Un paysage de landes qui m’est totalement inconnu ; l’association Natures et Mégalithes promet de nombreuses curiosités. C’est donc bien tentant de rejoindre Saint-Just en 45mn à partir de Rennes. Le temps est gris, incertain. Le boulanger, juste avant sa fermeture dominicale, me remet gracieusement le carnet de découverte.
Il est midi quand je me mets en route à partir de l’église, construction en schiste et granit du pays. Guettez les flèches vertes du parcours pour ne pas vous perdre !
Construite en 1848 elle [L’église] est bénie en mai 1852. […] la rénovation la plus marquante reste celle de 1928-1930 qui voit l’agrandissement de l’église par le bas-côté. Extrait du site de la mairie de Saint-Just
Après le parking réservé aux handicapés, je traverse le hameau du Châtaignier composé de quelques vieilles maisons, village-rue constitué de longères1. Après une courte montée, je découvre la lande bretonne, vaste étendue uniforme et peu fertile abandonnée depuis longtemps, dépaysante pour moi qui vis en Provence ; rien n’arrête le regard, sauf parfois au détour d’un virage un mégalithe impressionnant ; des bosquets de genêts tout au long du parcours, ponctuent de jaune les vertes prairies ou les pelouses.
Je passe à côté du moulin, probablement à grain, le sarrazin étant la seule céréale cultivable sur ce sol acide. Dans un enclos deux chevaux du Poitou, trapus et placides, entretiennent l’espace naturel : ils s’approchent de la clôture à mon approche ; une mare me parait bien incongrue à cet endroit : ancienne carrière abandonnée où le propriétaire venait extraire le schiste pour des constructions locales. Le Conseil Général les préserve pour maintenir l’équilibre de l’environnement.
Il n’y a pas que dans les Alpes qu’il y a des Demoiselles, blocs de pierre dressés verticalement appelées ici Roches piquées : l’une est en poudingue de Gourin fait de petits galets de quartz, l’autre est en quartz recristallisé et plissé. Mais d’où provient ce quartz puisque nous sommes dans une zone de schistes ? Il n’y en a pas à moins de 3km d’ici, dans les landes de Quily… Ils faisaient peut-être partie d’un alignement de menhirs. Une tradition populaire raconte que ce sont des jeunes filles trop insouciantes qui auraient été transformées en pierre pour avoir dansé sur la lande au lieu d’assister aux vêpres du dimanche. Aux Mées, en Provence, ce sont des moines ayant osé poser leur regard sur des femmes, qui ont été pétrifiés (voir la note sur les pénitents des Mées dans ce blog).
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