Barjac, les dolmens des Oeillantes

img_6872r.JPGVous avouerai-je mon ignorance ? je ne savais pas que le Gard était riche en mégalithes :  il compterait, selon Bruno Marc, 300 dolmens et autant de menhirs. Sur le plateau calcaire où Buckfast nous enmène, on compte un groupe de 6 dolmens sur les Oeillantes, un groupe de 5 dans la Dévèze et 3 ruinés à la Serre de Fabre. Le premier, ci-contre, serait le plus gros du bois communal, le poids de sa table avoisinerait les 5 tonnes.

Dolmen des Oeillantes par le site Mégalithes du monde

img_6900r.JPGLe parcours choisi, bien balisé, est repéré sur l’un de ses départs possibles, par un menhir moderne. Il passe par 3 dolmens qui sont classés monuments historiques depuis 1992, les autres sont bien cachés dans les bois de chênes. J’ai téléchargé sur mon GPS la route au format .gpx (merci Buckfast) qui permettra de ne pas perdre de temps à chercher le bon chemin à chaque intersection. Prudente quand même, j’ai emmené la carte IGN qui nous servira bien pour le retour. img_6884r.JPGimg_6882r.JPG Quelques kilomètres sur une piste forestière caillouteuse sans difficulté. Nous nous arrêtons face à un grand arbre pour lequel je me pose la question du nom : des aiguilles en étoile, des gros fruits dressés ovoïdes, des écailles larges. Un cèdre de l’Atlas ? Souvent, je m’interroge sur l’environnement : géologie, biologie, fleurs, animaux, patrimoine régional. Existerait-t-il dans le sud-est une association organisant des randonnées le week-end menées de main de maître par un guide nature ou un polyvalent de l’environnement ? Si vous avez trouvé cette perle rare, je vous remercie de me le faire savoir.

img_6886r.JPGDe chaque côté de l’étroit sentier de la colline de la Serre de Fabre, c’est une forêt sauvage. Au loin la montagne enneigée des Cévennes nous rappelle que c’est l’hiver malgré le soleil qui tente de nous réchauffer.

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Avec la température ressentie et le vent

img_6878r.JPGUn dolmen est une sépulture mégalithique préhistorique constituée d’une ou plusieurs grosses dalles (tables) posées sur des pierres verticales qui lui servent de pieds (les orthostates). Le tout étant originellement recouvert, maintenu et protégé par un tumulus. Il s’agissait de sépultures individuelles ou collectives pouvant contenir jusqu’à plusieurs centaines d’individus.

  • Il y a 35 000 ans environ, l’homme « moderne » arrive (Cro-Magnon). Il s’installe définitivement sur cette terre, dessine peintures et gravures.  Il marque le paysage par la construction de monuments mégalithiques, […] et aménagent des grottes naturelles.
  • Néolithique, nouvel âge de pierre ou pierre polie : entre -6.000 et – 3000 ans. La domestication des animaux et la culture des céréales changent la vie quotidienne des hommes. Ils se fixent sur ‘leur’ territoire pour surveiller ‘leurs’ biens.
    Les innovations techniques se multiplient : poterie, filage, tissage, polissage etc.
    La tombe devient collective et monumentale : le dolmen.

Extrait du site Préhistoire du Sud du Massif Central, Le pays des Cévennes, Causses, & Gorges du Tarn

Les dolmens de l’Ardèche

img_6892r.JPGNous rejoignons la grotte de la Forestière, fermée à la visite en cette période. On peut juste descendre quelques marches et imaginer grâce à l’entrée ce que peut être l’intérieur.

img_6896r.JPGimg_6893r.JPGQuelques centaines de mètres plus loin, nous tentons de marcher en équilibriste sur les pointes rocheuses  des lapiaz, formation géologique due au ruissellement de l’eau de pluie qui dissout la roche : prudence, il s’agit de ne pas tomber dans les rigoles et crevasses creusées par l’eau.

lapiaz

img_6902r.JPGEn suivant les panneaux vers la baume de Ronzé, je n’ai pas trouvé la grotte mais j’ai manifestement suivi la trace d’un gros sanglier. Au vu de la carte IGN, je crois bien que le panneau indiquait une fausse piste. Pendant ce temps, Ti’Mars… cherchait la cache qui lui résistera malgré ses deux tentatives.

Nous terminerons par une courte visite du village de Barjac : la poste est fermée le vendredi après-midi, la chambre d’hôtes n’a pas servi depuis novembre dernier, un seul restaurant d’ouvert dont nous profiterons entre amis. Le tourisme d’hiver n’a pas encore pris son essor et pourtant je trouve que c’est souvent une période favorable pour découvrir la nature en toute tranquillité, à pied ou à vélo. Itinéraire 2h20 déplacement, dénivelée 130m

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Merci Buckfast pour les 4 caches de Barjac le circuit des dolmens, préparées et cachées par un pro du geocaching.



Le marais d’Orx

« En 1579, Louis de Foix stabilise le lit de l’Adour… La nouvelle embouchure est établie à Bayonne… Les eaux du bassin versant de l’arrière littoral perdent alors leur exutoire vers le nord et elles stagnent en provoquant la formation d’étangs et de marais.  »
Le marais d’Orx :

  • une histoire de Shadocks !devise-shadok4.jpg
    Les premières tentatives remontent à Henri IV, puis Louis XIV. Il fallait en permanence pomper, pomper, pomper ! Dès qu’on arrêtait, l’eau remontait. On a tenté de l’assécher pendant plus de trois cents ans et quand on y parvenait, quelques heures de pluies diluviennes suffisaient à tout inonder à nouveau.

    • en 1913 les frères Antoine et Louis Coyola y développent la culture moderne du maïs ;
    • les propriétaires se succèdent ; la culture du maïs est abandonnée en 1984 à cause du coût de pompage ; l’eau inonde le domaine
    • … qui aboutit finalement dans le giron du Conservatoire National du Littoral en 1989
  • une histoire d’enfants naturels !img_4819r.JPG
  • En 1858, l’empereur Napoléon III, neveu de Napoléon 1er, fait don du domaine au Comte Waleski, fils illégitime de Napoléon 1er avec la Polonaise Marie Laczynska ;  celui-ci effectue de grands travaux d’assèchement qui aboutissent en 1864 grâce à un complexe de pompes à pistons.

  • A la mort du comte Waleski, Napoléon III  le donne à ses enfants naturels : le comte d’Orx et celui de Labenne.  Le Comte d’Orx, maire de St-André-de-Seignanx pendant 25 ans, met définitivement en valeur le domaine.

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Avec la température ressentie

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Depuis, classé en réserve naturelle (Décret no 95-148 du 8 février 1995), c’est le royaume de plus de 200 espèces d’oiseaux. Du point de vue ornithologique, le Marais d’Orx est situé sur l’un des principaux axes européens de migration. On y observe oies cendrées, grues, balbuzards pêcheurs, etc. En été cette réserve est un site de nidification pour la spatule blanche.

* Site officiel du marais d’Orx

jussie2.jpgDès le début de la promenade, nous apprécions les tapis de fleurs jaunes sur l’étang. Je ne savais pas encore qu’elles étaient un véritable poison pour l’environnement. Un arrêté de lutte contre la jussie a même été pris le 2 mai 2007.

http://www.afleurdepau.com/40/Orx/Jussie.htm.

Gestion des plantes aquatiques envahissantes : exemple des jussies (conférence débat du 25/11/2006 – société nationale de protection de la nature ; contient une partie identification)

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La grande digue de Tarnos

img_4830r.JPGimg_4831r.JPGConstruite entre 1962 et 1966, la grande digue de Tarnos protège l’entrée du port de Bayonne, de la houle et de l’ensablement. Longue de plus de 1000m, elle est constituée de 750000t d’enrochements, d’une dalle de 2.50m d’épaisseur et d’un mur garde-mer de 3m de haut (30000 m3 de béton). 3300 blocs cubiques de 40t en béton protègent les parties exposées à la houle. L’ouvrage vit sous l’action de la mer, et des interventions régulières sont nécessaires. »
En 1987, un renforcement important a déjà été réalisé : 20000t d’enrochements et 300 blocs. Un autre est prévu pour 2007. Pour vérifier la stabilité des blocs à la houle, des techniciens ont relevé des millions de points au laser 3D et modélisé la digue au cm près. Ils pourront ainsi évaluer la masse manquante pour renforcer la digue (société ATM.3D scannage de la grande digue nord du port de Bayonne).

img_4835r.JPGimg_4838r.JPGimg_4839r.JPGLieu pas facile à trouver quand on ne connait pas la région : suivre la direction du port nord puis celle de la plage de la digue.

Une promenade sur digue de 2km aller et retour n’a rien de spectaculaire en soi mais celle-là crée une ambiance particulière pour peu qu’on accepte d’avoir les sens en éveil  : elle est bordée d’un mur épais de 3m de haut qui coupe le vent et cache la vue côté plage : du coup, on n’identifie pas toujours les bruits qu’on entend derrière ; d’énormes blocs de béton sont fissurés ou creusés par la force de la houle, des cavités se sont ouvertes dans la dalle. Plus on avance vers le musoir1, plus le tonnerre gronde fort et comme il y a du vent, les vagues, à intervalles réguliers, s’annoncent avec un fracas grandissant, puis passent par dessus les blocs, arrosant copieusement la digue… et ceux qui s’y trouvent : un spectacle à part entière !

Depuis mars 2014, une ode à la digue est écrite sur les 1000m : vous devez cette lecture à Nicolas, instituteur et surfeur. Le site web dédié  la digue : le texte qui avait été ouvert (Merci à Ana pour l’information), est désormais fermé.

Même si ce n’est pas habituellement le genre de promenade que je préfère, je dois reconnaître que j’ai admiré à la fois le travail d’usure de la mer, et celui des hommes qui tentent de s’opposer à la nature. Un conseil : allez-y un jour de grand vent mais pas un jour de tempête car le danger est réel ! Merci laminak pour cette cache.
Les vagues le long de la digue (format wmv, j’ai enlevé les rires lorsque j’étais arrosée !)

digue Tarnos photo aérienne IGN

Photographie de Alain Etchepare

Surfeurs à la digue de Tarnos

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1musoir : ouvrage qui termine la digue et se trouve donc face à la mer. Sur la photo en haut et à droite, avec le phare, on voit le musoir de la digue d’en face