** Boucle tout en contrastes pour découvrir le Coiron à partir de Saint-Pons

Dernière randonnée du week-end mais ce sera la plus dure, d’abord parce qu’il fait chaud, ensuite parce que les explications de la fiche du guide Ardèche – balades et randonnées, Communauté de communes Berg et Coiron, Communauté de communes Berg et Coiron, juin 2007 se sont avérées insuffisantes. Rien que le nom charmeur du hameau de Roche-Chérie ne donne-t-il pas envie d’aller voir ?

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Je me gare à Saint-Pons au bord du départ du sentier. La montée est agréable en sous-bois. Chênes verts,  chênes blancs, acacias, châtaigniers. De gros blocs rocheux tombés d’on ne sait où, recouvrent le sol. Plus loin, un panneau explique la formation des orgues basaltiques : deux coulées superposées reposant sur des marnes et calcaires.
Leur base est formée d’orgues basaltiques, surmontée par une partie plus massive. Ces structures apparaissent pendant le refroidissement de la lave.

Les bosquets et les haies abritent de nombreux oiseaux que mon pas surprend ; ils détalent sans se montrer : caille des blés, passereaux, pie-grièche à tête rousse ? pommiers sauvages lourds de petites pommes acides et chaudes de la chaleur de la journée. Et pourtant, c’est si bon en guise d’apéritif !

Passage sur route jusqu’à Brasse Nègre pour la traversée des pâturages du Coiron : la fiche précise de longer les barrières sur la gauche en suivant bien le balisage, mais le balisage est à droite ; de la veille, Evelyne (Chambre d’hôtes Ardelyne, label Rando Accueil) m’a quand mis en garde sur la présence éventuelle d’un mâle… J’hésite un long moment sur la meilleure stratégie. Finalement je me lance, traverse l’immense pâturage en plein milieu sur un passage piétiné : aucun animal en vue, ni vache, ni taureau ! Un ancien balisage me trompe. Je trouve finalement le portail de sortie mais me retrouve dans un autre pâturage, encore plus grand. Plus rien de visible, ni sur les arbres, ni au sol. Je teste toutes les barrières de bois. Finalement pendant longtemps, très longtemps, je traverse les pâturages successifs sans trop savoir où je vais atterrir. Aucune habitation en vue pour m’informer. Tout ce que je sais c’est que je dois aller vers le sud-ouest. Moments d’angoisse. Sortie du bois après les pâturagesC’est presque un hasard si je trouve la porte de bois qui me délivrera car le balisage est au dos de la porte ! Une indication de distance (1.5km environ du portail d’entrée), et d’orientation par boussole (S.O., projection 220°) serait vraiment utile car il me parait difficile de baliser un terrain plat piétiné par du bétail, pratiquement sans arbres. Je pense légitimement être sauvée à la sortie du bois mais je parviens à un sommet rocheux avec falaises de tous côtés. Je dois être fatiguée, je ne vois pas par où descendre. Demi-tour : c’est là que je vois la maigre couleur du balisage vers la droite.

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* Les pertes de la Valserine

Un petit groupe de blogueurs, invités par Ain Tourisme  à l’occasion du lancement de testAin Rando, se retrouvent au pont du tram à Bellegarde sur Valserine : les uns partiront en VTT, les autres à pied jusqu’aux pertes de la Valserine avec une guide désignée au pied levé en remplacement de quelqu’un d’autre. Ça ne commence pas très bien : dans le sens suggéré par Sylvain Poncet le moniteur VTT, il n’y a pas de balisage. Recours à la carte puis aux habitants. Demi-tour : nous suivrons finalement le parcours dans le sens fléché. Peu de temps après, nous aurons la vision de ce qui nous attend quand nous serons au bord de la rivière.

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tramway_bellegarde_chezery.JPGUn tram de campagne (à voie métrique1) qui joignait  Bellegarde à Chézery à travers champs et forêts me semble bien insolite et ne s’explique que par l’utilité publique décrétée en 1906. En 1910, la plupart des travaux sont terminés mais des éboulements obligent à des travaux de soutènement. Pont_des_pierres_Montanges.jpgAvec son arche unique de 80m d’ouverture et 65m de hauteur, le pont des pierres est à l’époque un des plus remarquables d’Europe. En 1911, la ligne est électrifiée à partir de l’usine hydro-électrique Sous-Roche et mise en service en 1912, inaugurée officiellement en 1913. Il fallait une heure quarante pour parcourir les 19.838km de la ligne. Pendant la première guerre mondiale le trafic des voyageurs reste modeste et celui des marchandises insuffisant. L’exploitation du tram est déficitaire ; en 1937, le conseil général décide de substituer des autobus et camions au tram.  Extrait du bulletin municipal de Chézery-Forens, février 2006

A trois les discussions vont bon train. Dans les sous-bois humides, les bolets s’offrent à la cueillette. Le chemin entrelacé de racines d’arbres, ou caillouteux, s’avère être un piège par temps humide. Nous atteignons bientôt le lieu des pertes de la Valserine, où se perdent en canyon les eaux de la rivière.

poste_douane_pont_oulles.jpgCabane_douaniers (site non officiel) http://etcomp.pagesperso-orange.fr/bellegarde/index.htmNous traversons le pont des Oulles2 autrefois naturel mais constitué aujourd’hui de grosses dalles de pierres et traverses de bois. Il servait de passage aux contrebandiers, paysans, commerçants et guerriers. Souvenez-vous, le Pays de Gex est en zone franche.

Surprise par la beauté et la curiosité du site, chacune d’entre nous chemine selon son inspiration : canyons creusés par la rivière, marmites sculptées tout en rondeurs par la force et la vitesse de l’eau, cupules en surface, eaux abondantes à l’amont, eaux perdues dans les profondeurs du sol à l’aval. . Il faut veiller à ne pas tomber dans les pièges que constituent les nombreux trous sculptés par la Valserine. Un bâtiment en ruine à deux étages, sur lequel on peut encore lire BIE… ou BIM…, se dresse rive gauche : d’après ETcomp, il s’agit de l’ancien café de la Valserine. Au fond d’une cuve, un liquide visqueux et jaune me fait penser à de l’huile de vidange. Est-ce possible ?

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** Oppidum et dolmen, au départ de Lussas

Il fait encore plus chaud que la veille mais j’ai tellement envie de faire cette boucle qui me replonge des centaines d’années en arrière que je n’hésite pas à partir pour Lussas. C’est Evelyne, qui tient un gite labellisé Rando Accueil Ardelyne, qui m’a conseillé cette randonnée quand je lui ai demandé s’il y avait des mégalithes en Ardèche. Elle m’a laissé le guide complet de randonnées Berg-Coiron et ses fiches descriptives ; le grand avantage de ce type de gite c’est que tout est conçu pour le randonneur : un petit-déjeuner inclus, un hébergement tranquille, simple mais confortable, de la documentation en abondance sur les randonnées et les buts de visite (l’absence de connexion internet ne m’a donc pas manqué… sauf pour relever les coordonnées des 3 caches de geo8707 sur le parcours), des conseils par une personne qui a testé les randonnées, des pique-nique bio confectionnés à la demande.

A 9h15, il n’y a plus qu’une place libre sur le parking du village. Que se passe-t-il donc ? les états généraux du film documentaire qui commencent dans deux jours !

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IMG_9498.jpgLes explications de la fiche et le balisage jaune-blanc sont au départ bien suffisants. La route longe les vignes : oui, l’Ardèche fournit d’excellents vins de pays en Indication Géographique Protégée ! Après un passage en sous-bois, je rejoins l’ancienne route qui relie Aubenas à Saint-Laurent, puis, à l’intuition (pas d’indication claire sur la fiche), je délaisse la large piste pour un étroit sentier dans la même direction ; IMG_9501.jpgIMG_9506.jpgà nouveau sur la gauche, je rejoins le sentier en balcon qui domine les gorges de la Louyre2. Dans le ruisseau, une écrevisse à pattes blanches s’efforce de survivre. Le sentier passe en balcon au dessus des gorges me laissant le temps d’observer un groupe de grimpeurs à l’assaut d’une paroi. Au loin la ville d’Aubenas.

Une variante visible à droite du sentier sur la carte IGN, vous mènera à la baume Chabanne connue pour héberger une colonie de chauve-souris.

… tous les jeunes sont autonomes, vers la Baume Chabanne, exutoire d’une rivière souterraine […]. Depuis 1991, la colonie occupe seulement ce dernier site et la parturition4 (jeune non volant) y a été constatée en juin 1992. Evolution des populations de chiroptères dans le département de l’Ardèche entre 1953 et 1992

IMG_9518.jpgAu lieu-dit l’Echelette3, descendez la D259 par la droite ; le chemin reprend sur le plateau à gauche, après le virage : un grand panneau d’information sur Jastres en indique le début. Le plateau calcaire dénudé était autrefois cultivé et pâturé. Après une période d’abandon, il est parait-il de nouveau valorisé par les éleveurs mais je n’en ai pas trouvé trace. La chaleur est maintenant difficile à supporter ; un randonneur qui revient de l’oppidum me souhaite bon courage. IMG_9530.jpgAu loin, l’oppidum de Jastres Nord (de type éperon barré) affiche sa large et impressionnante façade, dégagée en 1978 sur plus de 400m de long.

Jastres l’oppidum par geo8707

Le rempart rejoint le bord de la falaise qui domine la rivière Ardèche en un à-pic de 130m. Avec ses sept tours, carrées ou rondes reliées entre elles par onze courtines, une entrée en chicane, c’est l’oppidum le mieux conservé que j’ai jamais vu. IMG_9525.jpgIl a été occupé durant à peine un siècle avec des modes de construction protohistoriques et une influence romaine (utilisation de mortier, tours rondes couvertes de tuiles). le long des murs, on a retrouvé une grande quantité de galets, boulets de basalte ou granit destinés à se transformer en pierres de jet : témoignage du rôle défensif de l’oppidum. Claude Lefebvre situe son occupation vers le 1er siècle avant J.-C.

pano-oppidum-jastres.jpg

Claude Lefebvre, Bilan des fouilles des oppida du plateau de Jastres, Ardèche archéologie, 1985

Dans les pas de Cévennes Terre de Lumière, à la découverte du patrimoine vivarois, hors-série, Cévennes terre de Lumière, Aubenas, juillet 2002

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