Qui pourrait penser en voyant ce « trou », cette vasque d’eau, qu’un plongeur puisse y pénétrer avec tout attirail ? qui pourrait penser que cette rivière souterraine n’a toujours pas révélé tous ses secrets ? elle est toujours en cours d’exploration par des équipes internationales de plongée. En 1955, les premiers plongeurs découvrent le syphon 1 en passant par une entrée étroite dans le vieux mur (photo de droite du site Deep Cave Diving Explorations). 30 ans après, en 1985, ils arrivent au 3ème syphon à 70m de profondeur ; « c’est une équipe de Gardois motivés qui entreprend, en septembre 1994, d’ouvrir une vasque (photo de gauche) dans le cours aérien de la rivière. Suite à un considérable travail de désobstruction, qui soulage du transport du matériel dans la grotte, le cavité est accessible aisément et l’organisation d’expéditions lourdes devient envisageable » (site plongéesout.com). En 2006, ils atteignent une profondeur de -141m, plus profond que le Ragas et ont parcouru plus de 1,400km de rivière souterraine.
Avec la température ressentie
La cavité porte le nom d’une ancienne bergerie et de son moulin. Origine du mot marnade : qui naît de l’auge à huile (marno : auge de moulin à huile, nado : né). Nous traversons un pont étroit sur la Cèze, sorte de gué sans protection qu’il vaut mieux emprunter sans avoir bu ! Ensuite, une route étroite, sinueuse et en mauvais état, longe la Céze sur plusieurs kilomètres, contournant totalement le village. On se demande où l’où va débarquer. En 2002, lors des indondations, l’accès par cette route était impraticable et la source débordait (photos extraites du site Deep Cave Diving Explorations). Nous nous garons à côté d’une barrière. A l’initiative du propriétaire, le chemin d’accès à la source de Marnade est fermé par une barrière, afin de protéger les cultures, une ancienne vigne colonisée par les acacias. Les plongeurs-spéléo locaux ont négocié avec lui afin qu’elle ne soit pas fermée à clé : ainsi les plongeurs, et les visiteurs, peuvent avancer leur véhicule au plus près de la résurgence. N’oubliez pas de refermer la barrière après votre passage et de respecter scrupuleusement les cultures. « Le talweg1 encaissé, bordé d’une murette en rive gauche, débute sous une barre rocheuse. Par un modeste orifice, un boyau conduit au ressaut dominant la vasque qui fut un passage redouté mais obligé jusqu’en 1994. » On s’y sent enfermé.
Des lianes enlaçant un arbre, me font penser à celles de la forêt guyanaise qui ont adopté un mode de croissance économique ; leur axe principal étant une structure légère, elles utilisent les arbres comme appui pour s’élever vers la lumière. …elles ont donc résolu le problème de quête de lumière en développant une caractéristique peu commune chez les plantes : la mobilité, verticalement mais surtout horizontalement dans le sous bois pour se positionner de façon stratégique dans la voûte forestière (voir photo ci-contre).
Les sources sont classées suivant les conditions hydrogéologiques qui déterminent leur situation, le type de nappe souterraine dont elles constituent un exutoire :
- source artésienne ou jaillissante (issue d’une nappe captive) ;
- source diaclasienne, source karstique dont l’eau ne provient pas d’une perte, mais de condensations et d’infiltrations cavernicoles ;
- source vauclusienne (exutoire d’un conduit karstique ascendant subvertical) comme à Fontaine de Vaucluse ou au Ragas ;
- résurgence, ou « source secondaire », retour en surface d’eau originaire, en tout ou partie, de pertes d’un ou plusieurs cours d’eau dans un aquifère karstique.
Je n’oublie que nous sommes venus pour le trou à Montclus, trésor placé par Buckfast. Il va falloir s’enfoncer dans les brouissailles et mon GPS n’aime pas ça. Heureusement, une photo indice m’aidera quelque peu.
Des fouilles archéologiques, à proximité de Montclus, datant de 1957 ont permis de mettre en évidence la présence de l’homme à Montclus depuis des temps immémoriaux. Le village médiéval existait avant le XIIIème siècle. Castrum Montecluso , telle est la forme latine contenue dans un document de 1275. Sa position sur une colline entourée de montagnes lui a valu son nom. En 1263 fut fondée à Montclus une abbaye au nom de Mons Serratus. Il reste les vestiges d’un ancien monastère bénédictin troglodytique (vaste salle creusée dans le roc) au lieu-dit «Les Baumes» qui servit plus tard de chapelle aux Templiers (XIIème et XIIIème siècles). En 1275 fut construit un château dont il reste le donjon carré d’une grande hauteur. (Extrait du site officiel de Montclus)
*Télécharger l’tinéraire de 5,600km aller vers la Marnade depuis le village.
1Thalweg : ligne reliant les points les plus bas du lit d’un cours d’eau ou d’une vallée