Faut-il que ce village d’Aps soit fier de ses origines pour avoir repris en 1903 son nom antique d’Alba ! Fier d’avoir été capitale du peuple gaulois des Helviens du 1er au IVe siècle.
Cet arrêt sur le chemin des vacances sera l’occasion d’une pause découverte au travers d’une courte déambulation.
à gauche la scène du théâtre de l’autre côté du ruisseau, à droite les gradins
Vous n’avez pu faire une visite guidée ? regardez
le site personnel de Marie-Christine Diaporama d’une visite guidée, 2005. Vous y verrez le sanctuaire du culte impérial et des photos du village qui ne sont pas sur ce blog.
Amoureux de la montagne et de ses paysages, cette passion m’est venue lorsque, après la guerre, mes parents m’ont mis en colonie de vacances à Abondance en Haute-Savoie.
Bien plus tard, après être revenu d’un séjour professionnel de 5 ans en Guadeloupe et que les enfants aient un peu grandi, j’ai renoué avec mes belles montagnes et, depuis, j’ai passé toutes mes vacances à faire de la randonnée.
Les Alpes, en France, en Italie, en Suisse, une brève incursion dans les Pyrénées, puis, lorsque ma profession m’en a laissé le loisir, ce furent les treks sur tous les continents, à l’exception de l’Australie et de la Nouvelle Zélande, avec une préférence pour la zone boréale où j’ai fait le tour de la planète depuis le Kamtchatka jusqu’en Alaska en passant par l’Islande et le Groenland. Vastes étendues de glaciers et de volcans mêlant ainsi l’eau et le feu.
Cette année 2009, j’ai désiré changé d’horizon et abandonnant mes Alpes chéries (je suis Lyonnais d’origine), j’ai proposé à mes amis de faire le tour des lacs et des volcans d’Auvergne – toujours l’eau et le feu !
Le couple de Vosgiens qui nous accompagne habituellement n’a pas pu venir, leur comité d’établissement les ayant emmenés en Guyane. Autre continent, autre climat, autres paysages.
Nous sommes donc partis à deux avec une voisine et amie, multi championne de marathon.
Cette vieille terre des Arvernes nous a procuré d’autres sensations.
Point de parois rocheuses verticales qui arrêtent le regard et vous retournent l’écho de votre voix. Point d’aiguilles qui vous toisent du haut de leur roches dures et qui semblent vous dire : » Petit, si tu veux voir mon autre face, il te faudra grimper ce col qui est à mes pieds, et, alors, tu pourras m’admirer de l’autre côté. »
Point de torrents fougueux qui dévalent des glaciers en grondant et en bondissant de rochers en rochers.
Non, la Terre d’Auvergne parle un autre langage.
Un horizon lointain où votre regard se perd. Des formes arrondies et si quelque volcan pointe un peu plus haut, il semble s’excuser d’agresser – oh ! si peu ! – votre regard. Des ruisseaux qui murmurent sous les ombrages ou qui serpentent dans la prairie
Point de vaches agressives que vous devez contourner par le haut, car elle ne chargent jamais en montant, mais des vaches qui s’écartent sur votre passage semblant vous dire : « Passez, je vous en prie »
Une chose découverte et que je n’ai jamais vue encore dans les Alpes, ce sont ces doubles escabeaux(photo nicoulina) pour franchir les nombreuses clôtures qui séparent les pâturages. Il est vrai que lorsqu’on porte un sac lourd, ce n’est pas très pratique !
Au retour de mes randonnées dans les Alpes sur 7 ou 9 jours, c’était un sentiment de force et de satisfaction d’avoir surmonté les difficultés.
Au retour de l’Auvergne, c’était un sentiment de calme de sérénité.
Avec, en plus le plaisir d’avoir fait le connaissance de Nicole, parcourant avec son ami, le même itinéraire aux mêmes dates et qui m’a ouvert, avec une grande gentillesse, l’espace de son site afin que je puisse faire partager, un peu, ma passion et mes expériences des montagnes.
Un circuit original (effectué le 20 janvier 2008), que vous ne trouverez pas sur les sites consacrés à la randonnée, concocté par Ti’Mars…, un des circuits les plus intéressants que j’ai pu faire, bâti autour de 12 geocaches à ce jour : au départ du village troglodytique du Barry, entre Vaucluse et Drôme, entre histoire ancienne et moderne, entre patrimoine culturel et gastronomie. C’est grâce à un grand geocacheur buckfast que j’ai découvert ce village qui m’a tellement plu que j’ai organisé pour notre association Les geocacheurs de Provence, une seconde visite, guidée par M. Maupeu (17 mai 2008), sous une petite pluie, mais inoubliable : tout le monde se souviendra du déjeuner dans une grotte, à la bougie, autour de spécialités amenées par chacun. Ambiance confidentielle et mystérieuse genre ‘magie blanche’ plutôt que messe noire ! (voir photo de droite). Compte-rendu de cette rencontre, par Bobines84, le président de l’époque et album photos du Barry et de la rencontre.
Selon Découverte et évocation de la vie d’un site, Robert Bouchon, ce fut un « …lieu habité sans interruption depuis la préhistoire. Sur cette hauteur ont tour à tour été érigés un oppidum gaulois, un village gallo-romain, une forteresse et un village médiévaux puis un village troglodytique lui-même abandonné à l’aube de ce siècle ».
Barry a pour origine le mot celtique – Barros – signifiant : éperon rocheux. La plupart des savants voient dans les ruines de Barry des restes de l’antique ville celtique d’Aeria dont ont parlé les grecs, entre autres, Strabon et Pline l’Ancien. […]
Le 3 mai 1075, eut lieu le partage de la succession de Giraud-Hugues Adhémar entre ses 5 fils : le deuxième frère reçoit la moitié de la ville de Montélimar, le palais de la cité d’Orange et le Barry
1183 : Lucius III confirme à l’abbaye de l’île Barbe (Lyon) ses possessions dont l’église Saint-André de Barry
1228 : l’abbé Guillaume de l’île Barbe acquiert le chateau de Barry de Giraud Adhémar de Monteil mais le lui laisse en fief à condition qu’il lui prête assistance si besoin, faute de quoi il reprendra le chateau. Le chateau sera démantelé lors de la guerre contre les albigeois
1281 : partage des biens entre Bertrand et Raymond des Baux ; Raymond hérite du Barry et du chateau de Chabrières
4 décembre 1 286, Raymond de Baux, seigneur de Suze-la-Rousse, vend au prieur de Bollène, pour le prix de 100 florins d’or, tous ses droits de juridiction sur le château de Barry et son territoire
1306 : le pape demande à l’évêque d’Embrun de faire restituer par la cour du Comtat Venaissin le chateau de Barry à l’Ile-Barbe
Au-dessus du village troglodytique, nous trouvons sur l’éperon rocheux, défendu par le château fort (cache GCQ5WX Barry le chateau, par buckfast), l’emplacement de l’agglomération médiévale antérieure.
Au Nord, les restes d’un rempart maçonné barrent encore le passage du côté facilement accessible. Il ne reste plus que des traces de la chapelle médiévale (Saint-André ou Saint-Vincent ?). Le cimetière médiéval la jouxte au Nord-Ouest, et la nécropole post-médiévale au sud-est. M. Maupeu ramasse une tuile tomaine qu’il m’autorise à conserver. Il nous fait remarquer les archères triplespermettant à trois archers de viser en même temps par la même fente extérieure avec un angle de tir considérablement élargi. Ce système palliait probablement en grande partie l’absence de trous saillants pouvant battre toute la longueur des courtines. Mais elles étaient dirigées vers le chateau ! soit les seigneurs du chateau étaient hostiles à ceux du village, soit le chateau démantelé n’avait pour fonction d’assurer la sécurité des villageois.
A l’ouest dominant les usines du Tricastin, se trouvait une carrière de meules de moulin à huile. Des excavations au sol en témoignent. J’en avais vu une à Ganagobie : son mode de fabrication m’avait grandement impressionnée. Alain Belmont, chercheur spécialiste des carrières de meules écrit : « Dominant l’endroit où le Rhône quitte le Dauphiné pour entrer en Provence, la carrière de Barry apparaît ainsi dans les textes en 1143 ».
Sur les rochers mouillés, actarus83, geocacheur et professeur de biologie, attire notre attention sur un drôle de champignon sensible à la pluie, probablement une astrée hygrométrique ou un géastre. Il s’ouvre en étoile et réagit tel un baromètre : par temps sec, il se referme en boule et se laisse rouler au gré des vents, par temps de pluie, il s’ouvre …
Nous visitons les habitations creusées dans une molasse sableuse dite safre. Elle s’excave sans difficulté. J’ai rencontré le même type d’habitations à Lamanon sur le site troglodytique de Calès (association gérant le site association Calès-Saint-Denis). Le village a été abandonné à la fin du XIXe siècle. Alarmée par la mort de quelques-uns de ses membres ensevelis dans leur demeure écroulée, la population s’est repliée dans le hameau de Saint-Pierre de Sénos.