Genillé boucle Auguste Babault

Voilà une petite commune active qui réserve plein de surprises : une piscine en plein air, une piste de pumptrack, deux balades nature au cœur du village, des panneaux avec informations touristiques, des commerces : une boulangerie, une pharmacie et un petit centre commercial.

Aujourd’hui je découvre la boucle Auguste Babault ; en partant de l’église au centre du village, on rejoint rapidement les champs qui ont tendance à regorger d’eau après la pluie ou la neige. Nous passons devant le lavoir en bois de la Varenne, un des trois du village, situé près du ruisseau de Marolles, ruisseau d’une couleur peu engageante aujourd’hui. Il daterait de la fin du XIXe et pourtant je ne le trouve pas sur la carte IGN de 1950.

Il fait froid et surtout humide ; les champs sont gorgés d’eau qui déborde sur les chemins. J’aurais dû mettre des bottes que je n’ai pas emmenées. Nous passons près du circuit de pumptrack – vidéo du test de la piste.

La pumptrack est une piste en enrobé composée de séries de bosses et de virages pour les VTT, BMX, skateboard, trottinettes, draisiennes, rollers.

Puis dans un arboretum où il est prévu une table de pique-nique. Derrière le grillage du moulin du Pont, les chèvres viennent quémander mais la petite chienne Willow n’est pas trop d’accord.

Nous atteignons l’avenue du 8 mai aux larges trottoirs. Vers la droite, un autre circuit balisé bleu De l’Indrois au château du Pont (ce sera pour ma prochaine visite). Nous bouclons vers la gauche, longeons le ruisseau de Marolles ; le square Anthime Venier, fait honneur à cet autre maire de Genillé comme Babault.

Nous passons devant la fuie du château (colombier) en travaux et qui autrefois accueillait 500 nids, ce qui témoigne de la puissance de la seigneurie de Genillé ; l’ancien château d’Adam Fumée (fin XVIe), plusieurs fois agrandi, est un curieux mélange de couleurs : une échauguette blanche, une cheminée en brique, une toiture d’ardoise noire, des façades enduites de brun ou de gris. Plusieurs propriétaires se sont succèdés dont Anthime Venier, maire. Les douves ont été comblées et le pont-levis supprimé au début du XIXe. Château de Genillé sur wikipedia

La place de l’église termine notre boucle : c’est là que la municipalité a installé deux pompes en 1840 pour donner de l’eau potable aux habitants qui ne l’auront au robinet qu’en 1950.

En 2014, cette paroisse dispose d’un lieu de culte à Genillé, l’église Sainte-Eulalie, où des offices sont célébrés en alternance avec les autres églises paroissiales.

L’église a été maintes fois modifiée depuis sa construction du XIIe, la dernière fois pour transformer la chapelle seigneuriale en sacristie ; le plafond de la nef est recouvert de lambris peints ; le bénitier du XIVe est en marbre blanc ; les superbes vitraux sont des ateliers Lobin.

Une petite boucle nature, instructive grâce aux panneaux d’information, agréable, dans un village qui vit au rythme de son temps .

Image de l’itinéraire 2km300, 11m dénivelée, moins d’une heure

Le circuit du genièvre

Pourquoi ce nom de ‘circuit du genièvre’ ? peut-être parce qu’il passe devant la distillerie Claeyssens  (1 rue de la distillerie) qui, depuis 1817, fabrique un alcool de genièvre reconnu. Toujours en activité, les méthodes n’ont pas changé depuis. Classé au titre des monuments historiques, le bâtiment se visite. Durant mon enfance, le genièvre fabriqué ici était tellement connu que mon père proposait aux invités un « Wambrechies » et non un genièvre. A cette production, s’ajoute la bière au genièvre.
N’ayant pas de véhicule quand je suis dans le nord, j’ai choisi une randonnée accessible avec les transports en commun : Wambrechies est accessible avec un seul bus et 45mn de transport.

La météo ce jour à cet endroit :
Avec le vent et la température ressentie

Le bus m’arrête place de la mairie. L’église saint-Vaast d’un côté de la place, l’hôtel de ville et son beffroi de l’autre, tous deux construits par le vicomte Obert de Quévy, en 1859.
L’architecte Charles Maillard conçoit l’hôtel de ville dans le style « Renaissance flamande ». Sa façade en « pas de moineau » (pignon à gradins) ornée de briques de couleur est surmontée d’un fronton,  décoré des armes du vicomte et…  de Napoléon III. Éclairée par des lustres du style Directoire, la salle des mariages est meublée de tables et de sièges d’époque, ornée d’une grande cheminée, elle-même surmontée d’une grande glace et des armes du vicomte.

L’accès des pièces à l’étage se fait par une tour circulaire surmontée d’un beffroi qui culmine à 27 m et en haut duquel trône une rose des vents. Dans celui-ci, on pouvait distinguer un pigeonnier et un chemin de ronde pour observer les environs, détecter les incendies et faire sonner le tocsin à l’aide d’une cloche qui, comme celles de l’église, sera démontée et fondue lors de la Première Guerre Mondiale. Selon le site de la commune

L’église Saint-Vaast – qu’est-ce qu’elle est imposante pour une commune de 10 000 habitants ! – de style néogothique, est longue de 55 mètres, large de 22 mètres. L’architecture de l’église est confiée à Charles Leroy (architecte de Notre Dame de la Treille à Lille), qui décide de faire une tour, surmontée d’une flèche qui culmine à 72 mètres.  Pendant la Seconde Guerre mondiale, la flèche a disparu :  le clocher était dans l’axe des pistes  de l’aérodrome de Bondues et empêchait les décollages en escadrille de l’armée occupante qui démonta 44 des 48 points d’ancrage.

Direction le Chateau Robersart, une résidence secondaire un peu comme les bastides en Provence, construite à l’écart des villes. Ici, à l’écart de Lille où travaillent les propriétaires.

Sa devise Pro lumine virtus (au nom de la puissance de la lumière). Avant le château de 1760, deux autres se sont écroulés. Construit dans un style Renaissance, il met en valeur des matériaux locaux en alternance : la brique rouge et la pierre blanche de Lezennes.  En 1810 le vicomte Martel Obert de Quévy époux d’Alexandrine Robert de Robersart, en fait l’acquisition. Juliette, Comtesse de Robersart, fut la dernière habitante qui a laissé son nom au bâtiment.

Un pont à deux arches sur le ruisseau mène au musée de la poupée et du jouet ancien, ainsi qu’à la bibliothèque ; la balade est bien agréable dans les jardins : un kiosque, des espaces bien entretenus ou bien des zones favorisant la biodiversité ; certains plans d’eau sont empoissonnés, d’où les rubans rouges et blancs qui ont pour but de faire fuir les oiseaux prédateurs ; oies et canards vivent en bordure d’autres plans d’eau ; plusieurs portails métalliques s’ouvrent sur l’extérieur avec un rappel sur le ‘port du masque obligatoire’. Je sors à l’extrémité du parc pour rejoindre le chemin de halage le long du canal de la Deûle.

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Le terril des Argales à Rieulay

Pour le dernier jour où il est possible de se promener, Claire m’emmène sur le terril1 de Rieulay ; quand j’étais enfant, autour de Lens, j’en voyais depuis l’autoroute, en forme de cône noir dénudé mais je ne m’en étais jamais approchée. Après extraction du charbon, les stériles ainsi accumulés caractérisent le paysage minier. Celui de Rieulay, un terril plat, après soixante ans d’exploitation minière est le plus grand terril du Nord par son emprise au sol. Installé sur d’anciennes tourbières, sous son poids, il s’est enfoncé, atteignant l’eau de la nappe phréatique : un espace naturel de 140 ha est né.

L’album photos

Le terril 144 ou Rieulay est un terril plat de schistes noirs et rouges. C’est un terril de concentration notamment de la fosse De Sessevale. Caractéristiques  135.68 ha, 20 500 000 m3 et 17 m de hauteur. Association pour la Pérennisation du Patrimoine Historique et Industriel Minier

Nous ressentons tout de suite la volonté du département d’en faire un lieu naturel et écologique ; un panneau d’information avec le plan des promenades précise le pourcentage des quelques pentes tant cela est rare dans le nord… ; des bancs de bois grossièrement taillés se trouvent le long du sentier.

Un panneau « arrêt interdit », comme celui qu’on peut voir près des aérodromes, m’interpelle car il est titré ‘point d’aspiration’. Sur cette aire d’aspiration, un poids lourd doit pouvoir s’arrêter pour aspirer l’eau et remplir un réservoir en cas d’incendie.

L’aménagement d’un point d’aspiration en milieu naturel permet de disposer d’une capacité hydraulique en rapport avec le risque à défendre dans les secteurs où les réseaux d’adduction d’eau sous pression sont insuffisamment dimensionnés. SDIS89

Peuplés principalement de bouleaux verruqueux, à l’automne, on y découvre d’innombrables amanites tue-mouche, champignons toxiques vivant en symbiose avec le bouleau.

En regardant le plan d’eau, le ciel bleu et ses effilochées de nuages blancs, il est impossible de savoir que cet espace se trouve dans le nord de la France. Sur l’autre rive, le terril ondule en grosses bosses irrégulières avec un observatoire à son sommet. Les canards s’approchent, sans doute habitués à être nourris.

Au sol une plaque marquée HOLEBALL ; je découvre aujourd’hui que c’est un nouveau sport nature qui se joue au pied avec un ballon de 250 grammes maximum, que l’on doit faire tomber dans de grands trous en un minimum de coups. A Rieulay, le parcours a une longueur de 1300 mètres du point de départ du jeu jusqu’à la fin de la partie. La distance des trous est variable de 15 à 80 mètres. Le plan du jeu, Les règles du jeu

Sur un pont qui nous sépare d’un petit étang intérieur, une foulque s’approche rapidement grâce à ses doigts lobés, au cri fort de ‘kix kix’ ; elle plonge brièvement sous nos yeux pour se nourrir puis repart.
Le fond de l’étang est couvert de petits coquillages ; est-ce possible que ce soit de petites moules ou qu’ils aient été jetés là… ?

A notre droite, on peut observer une partie du terril (n°144) de poussière noire et fine, pentu, végétalisé, parfois parcouru par quelques sentes.

Ce terril est issu de l’exploitation du charbon des fosses Lamay, de Sessevalle, de Barrois et puis du Lavoir de Somain.
Parfois les terrils peuvent entrer en combustion, comme ce fut le cas pour le terril des Argales [… et] les terrils antérieurs à la mise en place des lavoirs. Elle résulte de l’oxydation de la pyrite (FeS2) en présence de l’oxygène de l’air et de poussières de charbon (poussier) qui entretient la combustion dès lors qu’il est enflammé, soit par la foudre, soit par une erreur de manipulation. CAUE Nord

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