

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La cascade de Pissieu depuis Attily

Le club des cinq (aixois) passe une semaine entre Savoie et Haute-Savoie ; le choix des balades ou randonnées a été dicté plus par intuition que par la préparation de la semaine précédente. J’ai retenu plusieurs leçons pratiques de cette semaine :

  • si vous utilisez un GPS de voiture pour vous rendre sur un parking situé dans un hameau, renseignez-vous sur la commune auquel il appartient ; le hameau remplacera le nom de la rue ;
  • consultez la carte papier pour vérifier que le trajet proposé par le GPS est bien le plus court ;
  • chaque village compte plusieurs hameaux isolés et éloignés les uns des autres ; le trajet peut donc s’allonger par rapport au chef-lieu.

Nous sommes partis d’un des deux parkings (parking du Pissieu) situés à Attily, commune du Chatelard. Un panneau d’information à l’entrée explique le jeu ‘Promenade en liberté’ qui, à l’aide d’un livret (6 € l’emprunt auprès de l’accueil du Camping de l’Ile ou au bar-restaurant La Grolle à Lescheraines), active des bornes sonores que l’on repère par des médaillons de couleur collés sur les rochers. Nous n’avons pas le livret, nous ne jouerons pas mais nous avons toutes en tête le final de la randonnée : un salon de thé réputé que nous a trouvé Dominique.

Nous partons par une belle piste forestière sans difficulté près du pont sur le nant (ruisseau) d’Aillon. Rapidement, une odeur d’ail taquine nos narines ; nous écrasons la feuille entre nos doigts, le temps de vérifier qu’il s’agit bien de l’ail des ours, régal des ours près leur hibernation. C’est au printemps que cette plante habille le sol de toutes les forêts d’Europe et d’Asie du nord ; plante comestible comme vous le verrez plus loin.
Un agriculteur en tracteur ramasse les branches tombées sur le sentier. Nous longeons les champs sur notre gauche, d’un vert profond, signe que l’eau est toujours présente.

Un panneau annonce la vente de fromages à la ‘chèvrerie des tannes1 et glacières’ ; sans hésiter, les quatre filles entrent, observant en passant les poules et les lapins en liberté. A l’étalage, des petits chèvres ronds à divers niveaux de maturité, du frais au plus sec. Ce sera pour ce soir, mangés en une fois. Pendant que Domi déguste sa glace au lait de chèvre, nous éprouvons la sensation douce et légère des vêtements en laine mohair fabriqués sur place et sous-traités pour la teinture.

Nous reprenons la piste devant nous qui, au croisement, mène à la cascade de Pissieu. Située sur notre droite, derrière quelques arbres, elle est difficile à voir en entier. Un couple me suggère alors de traverser le bras de rivière sur des pierres émergeant à peine pour me positionner un peu plus en diagonale. Je traverse sans encombre sauf qu’à vouloir aller encore plus loin je glisse dans l’eau, rattrape mon bâton de randonnée avant qu’il ne s’enfuit dans le courant et baigne mes chaussures.
Deux copines continuent le chemin qui monte jusqu’à la source mais d’où l’on ne peut voir la cascade.


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Moissac-Boudou par le chemin de halage du canal latéral à la Garonne

Entre Moissac et Lectoure, cinq courtes étapes seront publiées ; certains les considérant comme étapes du chemin de Compostelle (GR 65) en parcourront deux en un jour, d’autres les voyant comme randonnées, déposeront un véhicule à l’arrivée de l’étape. Pour cette première expérience, mon amie Claire et moi avons confié à La Pèlerine le soin des réservations des chambres d’hôtes, transport des bagages d’un gîte à l’autre, navette pour le retour à Moissac (Transport Claudine). Tout s’est bien passé. Nous avions seulement imposé deux choses : des demi-étapes pour privilégier les visites, les points de vue, les rencontres, le rythme lent, et de dormir au gite Ultreia à Moissac dont nous connaissions les propriétaires depuis l’an dernier.

Comme en 2016, nous avons pris deux personnes en covoiturage. A l’arrivée à Ultreia, Aideen s’est souvenue de nous ; Rom nous a offert une boisson et la conversation s’est engagée avec naturel, comme si nous ne nous étions jamais quittés.

Le jour de notre arrivée à Moissac (82), nous avons porté notre attention sur le célèbre tympan du XIIè et sur l’intérieur de l’abbatiale Saint-Pierre : nous n’avions pas eu le temps d’approfondir cette découverte l’an dernier.

L’album de Moissac

Le soir une belle et longue table est installée dans le jardin, tablée cosmopolite avec trois allemands, un couple de Nouvelle-Zélande, un norvégien et quelques Français du sud-est. Le repas est copieux et équilibré : soupe, viande accompagnée de trois légumes, glace avec abricots au sirop recouverts d’un coulis de fruits rouges ; Claire s’essaie à l’anglais qu’elle a révisé toute l’année ; son verre d’eau en déséquilibre sur la table de jardin inonde mon smartphone alors qu’elle fait le service ; aussitôt Rom l’essuie, le fait sécher au soleil, me recommandant de ne pas l’allumer tout de suite. iPhone sauvé des eaux !
Ce que je retiens de l’échange avec les Néo-Zélandais, c’est que la laine d’agneau des randonneurs (hikersWool pack) protège des ampoules au pied, par emballage de la zone d’échauffement ; elle se vend sous forme de rouleau de laine légère et fine, riche en lanoline. Elle offre un confort sans frottement et évacue l’humidité. 18 g, 3 jours de randonnée, 11.20 $ NZD soit 7.25€ environ. Vendue uniquement dans leur pays.

Le lendemain, nous quittons l’avenue Pierre Chabrié vers 9h20, les autres pèlerins sont déjà tous partis. Chabrié était un avocat talentueux, qui a exercé au barreau de Moissac. Il a été maire de Moissac pendant plus de vingt ans, et à plusieurs reprises au XIXè siècle. Ena Henri, Moissac aux deux bouts du XXè siècle. Témoin d’un autre temps, témoin de notre temps, Color-Press, 1998.

Pour cette première étape, nous suivrons les conseils de Rom : longer le canal, passer sur le pont bleu pour un détour jusqu’au centre nautique afin d’observer la confluence du Tarn et de la Garonne de plus près ; l’an dernier, nous l’avions vue d’en haut, à Boudou. Lire Moissac Boudou sur le chemin de Compostelle.

Après le pont au dessus du canal latéral à la Garonne, nous enfilons les kilomètres à l’ombre et à plat, parfait pour mon amie qui n’a pas l’habitude de marcher. Le clocher de l’église Saint-Martin émerge des maisons sur l’autre rive ; Saint Martin, comme Saint Saturnin et Saint Pierre sont les plus anciens hagiotoponymes1 correspondant à un culte dès le Ve siècle (fin VIè selon le toponymiste Auguste Vincent). 237 communes portent le nom de Saint-Martin et 175 celui de Saint-Pierre ! Nous allons tous les rencontrer dans les églises du Chemin. Dictionnaire des noms de rues, site de André Calvet.

Avec l’arrivée de la voie ferrée à Moissac, la destruction de l’église Saint-Martin fut évitée in-extremis par son classement comme monument historique. On doit ce sauvetage au génie du laborieux et savant Armand Viré. […] Toujours debout, l’église Saint-Martin abrite un hypocauste du IIIe siècle, des fresques du XVe siècle, et elle est une des plus anciennes églises de France. D’après Aymeric de Peyrac, les reliques d’Ansbert, deuxième abbé du monastère, furent déposées en 868 dans la chapelle Saint-Martin, qui prit alors le nom de Saint-Ansbert, qu’elle garda jusqu’au XIIe siècle. Armand Viré s’est retiré à Moissac en 1939, dans une maison de famille. Dictionnaire des noms de rues, site de André Calvet.

Eglise Saint-Martin, base des monuments historiques.

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