Tour des monts d’Aubrac J2 : de Saint-Urcize à la Chaldette

Rando liberté J2 (2è jour, J1 : pas de randonnée) avec André, âgé de 34  (3 puissance 4 années), rencontré la première fois en Auvergne. C’est un sportif de longue date, de fort agréable compagnie qui a toujours une anecdote à raconter tellement il a vécu d’expériences dans tous les coins du monde. C’est l’agence de voyages Grand Angle qui propose les 6 parcours de ce tour des monts d’Aubrac ; elle s’est chargée des réservations hôtelières et du transfert des bagages. Nous n’avons que le sac à dos de la journée à transporter, un concept permettant de voyager librement avec moins de fatigue. Une carte IGN, une boussole, un GPS, une petite trousse à pharmacie, un couteau, de l’eau, un vêtement chaud complètent la panoplie du parfait randonneur. L’hôtel Remise simple mais confortable nous accueille pour la première nuit avec une cuisine régionale copieuse.

L’Aubrac couvre trois départements mais l’essentiel se trouve dans la Lozère. Je ne connais pas du tout cette région ; j’en attends du dépaysement, de la nature, et d’oublier la vie urbaine. Le téléphone ne capte aucun signal. J’ai donc toutes les chances de parvenir à passer de vraies vacances.

Départ de Saint-Urcize dans le Cantal et ses maisons de basalte presque toujours datées du xixè, pour la Chaldette dans la Lozère. Nous suivons le GR de Pays du tour des Monts d’Aubrac, passons devant l’église et son clocher-peigne assez typique de la région. Saint Urcize était au moyen âge une étape du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle par la via Podiensis, reliant Le Puy en Velay à Saint-Jean Pied de Port. C’est sans doute une des raisons qui explique les nombreuses croix de pierre que nous trouverons en chemin.

Le parcours s’effectue d’abord sur la route. Au premier village de Recoules d’Aubrac, nous avons déjà vu quatre croix de pierre. Nous apercevons au loin l’église, autrefois propriété des Templiers. C’est le métier à ferrer (nom local ferradou) qui m’intrigue : espace aménagé servant à ferrer les boeufs, reconnaissable à ses quatre robustes piliers de granit. Après en avoir vu pratiquement un par village, avec leurs accessoires plus ou moins complets, j’ai presque réussi à deviner comment il fonctionnait. mais c’est le livre de Daniel BrugèsVivre la terre : Jean et Marie-Louise, paysans, De Borée, oct. 2006 qui saura le mieux témoigner de la vie à l’ancienne.

Avant la fenaison, les fers sont vérifiés ; lorsqu’ils marchent trop sur le goudron, les boeufs peuvent se mettre à boiter. On fixe donc une semelle métallique sous leurs onglons. « Un boeuf sans fers c’est comme un homme sans chaussures ».
Un joug se trouve à l’avant. Il bloque la tête de l’animal. Jean lui passe les sangles sous le ventre et, à l’aide d’un système de treuil, réussit à le soulever. Il lui plie la patte à ferrer et la dispose sur le support en forme de gouttière. L’ancien fer est retiré. Après un nettoyage de la sole pour ôter les gravillons et la vieille corne, Jean fixe le fer neuf avec les clous [clous spéciaux à tête carrée] plantés en biais.
Avec les tricoises, on coupe la partie qui dépasse du sabot et on recourbe le pinçon du fer sur l’extrémité de l’onglon.

A la sortie du village, nous empruntons un chemin qui traverse la Cabre à gué ; nous préférons marcher dans l’eau plutôt que de sauter sur les grosses pierres grossièrement juxtaposées. Nous retrouvons la route peu avant Recoulettes, petit hameau de quelques maisons qui a également son métier à ferrer ; nous atteignons le buron1 du Bès qui n’est plus un buron mais un restaurant renommé.

Office tourisme Nasbinals, Recoules d’Aubrac

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J6 Randonnée en liberté : de Chareire au Mont-Dore par le puy de Sancy

6ème et dernière journée de notre périple Randonnée en liberté avec Grand Angle. Départ de l’auberge du Tarafet à Chareire où nous avons été accueillis par un véritable festin.

La météo à cet endroit
avec prévisions à 3 jours

Nous retrouvons le GR30 qui bientôt pénètre dans le  bois de Domais, passe à la Morangie puis dans la ‘forêt sectionale de la Morangie et autres’. Je n’ai jamais entendu ce terme : pas étonnant puisque ces sections sont concentrées dans quelques départements dont le Puy de Dôme.

Dotées de la personnalité morale, les sections de commune sont définies par le Code général des collectivités territoriales comme « toute partie d’une commune possédant à titre permanent ou exclusif des biens ou des droits distincts de ceux de la commune ». Ces sections sont propriétaires de biens immobiliers (pâturages, forêts, landes, marais,…), mobiliers […] ou de droits collectifs. Au nombre de plusieurs milliers (environ 27000), ces sections sont […] sont particulièrement concentrées dans quelques départements : Puy-de-Dôme, Cantal, Haute-Loire, Aveyron, Tarn et Corrèze.
Le département du Puy-de-Dôme compte près de 4 000 sections de communes. Le morcellement de cette propriété qui s’étend sur près de 24 000 ha, est un frein à l’organisation de la gestion et ne permet pas d’exploiter pleinement leurs potentiels sylvicole, économique, social et écologique. Actuellement, les forêts sectionales sont gérées individuellement à des fins de production, en cherchant le mieux possible à équilibrer recettes et dépenses. Certaines forêts sectionales ne sont même pas gérées. Extrait du conseil général du Puy de Dôme

Après la hêtraie, nous débouchons en bordure de la vallée de la Fontaine Salée. En lisant le panneau d’information je ne peux que penser à la publicité télévisée pour une eau minérale : l’eau s’enrichit de sels minéraux en passant dans les roches dissoutes du cirque glaciaire. Par simplification, le sel étant un minéral, on ne retient ici que lui. L’eau est bien présente sous forme de cascade ou de ruisseau.

Le GR30 s’élève sur la Montagne Haute, passe au pied du Puy Gros, puis atteint le col du Couhay où nous croisons le GR4 qui fait partie commune avec le GR30 jusqu’au célèbre puy de Sancy. Regardez ce papillon citron : ne dirait-on pas une feuille d’arbre nervurée ?

A partir du sud, son ascension est difficile : c’est un culot de trachyte dont la gaine a été dégagée par l’érosion ; autrefois son cratère s’élevait à 2500m d’altitude ; la période de grand froid du début de l’ère quaternaire a déposé une calotte de glace épaisse qui se déplace lentement, a raboté les plateaux, creusant les cirques et les vallées ; l’action des glaciers laisse son empreinte dans le paysage : buttes rocheuses, surfaces moutonnées, larges cuvettes donnant naissance à des lacs.

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Randonnée : la dent de Crolles

En vacances avec quelques amis en région grenobloise, nous cherchions une randonnée adaptée à notre niveau : trentenaires peu sportifs, sans expérience de la montagne mais en condition physique… disons correcte. Sur les conseils d’une connaissance, nous avons contacté un accompagnateur en montagne.

Il nous a conseillé une de ses randonnées préférées : la Dent de Crolles.

  • Niveau : facile
  • Dénivelé : 800 m
  • Durée : 5h
  • Longueur : 16 km
La météo à cet endroit avec prévisions à 3 jours

Sur cet itinéraire, nous dominons toute la vallée du Grésivaudan et profitons de beaux panoramas sur la Chartreuse et Belledonne. D’après Jérôme, notre accompagnateur, la randonnée est relativement longue mais pas très difficile. Le point de départ est situé à 1434m d’altitude et l’arrivée à 2062 m. Lorsqu’il fait beau, c’est une randonnée relativement fréquentée. Le rendez-vous était donc fixé à 8h un vendredi matin au parking du Col du Coq, à quelques kilomètres de Grenoble, après Crolles. Les présentations faites, nous commençons à marcher, tranquillement, pour atteindre le Col des Hayes à 1538m d’altitude. Nous sommes juste sous la Dent de Crolles et nous pouvons observer les ruines du Habert, un peu au-dessus. Un troupeau de moutons est rassemblé autour d’une fontaine. La température est très agréable ; la journée va sans doute être chaude. Au col des Hayes, deux itinéraires sont possibles. Jérôme nous propose de choisir celui de droite, qui passe par le Trou du Glas. C’est le GR9 avec son balisage caractéristique rouge et blanc. Il nous explique que nous redescendrons de l’autre côté par le Pas de l’Oeille. Le chemin est très agréable, étonnamment fleuri. Vers 9h30, nous arrivons au Trou du Glas (1700m). Jérôme nous explique que c’est depuis cet endroit que de nombreux spéléologues accèdent à un des plus importants réseaux souterrains d’Europe. Nous visitons rapidement la grotte, très impressionnante mais ne sommes évidemment pas équipés pour aller plus loin ! C’est ici que Fernand Petzl, le fondateur de l’entreprise du même nom, a testé et optimisé ses célèbres matériels. Continuer la lecture de « Randonnée : la dent de Crolles »