Le sommet de la Croix Juliau… sans la croix

IMG_9494.JPGIMG_9457.JPGDeuxième séjour en Ardèche (autrefois Helvie puis Vivarais) ; grâce aux nombreuses documentations laissées par Evelyne dans le studio (ce n’est pas pour rien qu’Ardelyne a le label rando accueil), j’ai choisi la boucle à partir de Saint-Jean le Centenier qui mène au sommet de la Croix de Juliau. Ce n’est pas parce que nous sommes à quelques pas d’Alba la Romaine que le nom de cette montagne se rattache forcément à Jules César, IMG_9492.JPGmême si Alba avait dédié son magnifique temple du mont Juliau au divin Jules César et à Auguste (d’après la bouquinerie).
Saint-Jean le Centenier se trouve à la limite des couches basaltiques du Coiron (pierre noire) et des couches de calcaires (pierres blanches) : du coup, la façade de l’église et celles des maisons sont construites tel un échiquier noir et blanc.

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IMG_9461.JPGLa randonnée démarre sur la petite route goudronnée qui passe sous la nationale ; elle se poursuit ensuite le long des champs, puis des pelouses rases, presque toujours accompagnée de papillons ; quelques rares maisons à Argence, la Blachère, Bourboulet puis une longue montée progressive jusqu’à la croix de IMG_9472.JPGJuliau, qui mène, en quelques larges ondulations jusqu’au sommet (553m). Soudain, en pleine contemplation au sommet, j’entends l’orage au loin. La moitié du ciel s’obscurcit. Très vite, je mémorise la croix de Juliau… qui a complètement disparu au milieu de quelques piquets de bois tout à côté d’une borne indiquant la date de 1948. J’ai d’abord pensé que la date pouvait commémorer un évènement en rapport avec la seconde guerre mondiale, mais c’était une erreur : cette borne marque l’implantation d’un point géodésique IGN Saint-Pons I en granit ! (longitude 4° 33′ 45.1478, latitude E 44° 34′ 11.4908 N).

La vue sur le plateau du Coiron et la plaine de Valvignères est immense. IMG_9466.JPGL’interminable plaine du Regard se pare de festons noirs de basaltes. Si tout le monde connaît la Sainte-Victoire, qui connaît la colline Juliau qui a inspiré Nicolas Pesquès dans un recueil de poèmes la face nord de Juliau… en 7 volumes ?

IMG_9476.JPGJe commence la descente promptement jusqu’aux cultures en terrasses. Là, obligée de sortir l’imperméable, je continue jusqu’au carrefour où un second chemin plus long mais plus varié me ramènera vers le village.
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Autour de Maguelone

IMG_0002.jpgPhoto aérienne IGN presqu'île MagueloneLieu étonnant… une cathédrale perdue sur un ilôt de vignes, entre mer et étangs mais digne des grandes agglomérations, sans doute parce qu’elle fut le première cathédrale de la région avant celle de Montpellier. La cathédrale Saint-Pierre de Maguelone déjà de loin, m’impressionne. Mais comment se fait-il qu’un siège épiscopal ait pu se construire en dehors d’un milieu urbain ? c’est Alexandrine Garnotel qui lèvera une partie de ses secrets le jour de l’event des Geocacheurs de Provence.

  • Au début de notre ère, de nombreuses traces d’occupation ont été trouvées sur le site (pierre à bâtir, poteries,…) ; l’habitat est concentré au sommet de l’île, tout le reste c’est de la vigne ;
  • un port de commerce avec l’Afrique du Nord, l’Espagne et l’Italie vers le IIIè siècle : vin et huile sont échangés. Ce dynamisme économique, vu l’abandon des autres villes alentour, prédisposait sans doute Maguelone à devenir le siège épiscopal de la région.
  • plan_maguelone (d'après doc. A. Garnotel)Les grands travaux commencent : première cathédrale (sous celle actuelle dont l’emplacement est marqué d’un trait rouge au sol) et église funéraire actuellement réenfouie.
  • A l’époque troublée des invasions VIIIè-Xè, les évêques désertent le siège au profit de Castelanau le Lez.
  • Vers 1050 Arnaud entreprend la construction de l’église romane. Sur plusieurs siècles les constructions se succéderont.
  • A la fin du moyen-âge, Maguelone a atteint son apogée.
  • Au XVIè le siège est transféré à Montpellier ; Maguelone ne sert plus que de sépulture aux évêques. Servant de refuge aux protestants durant les guerres de religion le roi Louis XIII ordonne la destruction des bâtiments sauf de l’église.

La plupart des informations historiques sont tirées d’un document fourni par A. Garnotel.

En 1085, le comte Pierre de Melgueil fait don de l’évêché au Pape Grégoire VII et à ses successeurs : c’est ainsi que le Pape Urbain II viendra visiter l’île et déclarera cette cathédrale 2ème après celle de Rome. Il lui accordera le port des armes pontificales : les clés de Saint-Pierre.

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IMG_0013.jpgNous partons du parking de la cathédrale confié désormais au C.A.T., véritable forteresse de pierres provenant de la carrière des évêques. Elle ressemble donc à une château fortifié : chemin de ronde soutenu par des arcs brisés qui couraient sur toute la surface de la cathédrale, murs dépassant couramment les deux mètres d’épaisseur, mâchicoulis à l’entrée de Maguelone depuis la tribune au 1er étage, tours imposantes et meurtrières.
Sur la façade de la cathédrale, diverses scènes bibliques sont représentées : sur le bas-relief de droite, nous reconnaissons Saint-Pierre (apôtre du christ, 1er évêque de Rome), tenant les clés de l’entrée du Paradis, et Saint-Paul sur celui de gauche. Tout comme le linteau, ils n’étaient pas là à l’origine. Une fois à l’intérieur, nous nous retournons vers le portail d’entrée : l’archéologue nous montre la borne milliaire réemployée dans le mur près du plafond mais les chiffres romains sont difficilement lisibles à la verticale.

IMG_0028.jpgIMG_0037.jpgIMG_0055.jpgIMG_6955.JPG

Le trône de l’évêque1, était placé au fond de l’abside, dans l’axe. IMG_0086.jpgDe nombreux tombeaux d’évêques y sont placés. Un escalier de pierre est construit dans le mur : sa modeste hauteur de marche est conçue pour que des mules puissent monter leur chargement à l’étage. De chaque côté de la tribune, deux chapelles hautes sont construites dans le mur. La pierre tombale qui s’y trouve a été transportée là par le dernier propriétaire pour servir de table d’autel. Elle porte encore une inscription du moyen-âge, en lettres latines serrées. De la tribune des chanoines, nous accédons à la « terrasse » et la première cache GC2EN11 les voix de Maguelone par virusland34 ; notre dissipation inquiète quelque peu notre guide. On voit bien qu’autrefois des constructions adjacentes complétaient l’ensemble : cloître, réfectoire. Toutes les pierres de la partie habitation ont été revendues pour la construction du canal. Nous ne pouvons qu’imaginer l’importance du lieu.

Languedoc roman, Maguelone, site sur l’art roman

IMG_6985.JPGNous improvisons une balade tranquille (non balisée) en bord de mer et le long des étangs, en commençant par le calvaire GC1174B Saint-Pierre de Maguelone par f5pvj face aux vignes. Il fait froid mais les familles sont sorties et marchent dans le sable le long de la grève.

Le bord de mer à PalavasNous arrivons au panneau d’information où se trouve la cache dédiée à Gustave Courbet GC1K1CM Sur les traces de Gustave – 4 point de fuite par Philovelo. Le premier tableau de Palavas (1868) représente le peintre seul face à sa « petite mer » aux multiples nuances de camaïeux de bleus. « Le bord de mer à Palavas est une exception dans la série de tableaux qu’il a peints dans le sud de la France. etangs_palavas.jpgC’est une des premières fois où il utilise presque exclusivement la technique du couteau à palette, dont il se servait précédemment pour étaler de larges bandes de couleur au milieu de la toile. » Il découvre les étangs à Palavas trois ans plus tard lors d’un séjour chez F. Sabatier. Pas de personnage, que des paysages.

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La Gittaz au départ de Villarenger

Un simple aller et retour pour découvrir un hameau authentique de Savoie – la Gittaz1 – sur la commune de Saint-Martin de Belleville, au départ de Villarenger par le sentier n°30. Beaucoup de départs de randonnées, donc beaucoup de monde dans le hameau.
IMG_5661.JPGIMG_5684.JPGNous passons au dessus du pont romain, joliment fleuri qui traverse le torrent des Encombres. Il est un peu comme celui de Céreste dans les Alpes de Haute Provence : il est dit « romain » mais ne l’est pas puisqu’il a été construit vers 1850.

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La cache Le pont romain de Villarenger par Guy Homtel est un peu plus loin. Puis c’est une longue montée qui traverse plusieurs hameaux la Monta, les Communaux qui n’ont que quelques maisons. Les papillons sont nombreux mais dans un virage qui ressemble à tous les autres, ce sont des dizaines de papillons qui se rassemblent au même endroit, sans que nous comprenions vraiment ce qui les attire à cet endroit. IMG_0355.jpgSelon moi, il s’agit de Demi-Deuil (blanc et noir avec des yeux au dos des ailes) et Tabac d’Espagne.
Ce sentier serait-il humide ou une odeur particulière attirerait-elle ces papillons différents regroupés par dizaine ?

IMG_0364.jpgIMG_5671.JPGNous prenons quelques raccourcis dans les champs ou les pâturages mais encore plus raides que la piste prévue pour les véhicules. Le hameau d’estive de la Gittaz (prononcez la finale ‘a’ trainant) est superbement rénové mais n’est plus habité en permanence aujourd’hui.
IMG_0365.jpgUne petite cabane installée à l’entrée du hameau nous intrigue : il s’agit d’un lieu d’aisance à l’ancienne tel que mes grands-parents en ont connus. A la fontaine, nous nous rafraichissons puis cherchons un lieu pour déjeûner. A 1500m d’altitude, la température en été est idéale.

IMG_0359.jpgIMG_0370.jpgNous partons pour la cache Les beaux gites de la Gitte par Guy Homtel. A quelques pas sur le sentier, tout en longueur, une impressionnante colonne de papillons s’agglutinent au sol, y reviennent dès que nous sommes passés. Beaucoup d’Argus bleus. Une énigme pour nous qui ne connaissons pas les mœurs des papillons.
Image de l’itinéraire 6.4km A/R 437m dénivelée, 3h20 (2h20 dépl. seul) avec les caches et le pique-nique

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1gittaz : dans le dictionnaire étymologique des noms de lieux de la Savoie, A. Gros, J. Désormaux, La Fontaine de Siloë, 2005 se rattache au vieux français gîte, habitation temporaire pour l’été