Carrière troglodytique de Vignemont, Loches

Une balade pour la famille à 13° été comme hiver (vêtements chauds conseillés) : la carrière troglodytique de Vignemont est un jeu de piste dans les galeries, un jeu de cache-cache, un jeu à se faire peur au détour d’une galerie, des jeux musicaux avec les œuvres de Will Menter, le tout en apprenant à connaître le tuffeau, les métiers d’autrefois et l’histoire locale. Une ou deux heures de plaisir avec les enfants ! le terme perrière est souvent utilisé pour carrière dans cette région.

Le tuffeau prend naissance, au fond de la mer, il y a 90 millions d’années, jusqu’à son exploitation par les hommes qui l’ont employé pour la construction des plus prestigieux monuments du Val de Loire, comme les plus simples demeures, de l’époque gallo-romaine, à nos jours.

pressoir casse couBouche de la carrièreQuatre niveaux d’habitations dans la falaise de tuffeau de 15m de haut. Après la fin de l’exploitation de la carrière du niveau supérieur à ciel fermé,  des habitations ont été aménagées. Regardez bien les traces qui témoignent de cette vie sous terre : des anneaux sculptés pour accrocher les bêtes, un placard évidé dans la roche, une auge, et même un pressoir casse-cou1, des puits à vendange2, tout ce qu’il faut pour les travaux de la vigne ; Vigne-mont tire son origine de l’importance des vignobles autrefois, d’où de nombreux pressoirs dans presque toutes les caves de la rue des Roches.

La remiseVous découvrirez les métiers de la pierre, les outils des carriers, le tout mis en scène par des mannequins grandeur nature.

ChampignonièreLes champignonnières ont trouvé ici un taux d’humidité élevé favorable : cultivés sur meules de fumier de cheval mêlé à de la paille, recouverts de terre de tuffeau, de jardin ou de tourbe, les champignons se récoltaient chaque semaine pendant deux mois. Au fur et à mesure de l’extraction de la pierre, les espaces vides étaient récupérés pour la culture des champignons !

Le nom de la rue au dessus de vousA l’intersection de cinq galeries, peints avec du noir animal3 – suif et charbon de bois -, un nom de rue que l’on retrouve à Loches, un nom d’ancien propriétaire, un nom d’activité humaine, servent de repère dans ce labyrinthe.

La fontaineCuriosité : la fontaine Bellébat alimentée par une source souterraine abreuvait les bêtes, les champignons et les blocs de pierre en attente de livraison !

Le puits de lumière, ancien puits de prospection des carriers pour vérifier la qualité du tuffeau, débouche sur le plateau, 30 m plus haut. On descendait et remontait grâce à des encoches taillées dans la paroi et décalées sur les faces opposées. Puis les puits sont devenus cheminées de ventilation pour les champignonnières.

Souterrain refugeDu XIè au XVIIè durant les périodes troubles de l’histoire de la Touraine, les souterrains-refuges ont servi d’abris aux habitants. Hommes, bétail, récoltes s’engouffrent dans le souterrain. Seuls deux guetteurs restent en surface pour camoufler l’entrée. Si un soldat trouve l’entrée secrète du boyau étroit qui ne laisse passer qu’un homme à la fois sans ses armes, et qu’il ne connait pas le mot de passe, il est assommé et tiré par les pieds.

Etranges et fascinantes, animées par l’air et l’eau qui font chanter l’ardoise, vibrer la terre cuite et murmurer le bois, quelques unes des oeuvres monumentales de Will Menter ont trouvé une demeure idéale dans le vaste labyrinthe de cette ancienne carrière souterraine. […]. Amplifié par le volume des galeries, le son s’envole et rebondit sur les parois. Féeries sonores, visions magiques dans une ambiance fantasmagorique…
Ecouter le son de Earth Chords

Carrière troglodytique de Vignemont Loches, A. Högström, A.-M. Kreutzer, Carrière de Vignemont, 2000

Le centre-ville est dominé par une puissante forteresse-citadelle, incluant toute une cité médiévale des 10e-13e s. avec des places, un haut donjon carré de 32 m de haut, une église et le château à son extrémité nord, dont le Logis royal des Valois, et une puissante porte d’accès fortifiée dite aussi porte Royale.

Je qualifierai la visite de pédagogique, adaptée aux enfants ; parce qu’on ne peut pas visiter tout ce qui est promis (notamment les jardins), certains trouveront le prix trop élevé. La boutique vend des souvenirs pas tous en rapport avec la carrière…

plan_cave (site de la carrière de Vignemont)Le plan de la carrière, 750m de parcours  éclairé, 1h30 environ. Ouvert de Pâques à la Toussaint et périodes de vacances scolaires (zones A,B et C), 7/7 jours de 10h à 12h et de 14h à 18h.
En juillet-août, 7/7 jours de 10h à 19h, sans interruption. Adultes, à partir de 13 ans. Enfants, de 4 à 12 ans.
Gratuit pour les enfants de moins de 4 ans (sauf groupes scolaires, tarifs enfants de 3 à 16 ans).
Plein tarif : clients individuels sans rendez-vous. Adulte, 13.50 €. Enfant, 10.50 €. Règlements par chèques bancaires ou espèces. PAS de cartes bancaires ni de chèques vacances.

1presse casse-cou : presse à arbre où le levier est abaissé à l’aide d’une sorte de cabestan ; la rupture brusque du câble amenait une brusque détente de la poutre levier
2puits à vendange : ouverture carrée qui met en communication la surface du plateau et les caves, pour alimenter les pressoirs souterrains.
3noir animal ou charbon d’os ou charbon animal : matière riche en carbone obtenue par la calcination à l’abri de l’air des os dans un creuset. Selon wikipedia



*** De Fondettes à Luynes : parcours champêtre et patrimoine

Sur une idée de sentiers pédestres de la ville de Fondettes, j’ai prévu une variante permettant de visiter le patrimoine de Luynes. La Touraine ne présentant pas vraiment de difficulté, j’ai ajouté quelques kilomètres au parcours balisé de jaune sur le terrain (en bleu sur la carte). Parking le long de la rue de l’Aubrière où se trouve la Maison de l’Aubrière. Le parcours se fait sur routes, peu fréquentées la plupart du temps, entre les champs et en ville : il y a régulièrement quelque chose à découvrir.

Maison AubrièreA l’origine, closerie1 [du XVIè] appartenant au sieur Aubry qui lui a donné son nom, Aubrière signifiant “Le domaine d’Aubry”. Un procès-verbal d’état des lieux, datant de 1698, décrit cette maison de style tourangeau. Propriété de l’ancienne maison de santé, elle fut rachetée en 1973 par la commune de Fondettes, restaurée en 1985 pour y abriter des associations et l’école de musique.

Statue de Saint-JosephVitrailPeinture : Saint-MichelSur la carte IGN, une croix rose au carrefour annonce un élément de patrimoine digne d’être visité ; je commence donc par l’église Saint-Symphorien à l’entrée de laquelle je trouve un dépliant explicatif. Datée du XIIè siècle, sa dernière travée et la sacristie sont plus récentes. Les vitraux sont réalisés par les ateliers Lobin, famille de grands maîtres verriers tourangeaux.  Sur chacun d’eux la Vierge Marie : la présentation de Marie au temple, l’annonciation, la naissance de Jésus, etc.
L’autel a été offert par un duc d’Espagne, propriétaire de Chatigny – nous allons y passer tout à l’heure – en remerciement de la guérison de sa compagne.

Chemin en bordure de champLes piliers de l'aqueducA la Morandière, le sentier côtoie un champ d’un côté et un quartier résidentiel de l’autre. Traversée de Tréché jusqu’à Mazières, ancien site gallo-romain. Après un sympathique chemin à découvert dans les champs, je coupe la route qui pourrait m’amener, par un détour, au pied des ruines de l’aqueduc romain. A une autre occasion, j’en ai découvert les ruines parfois réutilisées par les habitants. Au zoom l'aqueducD’ici, vous ne verrez au loin que quelques piliers isolés et le tronçon supportant le canal. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’alimentait pas la ville de Tours mais la cité de Malliacum.

L’aqueduc Gallo Romain de Luynes s’étendait à l’origine sur 1.825km environ avec une pente relativement forte ; sur les 90 piles, il n’en reste que 44 dont 9 seulement avec leur arc en plein cintre. Son mode de construction le daterait du IIIè ou IVè siècle. Il se terminait dans un réservoir du jardin du prieuré de Saint-Venant. L’aqueduc gallo-romain de Luynes et la cité antique de Malliacum, M. LaurencinIn: Revue archéologique du Centre. Tome 6, fascicule 3, 1967. pp. 195-204

GrottesMur d'enceinteAprès un long passage entre deux champs, j’arrive aux abords des premières grottes de Luynes par une piste de terre : c’est là que commence la variante vers Luynes ; si vous ne voulez pas la faire, tournez à gauche vers la Coquerie. Presque toute la rue Saint-Venant se compose de grottes habitées ou occupées en rez-de-chaussée par un garage ou une remise. La rue monte vers le prieuré Le PrieuréLa chapelle du Prieuré Saint-VenantSaint-Venant précédé d’un mur antique puis d’un mur d’enceinte avec contreforts. Le Prieuré accueille désormais des chambres d’hôtes de charme. Sa chapelle, dont le début de construction remonte au XIè siècle, est en cours de restauration. Pour en faire une photo, contournez la propriété puis revenez sur vos pas pour descendre en direction du château.

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Rochecorbon

Nous partons à trois pour une balade et non une randonnée ; après un passage à l’office du tourisme de Rochecorbon, nous imaginons un circuit longeant la Loire, un arrêt à la cave du Capitaine pour récupérer la clé de la chapelle Saint-Georges puis un retour par la rue de la Bourdonnerie qui passe près de la Lanterne, tour quadrangulaire haute de dix mètres que l’on aperçoit d’en bas ; depuis la promenade le long de la Loire, elle nous parait bien maigrichonne ; bâtie en 1095 par le Seigneur Robert des Roches sur l’emprise du château fort datant de 1113, elle est un symbole fort de Rochecorbon.

Cette tour de guet consolidée et remaniée au XVè siècle pouvait servir de fanal dont les feux prévenaient la garnison d’Amboise des dangers menaçant Rochecorbon ; elle servait également à guider les navigateurs sur La Loire. La Lanterne aurait inspiré BALZAC dans ses romans. Extrait du site de la commune de Rochecorbon

Comme nous empruntons partiellement le circuit dénommé « Histoire de la rue« , nous profitons des panneaux explicatifs : dans l’ancien pigeonnier du seigneur en bordure de falaise, des vers à soie étaient nourris de feuilles de mûrier jusqu’à la formation du cocon. Le froid a tué les mûriers, la Révolution a achevé l’extinction de l’activité.

La Loire à Rochecorbon et l'ile des Buteaux
La Loire à Rochecorbon et l’ile des Buteaux

Sur un des îlots de sable au milieu de la Loire, l’île aux vaches, se pratiquait l’élevage bovin. Il parait même que les vaches traversaient la Loire à la nage pour aller brouter sur la terre ferme. Aujourd’hui la végétation a changé : batraciens, oiseaux, petits mammifères ont trouvé refuge sous les racines ou dans les arbres.

Habitations troglodytiques
Habitations troglodytiques

Ce qui attire d’emblée notre attention, ce sont des grottes naturelles, aménagées dans la falaise de tuffeau ; manifestement, certaines habitations troglodytiques sont toujours occupées comme à l’époque paléolithique. Quelques belles bastides, des châteaux ici, surgissent de la falaise, dans un cadre de verdure comme  l’Art Hötel Tours, ancien joyau de la fin du XIXè siècle, propriété de Madame Tonnelle, épouse du Général Becker.

Chaland de la Loire
Chaland de la Loire

Arrêt devant deux chalands de la Loire ; un fond plat, l’avant élancé et la voile carrée, voilà un futreau de Loire prêt à naviguer. Nous quittons les bords de la Loire pour le quartier Saint-Georges, autrefois paroisse à part entière, rattachée en 1808 à la commune de Rochecorbon. L’office du tourisme nous a chaleureusement recommandé de visiter la Chapelle St Georges, partiellement troglodytique, qui abrite une crypte taillée dans le tuffeau, un vitrail d’origine et des fresques romanes, conservées grâce à la chaux dont furent recouverts les murs à différentes époques.

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