Le marais d’Orx

« En 1579, Louis de Foix stabilise le lit de l’Adour… La nouvelle embouchure est établie à Bayonne… Les eaux du bassin versant de l’arrière littoral perdent alors leur exutoire vers le nord et elles stagnent en provoquant la formation d’étangs et de marais.  »
Le marais d’Orx :

  • une histoire de Shadocks !devise-shadok4.jpg
    Les premières tentatives remontent à Henri IV, puis Louis XIV. Il fallait en permanence pomper, pomper, pomper ! Dès qu’on arrêtait, l’eau remontait. On a tenté de l’assécher pendant plus de trois cents ans et quand on y parvenait, quelques heures de pluies diluviennes suffisaient à tout inonder à nouveau.

    • en 1913 les frères Antoine et Louis Coyola y développent la culture moderne du maïs ;
    • les propriétaires se succèdent ; la culture du maïs est abandonnée en 1984 à cause du coût de pompage ; l’eau inonde le domaine
    • … qui aboutit finalement dans le giron du Conservatoire National du Littoral en 1989
  • une histoire d’enfants naturels !img_4819r.JPG
  • En 1858, l’empereur Napoléon III, neveu de Napoléon 1er, fait don du domaine au Comte Waleski, fils illégitime de Napoléon 1er avec la Polonaise Marie Laczynska ;  celui-ci effectue de grands travaux d’assèchement qui aboutissent en 1864 grâce à un complexe de pompes à pistons.

  • A la mort du comte Waleski, Napoléon III  le donne à ses enfants naturels : le comte d’Orx et celui de Labenne.  Le Comte d’Orx, maire de St-André-de-Seignanx pendant 25 ans, met définitivement en valeur le domaine.

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Depuis, classé en réserve naturelle (Décret no 95-148 du 8 février 1995), c’est le royaume de plus de 200 espèces d’oiseaux. Du point de vue ornithologique, le Marais d’Orx est situé sur l’un des principaux axes européens de migration. On y observe oies cendrées, grues, balbuzards pêcheurs, etc. En été cette réserve est un site de nidification pour la spatule blanche.

* Site officiel du marais d’Orx

jussie2.jpgDès le début de la promenade, nous apprécions les tapis de fleurs jaunes sur l’étang. Je ne savais pas encore qu’elles étaient un véritable poison pour l’environnement. Un arrêté de lutte contre la jussie a même été pris le 2 mai 2007.

http://www.afleurdepau.com/40/Orx/Jussie.htm.

Gestion des plantes aquatiques envahissantes : exemple des jussies (conférence débat du 25/11/2006 – société nationale de protection de la nature ; contient une partie identification)

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La grande digue de Tarnos

img_4830r.JPGimg_4831r.JPGConstruite entre 1962 et 1966, la grande digue de Tarnos protège l’entrée du port de Bayonne, de la houle et de l’ensablement. Longue de plus de 1000m, elle est constituée de 750000t d’enrochements, d’une dalle de 2.50m d’épaisseur et d’un mur garde-mer de 3m de haut (30000 m3 de béton). 3300 blocs cubiques de 40t en béton protègent les parties exposées à la houle. L’ouvrage vit sous l’action de la mer, et des interventions régulières sont nécessaires. »
En 1987, un renforcement important a déjà été réalisé : 20000t d’enrochements et 300 blocs. Un autre est prévu pour 2007. Pour vérifier la stabilité des blocs à la houle, des techniciens ont relevé des millions de points au laser 3D et modélisé la digue au cm près. Ils pourront ainsi évaluer la masse manquante pour renforcer la digue (société ATM.3D scannage de la grande digue nord du port de Bayonne).

img_4835r.JPGimg_4838r.JPGimg_4839r.JPGLieu pas facile à trouver quand on ne connait pas la région : suivre la direction du port nord puis celle de la plage de la digue.

Une promenade sur digue de 2km aller et retour n’a rien de spectaculaire en soi mais celle-là crée une ambiance particulière pour peu qu’on accepte d’avoir les sens en éveil  : elle est bordée d’un mur épais de 3m de haut qui coupe le vent et cache la vue côté plage : du coup, on n’identifie pas toujours les bruits qu’on entend derrière ; d’énormes blocs de béton sont fissurés ou creusés par la force de la houle, des cavités se sont ouvertes dans la dalle. Plus on avance vers le musoir1, plus le tonnerre gronde fort et comme il y a du vent, les vagues, à intervalles réguliers, s’annoncent avec un fracas grandissant, puis passent par dessus les blocs, arrosant copieusement la digue… et ceux qui s’y trouvent : un spectacle à part entière !

Depuis mars 2014, une ode à la digue est écrite sur les 1000m : vous devez cette lecture à Nicolas, instituteur et surfeur. Le site web dédié  la digue : le texte qui avait été ouvert (Merci à Ana pour l’information), est désormais fermé.

Même si ce n’est pas habituellement le genre de promenade que je préfère, je dois reconnaître que j’ai admiré à la fois le travail d’usure de la mer, et celui des hommes qui tentent de s’opposer à la nature. Un conseil : allez-y un jour de grand vent mais pas un jour de tempête car le danger est réel ! Merci laminak pour cette cache.
Les vagues le long de la digue (format wmv, j’ai enlevé les rires lorsque j’étais arrosée !)

digue Tarnos photo aérienne IGN

Photographie de Alain Etchepare

Surfeurs à la digue de Tarnos

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1musoir : ouvrage qui termine la digue et se trouve donc face à la mer. Sur la photo en haut et à droite, avec le phare, on voit le musoir de la digue d’en face

L’abbaye Saint-Félix de Montceau à Gigean

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Que de fois j’ai vu écrit sur les cartes IGN « ruiné » en parlant de tel ou tel monument. Ce fut le cas de l’abbaye de Montmajour, c’est encore le cas pour celui-ci et c’est injuste. D’accord, cette abbaye n’a plus de toiture mais mérite-t-elle pour autant le terme péjoratif de « ruinée » quand on sait que tant de bénévoles s’occupent à la restaurer ? J’ai pu voir combien elle voulait vivre : une Association de sauvegarde active, des jardins fort bien entretenus, des spectacles organisés dans ses murs et un site web dédié l’abbaye Saint-Félix de Montceau : le site officiel.

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IMG_3234.JPGIMG_3216.JPGNous montons d’abord au sommet de la colline,  sur les contreforts du massif de la Gardiole1, par la boucle la plus courte (1,5km), jalonnée de panneaux d’information. 10km de sentiers sont balisés. En VTT ou à pied, qu’importe ! Arrêtez-vous pour le point de vue sur l’abbaye d’un côté, la mer ou les les_pierres_ont_la_parole.jpgétangs de l’autre. Du haut de img_3683.JPGl’escalassoun, ressemblant fortement à celui de la Camargue d’autrefois, Ti’Mars… s’est essayé à la surveillance des troupeaux. Mieux vaut ne pas avoir le vertige… Non loin de là, le(s) trésor(s) que nous cherchons : celui d’Alice = boîte cachée l’abbaye pour le jeu de geocaching , et l’abbaye elle-même, trésor de notre patrimoine religieux.

IMG_3237.JPGDe la route et de l’autoroute, on voit déjà les murs de l’abbatiale, imposante sans doute à cause des revenus dont disposait la communauté et de l’orgueil de la prieure car rien ne justifiait un tel luxe : elle ne recevait ni prince, ni roi.

Côté parking, difficile de reconnaitre l’infirmerie, le bâtiment des converses (moniales converties), l’entrée principale la plus usitée qui n’a été découverte qu’en 1992. Le grand portail nord était interdit à tous, sauf à l’évêque et au curé venu faire la messe.

enfermerie.jpgJe suis surprise en lisant l’histoire de l’abbaye qu’elle comportait une prison (enfermerie, photo du site non officiel et artistique l’abbaye Saint-Félix de Montceau XI-XIVème siècle Gigean) ; elle avait pour but de châtier les soeurs qui avaient grandement fauté. Pas de problème d’identification pour la citerne. Sa taille montre que l’eau de source ne devait pas manquer. D’ailleurs les villageois de Gigean venaient tremper le buste de Saint-Félix dans la citerne pour faire revenir l’eau en période de sécheresse. Elle était voûtée, avec un plancher et pouvait servir à la fois de réfrigérateur pour les provisions, et de réserve d’eau.

IMG_3240.JPGIMG_3241.JPGA l’intérieur du périmètre, une construction bizarre, trapue, est collée à l’abbatiale et surmontée du socle d’une tour. On devine que plusieurs constructions se sont succédées au cours des siècles. C’est une ancienne et petite chapelle romane… le dernier enfeu2 se trouvant dans le choeur, a été obturé et bâti en pierres froides3 pour permettre la construction du clocheton gothique, juste au-dessus. Extrait du site Abbaye Saint-Félix de Montceau . Ce que j’ai pris pour une tour n’est donc qu’un clocheton !
IMG_3229.jpgNous continuons la visite par le jardin monastique médiéval : le verger cimetière4 (mûriers, noyers, pêchers, néfliers,…), le potager, le jardin médicinal (des simples, c’est à dire des plantes dotées de puissants symboles), le jardin des senteurs qui était à la fois un lieu de recherche et de méditation, un lieu de dialogue entre Dieu et l’homme. Ainsi, la configuration circulaire symbolise le ciel ; le carré interne évoque la terre (qui était plate à l’époque ne l’oublions pas !), la croix évoque les 4 axes du monde ou les 4 fleuves de l’Eden, au centre figure l’arbre de vie et enfin, les fleurs louent la bonté du Seigneur. Extrait du blog Eldorad’Oc. Quelques paroles de sagesse, plantées dans le jardin, interpellent le promeneur : promeneur, arrête toi un peu, repose toi, pense à toi et tu seras le maître de ta vie. Ne cours pas après elle, mais profite du jour présent.

gigean-abbaye-interieur.jpgL’abbaye étant fermée, nous n’avons pas eu la chance de la voir de l’intérieur. Heureusement Alderic a bien voulu me confier la photo ci-contre.

Le sentier de la pierre dans le massif de la Gardiole – 2 circuits – 10km environ (le plus petit ne figure pas sur la carte mais il est très bien repéré sur le terrain)

Sur le sentier de la pierre, vous trouverez la petite  grotte de la pierre tintante. Un trou de 10m de profondeur en forte déclivité constitue un véritable piège pour les amateurs curieux. Une légende rapportée dans un journal de 1860 Les fiancés de la Gardiole (format word), raconte que pendant les périodes de grande sécheresse, les habitants de Gigean allaient jeter une figurine en plomb dans ce trou ; elle avait le pouvoir de faire cesser le fléau. Une procession spéciale accompagnait la figurine jusqu’au gouffre de Gigean. Peut-être est ce là l’origine du nom de la grotte, le plomb dans sa chute, faisant tinter la pierre…

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1gardiole (de garder) : lieu où l’on gardait autrefois les troupeaux de moutons
2enfeu : niche funéraire en arcade, à fond plat, ménagée dans les murs d’une église
3pierre froide : les pierres sont de dureté différente, de la pierre dure (ou froide) à la demi-ferme et tendre
4verger cimetière : Le verger, pomarius, accueillait fréquemment les moines dans leur repos éternel d’où le nom de verger-cimetière ; il avait donc lui aussi son aspect utilitaire intimement lié au symbolisme religieux, évocation terrestre du salut de l’âme du défunt au paradis (extrait du site Société des Amis de Port-Royal)