Randonnée balisée de jaune, facile et surprenante par les espaces traversés : j’ai téléchargé la trace sur le site communautaire randogps. Notre-Dame-d’Oé s’est étendu en s’affranchissant de la voie ferrée et du ruisseau si bien que le village est scindé aujourd’hui en trois noyaux : au nord de la voie ferrée, un quartier pavillonnaire, au centre, le bourg ancien et au Sud du ruisseau, un développement majoritairement pavillonnaire avec quelques collectifs, commerces et école ; vous aurez occasion de les découvrir.
Tout commence par le bourg et son église Notre-Dame devant laquelle je me suis garée mais il est possible de partir du gymnase ; impossible de deviner que le monument primitif remonterait au XIè tant elle a été remaniée à la fin du XIXè ; de cette époque, le maître-verrier tourangeau Lobin a laissé un vitrail dédié à la Vierge.
La fontaine en pierre sculptée est de Bernard Sellier, le peintre sculpteur qui expose à la galerie Art et Décoration d’intérieur VAN RIJN à Tours. L’EDF lui a commandé une sculpture de bronze pour sa nouvelle turbine Arabelle en 1996.
En passant devant un vieux mur d’enceinte et son ancienne échauguette, je devine que derrière, le château de Mazières et son parc doivent dater du XVIe siècle. Plus récents le logis central (XVIIIè) et deux ailes (XIXè). La façade est couronnée d’un fronton triangulaire aux armes de Beaumont. Les granges de l’impasse de le Ferme de Mazières appartenaient à la propriété d’origine. En 2013, le parc et le château de Mazières ont été acquis par la ville qui y a installé la mairie en 2015.
A la sortie de la ville, le sentier de promenade, judicieusement, évite la route jusqu’au centre culturel. Il me faut traverser le grand rond-point de la Chassetière pour accéder aux haras d’Oé ; après le champ de blé, le chemin de terre passe entre la haie d’arbres du château de la Chassetière et la barrière de bois des haras. Un chemin d’exploitation non ombragé mène après quelques détours, dans le grand parc de la Cousinerie, endroit de prédilection des chiens et de leur maître, des enfants qui font du skate ou grimpent à la cime de l’araignée de cordes.
Les amateurs de geocaching oseront-ils prendre de la hauteur et récupérer l’indice de la cache mystère GC238KA Tower Bridge de tours, par nauha ?
Après le petit pont de bois, je sors du parc. Place au monde moderne et aux zones artisanales les Arches d’Oé, de chaque côté d’un grand rond-point et de la RD29 ; à l’est l’Arche d’Oé 2, village d’entreprises de 12 ha que je vais traverser d’ouest en est, découvrant ainsi les sociétés qui s’y sont installées : GDF Suez, Vinci, Boiron (médicaments homéopathiques), etc. La seule hésitation à laquelle j’ai été confrontée, c’est à la sortie de la zone artisanale rue P.-H. Spaak : au fond de la rue, tournez à gauche le long du grillage puis, sans traverser le fossé, obliquez à droite. Peu après les installations de gaz naturel, sur le sentier parallèle à la rue de l’aviation, la nature s’annonce à nouveau par un classique chemin de terre où un indélicat a laissé quelques sacs poubelles remplies de feuilles mortes… à mi-distance, en rejoignant la rue sur la droite, vous trouverez la cache qui recense les geocacheurs du département GC2HENJ par Le Troyen. Rue de la Poivrie, je remarque une girouette et son coq que l’on trouve rarement sur un bâtiment civil.
Un sacré contraste ! entre haies et champs et peu de maisons à l’horizon, je croise la départementale par laquelle je suis arrivée ; quel spectacle coloré digne de la Provence ! des champs de tournesols tous tournés vers le levant maintenant que la floraison est terminée, égaient le paysage. Un peu plus loin comme un tableau impressionniste : le ciel bleu posé sur de nombreuses touches jaunes et vertes de chaque côté d’un sentier fuyant vers l’horizon.
Le chemin en plein soleil traverse le passage à niveau sur une voie de chemin de fer désaffectée ; courageusement, sous le soleil d’été, un homme restaure l’ancienne maison du garde-barrière ; l’indication du PR15 jaune est peint sur un pylône. Je suis donc bien sur la bonne voie.
Après les champs, peu après le croisement avec la Bretonnière, les geocacheurs trouveront la cache BETC#13 – Limite NDOÉ par Titoudu37 qui marque la limite entre la commune de Notre Dame d’Oé et la ville de Chanceaux sur Choisille, prochaine étape. Située au nord de Notre-Dame-d’Oé, elle est connue pour son ancien prieuré bénédictin situé rue de la Mairie. Je retrouve les champs sur un chemin de terre bosselé ; le ruisseau de la Perrée, affluent de la Choisille, ne coule pas beaucoup mais le long de ses rives, c’est une promenade agréable et pédagogique ; le panneau sur les poissons de la rivière informe de la présence du brochet, de la perche, et du poisson-chat qui vit dans l’eau douce de tous les pays du monde.
Il est nommé ainsi en référence à ses barbillons, qui ressemblent aux moustaches d’un chat. Ils vivent principalement dans la zone inférieure des cours d’eau en raison de leur petite vessie natatoire et de leur crâne particulièrement lourd. De 100 à 500g, de 15 à 25 cm en moyenne, il se nourrit de vers, mollusques, larves, alevins, petits poissons et se reproduit au printemps.
Je traverse le ruisseau ; derrière le long grillage, quelques faons souffrant de la chaleur, ne bougent pas. Je repasse sur l’autre rive qui débouche sur un grand lavoir dont la toiture a été refaite. Les canaux d’arrivée d’eau sont encore visibles. Par l’impasse du lavoir, je débouche sur l’église dont l’entrée évoque plutôt celle d’une maison mais c’est bien par là : un panneau le confirme.
Comme souvent en Touraine, les sentiers de randonnée doivent trouver un équilibre entre nature, activité agricole et urbanisation, et toujours au moins un château ! cela m’a semblé plutôt réussi, même si la traversée d’une zone artisanale me surprend toujours.
Image de l’itinéraire 13km200, 54m dénivelée (+85, -85), 3h15 déplacement
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