La grande digue de Tarnos

img_4830r.JPGimg_4831r.JPGConstruite entre 1962 et 1966, la grande digue de Tarnos protège l’entrée du port de Bayonne, de la houle et de l’ensablement. Longue de plus de 1000m, elle est constituée de 750000t d’enrochements, d’une dalle de 2.50m d’épaisseur et d’un mur garde-mer de 3m de haut (30000 m3 de béton). 3300 blocs cubiques de 40t en béton protègent les parties exposées à la houle. L’ouvrage vit sous l’action de la mer, et des interventions régulières sont nécessaires. »
En 1987, un renforcement important a déjà été réalisé : 20000t d’enrochements et 300 blocs. Un autre est prévu pour 2007. Pour vérifier la stabilité des blocs à la houle, des techniciens ont relevé des millions de points au laser 3D et modélisé la digue au cm près. Ils pourront ainsi évaluer la masse manquante pour renforcer la digue (société ATM.3D scannage de la grande digue nord du port de Bayonne).

img_4835r.JPGimg_4838r.JPGimg_4839r.JPGLieu pas facile à trouver quand on ne connait pas la région : suivre la direction du port nord puis celle de la plage de la digue.

Une promenade sur digue de 2km aller et retour n’a rien de spectaculaire en soi mais celle-là crée une ambiance particulière pour peu qu’on accepte d’avoir les sens en éveil  : elle est bordée d’un mur épais de 3m de haut qui coupe le vent et cache la vue côté plage : du coup, on n’identifie pas toujours les bruits qu’on entend derrière ; d’énormes blocs de béton sont fissurés ou creusés par la force de la houle, des cavités se sont ouvertes dans la dalle. Plus on avance vers le musoir1, plus le tonnerre gronde fort et comme il y a du vent, les vagues, à intervalles réguliers, s’annoncent avec un fracas grandissant, puis passent par dessus les blocs, arrosant copieusement la digue… et ceux qui s’y trouvent : un spectacle à part entière !

Depuis mars 2014, une ode à la digue est écrite sur les 1000m : vous devez cette lecture à Nicolas, instituteur et surfeur. Le site web dédié  la digue : le texte qui avait été ouvert (Merci à Ana pour l’information), est désormais fermé.

Même si ce n’est pas habituellement le genre de promenade que je préfère, je dois reconnaître que j’ai admiré à la fois le travail d’usure de la mer, et celui des hommes qui tentent de s’opposer à la nature. Un conseil : allez-y un jour de grand vent mais pas un jour de tempête car le danger est réel ! Merci laminak pour cette cache.
Les vagues le long de la digue (format wmv, j’ai enlevé les rires lorsque j’étais arrosée !)

digue Tarnos photo aérienne IGN

Photographie de Alain Etchepare

Surfeurs à la digue de Tarnos

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1musoir : ouvrage qui termine la digue et se trouve donc face à la mer. Sur la photo en haut et à droite, avec le phare, on voit le musoir de la digue d’en face



L’abbaye Saint-Félix de Montceau à Gigean

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Que de fois j’ai vu écrit sur les cartes IGN « ruiné » en parlant de tel ou tel monument. Ce fut le cas de l’abbaye de Montmajour, c’est encore le cas pour celui-ci et c’est injuste. D’accord, cette abbaye n’a plus de toiture mais mérite-t-elle pour autant le terme péjoratif de « ruinée » quand on sait que tant de bénévoles s’occupent à la restaurer ? J’ai pu voir combien elle voulait vivre : une Association de sauvegarde active, des jardins fort bien entretenus, des spectacles organisés dans ses murs et un site web dédié l’abbaye Saint-Félix de Montceau : le site officiel.

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Avec la température ressentie

IMG_3234.JPGIMG_3216.JPGNous montons d’abord au sommet de la colline,  sur les contreforts du massif de la Gardiole1, par la boucle la plus courte (1,5km), jalonnée de panneaux d’information. 10km de sentiers sont balisés. En VTT ou à pied, qu’importe ! Arrêtez-vous pour le point de vue sur l’abbaye d’un côté, la mer ou les les_pierres_ont_la_parole.jpgétangs de l’autre. Du haut de img_3683.JPGl’escalassoun, ressemblant fortement à celui de la Camargue d’autrefois, Ti’Mars… s’est essayé à la surveillance des troupeaux. Mieux vaut ne pas avoir le vertige… Non loin de là, le(s) trésor(s) que nous cherchons : celui d’Alice = boîte cachée l’abbaye pour le jeu de geocaching , et l’abbaye elle-même, trésor de notre patrimoine religieux.

IMG_3237.JPGDe la route et de l’autoroute, on voit déjà les murs de l’abbatiale, imposante sans doute à cause des revenus dont disposait la communauté et de l’orgueil de la prieure car rien ne justifiait un tel luxe : elle ne recevait ni prince, ni roi.

Côté parking, difficile de reconnaitre l’infirmerie, le bâtiment des converses (moniales converties), l’entrée principale la plus usitée qui n’a été découverte qu’en 1992. Le grand portail nord était interdit à tous, sauf à l’évêque et au curé venu faire la messe.

enfermerie.jpgJe suis surprise en lisant l’histoire de l’abbaye qu’elle comportait une prison (enfermerie, photo du site non officiel et artistique l’abbaye Saint-Félix de Montceau XI-XIVème siècle Gigean) ; elle avait pour but de châtier les soeurs qui avaient grandement fauté. Pas de problème d’identification pour la citerne. Sa taille montre que l’eau de source ne devait pas manquer. D’ailleurs les villageois de Gigean venaient tremper le buste de Saint-Félix dans la citerne pour faire revenir l’eau en période de sécheresse. Elle était voûtée, avec un plancher et pouvait servir à la fois de réfrigérateur pour les provisions, et de réserve d’eau.

IMG_3240.JPGIMG_3241.JPGA l’intérieur du périmètre, une construction bizarre, trapue, est collée à l’abbatiale et surmontée du socle d’une tour. On devine que plusieurs constructions se sont succédées au cours des siècles. C’est une ancienne et petite chapelle romane… le dernier enfeu2 se trouvant dans le choeur, a été obturé et bâti en pierres froides3 pour permettre la construction du clocheton gothique, juste au-dessus. Extrait du site Abbaye Saint-Félix de Montceau . Ce que j’ai pris pour une tour n’est donc qu’un clocheton !
IMG_3229.jpgNous continuons la visite par le jardin monastique médiéval : le verger cimetière4 (mûriers, noyers, pêchers, néfliers,…), le potager, le jardin médicinal (des simples, c’est à dire des plantes dotées de puissants symboles), le jardin des senteurs qui était à la fois un lieu de recherche et de méditation, un lieu de dialogue entre Dieu et l’homme. Ainsi, la configuration circulaire symbolise le ciel ; le carré interne évoque la terre (qui était plate à l’époque ne l’oublions pas !), la croix évoque les 4 axes du monde ou les 4 fleuves de l’Eden, au centre figure l’arbre de vie et enfin, les fleurs louent la bonté du Seigneur. Extrait du blog Eldorad’Oc. Quelques paroles de sagesse, plantées dans le jardin, interpellent le promeneur : promeneur, arrête toi un peu, repose toi, pense à toi et tu seras le maître de ta vie. Ne cours pas après elle, mais profite du jour présent.

gigean-abbaye-interieur.jpgL’abbaye étant fermée, nous n’avons pas eu la chance de la voir de l’intérieur. Heureusement Alderic a bien voulu me confier la photo ci-contre.

Le sentier de la pierre dans le massif de la Gardiole – 2 circuits – 10km environ (le plus petit ne figure pas sur la carte mais il est très bien repéré sur le terrain)

Sur le sentier de la pierre, vous trouverez la petite  grotte de la pierre tintante. Un trou de 10m de profondeur en forte déclivité constitue un véritable piège pour les amateurs curieux. Une légende rapportée dans un journal de 1860 Les fiancés de la Gardiole (format word), raconte que pendant les périodes de grande sécheresse, les habitants de Gigean allaient jeter une figurine en plomb dans ce trou ; elle avait le pouvoir de faire cesser le fléau. Une procession spéciale accompagnait la figurine jusqu’au gouffre de Gigean. Peut-être est ce là l’origine du nom de la grotte, le plomb dans sa chute, faisant tinter la pierre…

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1gardiole (de garder) : lieu où l’on gardait autrefois les troupeaux de moutons
2enfeu : niche funéraire en arcade, à fond plat, ménagée dans les murs d’une église
3pierre froide : les pierres sont de dureté différente, de la pierre dure (ou froide) à la demi-ferme et tendre
4verger cimetière : Le verger, pomarius, accueillait fréquemment les moines dans leur repos éternel d’où le nom de verger-cimetière ; il avait donc lui aussi son aspect utilitaire intimement lié au symbolisme religieux, évocation terrestre du salut de l’âme du défunt au paradis (extrait du site Société des Amis de Port-Royal)



Sernhac, l’aqueduc de Nîmes et les Romains

img_3142.JPGimg_3143r.JPGLe site romain de Sernhac où nous emmène Buckfast, grand geocacheur gardois (si vous ne connaissez pas cette activité, voir dans le blog randomania PACA Chasse au trésor au barrage Zola), ne ressemble pas au pont du Gard, merveille classée et visitée par des milliers de touristes. C’est un endroit perdu dans la campagne où de modestes vestiges autorisent cependant une découverte passionnante et dans le calme. En cheminant au dessus de la falaise non loin de la cache des tunnels de Sernhac, nous tombons sur un des puits creusés depuis la surface jusqu’au niveau du canal ; autrefois recouvert d’une dalle, il permettait aux ouvriers d’accéder au tunnel ; il était relié aux autres puits par des galeries horizontales dans lesquelles était ensuite construit le canal. Et il fallait que les deux galeries se rejoignent !

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Avec la température ressentie et le vent

img_3138r.JPGOn peut examiner, sur l’aqueduc de Nîmes, le cas des deux galeries de la Perrotte et des Cantarelles creusées dans la molasse tendre de part et d’autre du vallon des Escaunes à Sernhac. Longues de 65,50 et 59,30m, elles mesurent environ 2 m de large sur 3 m de haut, ce qui offrait la possibilité d’y construire le specus1. L’observation des traces laissées par les outils permet de reconstituer l’opération de creusement […] réalisée à partir des deux extrémités et depuis des puits d’extraction. Une première galerie «de pilotage» était ouverte selon un tracé qui présentait l’avantage d’assurer la rencontre de deux équipes travaillant l’une vers l’autre, à partir du moment où les deux galeries étaient creusées au même niveau. On ouvrait ensuite la galerie définitive. […] J.-C. Bessac a évalué le temps nécessaire […] à un peu plus de deux mois pour 130 m de galerie avec 14 équipes de 2 mineurs assistés d’une quinzaine de manœuvres chargés de l’évacuation des déblais… En un peu plus six mois supplémentaires (185 jours), les mêmes équipes ont pu […] ouvrir 400 m de tunnel sous la garrigue de Sernhac. L’archéologie des aqueducs romains, ou les aqueducs romains entre projet et usage, Philippe Leveau, 2004

Nous traversons de part en part le tunnel des Cantarelles (à l’ouest), près des anciennes carrières ; si on peut y repérer encore quelques traces de coups de pioche ou d’ancrages pour les lampes à huile, on ne peut y trouver de restes de radier2 ou de dépôt calcaire ; perrotte.jpgles ouvriers y travaillaient jusqu’à extinction de leur lampe, c’est à dire entre 10 et 11h par jour. Ce tunnel, bien fléché, est plus facile à trouver que celui de la Perrotte (à droite du parking), que vous voyez sur la photo de droite, extraite du site Le pont du Gard et l’aqueduc de Nimes – guide pratique complet de visite

http://www.interlog.fr/candi/PdG/presentation.html.

sernhac-tunnels-sud.jpgL’aqueduc chemine à fleur de terre. La sortie se prolonge encore sur un à deux kilomètres : nous le retrouvons au bord de la voie ferrée, au sud de Sernhac. Nous n’avons pas eu le temps de le chercher mais il est sur la photo de gauche (auteur : Buckfast) :  à droite l’aqueduc, à gauche le canal de drainage de l’étang de Clausone devenu aujourd’hui un immense potager.

Et pour ceux qui s’intéresseraient à l’histoire, Buckfast a placé une série de 7 caches le long des vestiges de l’aqueduc romain, entre sa source et son arrivée à Nîmes. Un autre jeu de chasse au trésor -sans GPS, sur la piste des cistes, a fait de même.

Il est possible également de partir de Saint-Bonnet en empruntant le GR6.

Télécharger un exemple d’itinéraire romain à Sernhac 7km A/R, dénivelé 47m, 1h40 environ

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1specus : cave ou caverne ; par suite, on transporta ce mot au canal sombre et couvert qui servait à conduire l’eau dans un aqueduc. dictionnaire des antiquités romaines et grecques, Anthony Rich, 3e ed. 1883
2radier : partie horizontale du canal