*** De Fondettes à Luynes : parcours champêtre et patrimoine

Sur une idée de sentiers pédestres de la ville de Fondettes, j’ai prévu une variante permettant de visiter le patrimoine de Luynes. La Touraine ne présentant pas vraiment de difficulté, j’ai ajouté quelques kilomètres au parcours balisé de jaune sur le terrain (en bleu sur la carte). Parking le long de la rue de l’Aubrière où se trouve la Maison de l’Aubrière. Le parcours se fait sur routes, peu fréquentées la plupart du temps, entre les champs et en ville : il y a régulièrement quelque chose à découvrir.

Maison AubrièreA l’origine, closerie1 [du XVIè] appartenant au sieur Aubry qui lui a donné son nom, Aubrière signifiant “Le domaine d’Aubry”. Un procès-verbal d’état des lieux, datant de 1698, décrit cette maison de style tourangeau. Propriété de l’ancienne maison de santé, elle fut rachetée en 1973 par la commune de Fondettes, restaurée en 1985 pour y abriter des associations et l’école de musique.

Statue de Saint-JosephVitrailPeinture : Saint-MichelSur la carte IGN, une croix rose au carrefour annonce un élément de patrimoine digne d’être visité ; je commence donc par l’église Saint-Symphorien à l’entrée de laquelle je trouve un dépliant explicatif. Datée du XIIè siècle, sa dernière travée et la sacristie sont plus récentes. Les vitraux sont réalisés par les ateliers Lobin, famille de grands maîtres verriers tourangeaux.  Sur chacun d’eux la Vierge Marie : la présentation de Marie au temple, l’annonciation, la naissance de Jésus, etc.
L’autel a été offert par un duc d’Espagne, propriétaire de Chatigny – nous allons y passer tout à l’heure – en remerciement de la guérison de sa compagne.

Chemin en bordure de champLes piliers de l'aqueducA la Morandière, le sentier côtoie un champ d’un côté et un quartier résidentiel de l’autre. Traversée de Tréché jusqu’à Mazières, ancien site gallo-romain. Après un sympathique chemin à découvert dans les champs, je coupe la route qui pourrait m’amener, par un détour, au pied des ruines de l’aqueduc romain. A une autre occasion, j’en ai découvert les ruines parfois réutilisées par les habitants. Au zoom l'aqueducD’ici, vous ne verrez au loin que quelques piliers isolés et le tronçon supportant le canal. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’alimentait pas la ville de Tours mais la cité de Malliacum.

L’aqueduc Gallo Romain de Luynes s’étendait à l’origine sur 1.825km environ avec une pente relativement forte ; sur les 90 piles, il n’en reste que 44 dont 9 seulement avec leur arc en plein cintre. Son mode de construction le daterait du IIIè ou IVè siècle. Il se terminait dans un réservoir du jardin du prieuré de Saint-Venant. L’aqueduc gallo-romain de Luynes et la cité antique de Malliacum, M. LaurencinIn: Revue archéologique du Centre. Tome 6, fascicule 3, 1967. pp. 195-204

GrottesMur d'enceinteAprès un long passage entre deux champs, j’arrive aux abords des premières grottes de Luynes par une piste de terre : c’est là que commence la variante vers Luynes ; si vous ne voulez pas la faire, tournez à gauche vers la Coquerie. Presque toute la rue Saint-Venant se compose de grottes habitées ou occupées en rez-de-chaussée par un garage ou une remise. La rue monte vers le prieuré Le PrieuréLa chapelle du Prieuré Saint-VenantSaint-Venant précédé d’un mur antique puis d’un mur d’enceinte avec contreforts. Le Prieuré accueille désormais des chambres d’hôtes de charme. Sa chapelle, dont le début de construction remonte au XIè siècle, est en cours de restauration. Pour en faire une photo, contournez la propriété puis revenez sur vos pas pour descendre en direction du château.

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Chauvigny : les Géants du Ciel

Au cœur de la cité médiévale de Chauvigny (86), dans l’enceinte des vestiges du château des Evêques, se déroule un spectacle de rapaces étonnant durant lequel de magnifiques oiseaux de proies font revivre une pratique ancestrale : la Fauconnerie. Extrait du site les géants du ciel

Certes, ce genre de spectacle est désormais un classique, mais avec des enfants, cela reste un spectacle instructif et une attraction. Dans les ruines du château du moyen-âge, une aire de jeu a été aménagée pour tester les jeux de l’époque : chamboule-tout, échasses, quilles, Trou qui monte, etc. Pas sûr que ce soit tous des jeux de l’époque médiévale mais ça fait passer un bon moment. Liste de jeux médiévaux

Dès 1025, une forteresse est attestée à Chauvigny ; elle demeure la propriété des évêques de Poitiers jusqu’à la Révolution. Réaménagée au cours du Moyen Âge, elle est abandonnée au 18è siècle. […] Inscrite sur la première liste des monuments historiques, le château est cédé à l’État en 1843.
La forteresse comprend aujourd’hui un grand donjon du 12è siècle ; le second étage est éclairé, à l’est, d’une baie à coussiège (banc en pierre aménagé dans l’embrasure), ce qui permet de supposer que ce niveau avait une fonction résidentielle.
Au début du 15è siècle, la forteresse est profondément remaniée par l’évêque de Poitiers Ythier de Martreuil (1395-1405). Les deux premiers étages, pourvus de cheminées et de latrines, accueillaient les appartements de l’évêque ; le dernier étage était occupé par une chapelle. De ce bâtiment subsistent aujourd’hui les bases et un spectaculaire pan de mur.
Quatre autres châteaux (Harcourt, Gouzon, Flins et Montléon) […] sont progressivement achetés par l’évêque qui devient le seul seigneur de Chauvigny.

Avant le spectacle, les oiseaux sagement attachés à leur perchoir, se laissent approcher.

Pendant le spectacle, on ne sait plus où donner de la tête ; parfois les oiseaux nous frôlent.

La visite du parc après le spectacle permet de rencontrer les soigneurs et de voir le nourrissage des oiseaux. A la sortie, vous passerez devant l’incontournable magasin de souvenirs : attention aux tentations.

Un après-midi réussi garanti, aussi bien pour les petits que pour les grands.

Rochecorbon

Nous partons à trois pour une balade et non une randonnée ; après un passage à l’office du tourisme de Rochecorbon, nous imaginons un circuit longeant la Loire, un arrêt à la cave du Capitaine pour récupérer la clé de la chapelle Saint-Georges puis un retour par la rue de la Bourdonnerie qui passe près de la Lanterne, tour quadrangulaire haute de dix mètres que l’on aperçoit d’en bas ; depuis la promenade le long de la Loire, elle nous parait bien maigrichonne ; bâtie en 1095 par le Seigneur Robert des Roches sur l’emprise du château fort datant de 1113, elle est un symbole fort de Rochecorbon.

Cette tour de guet consolidée et remaniée au XVè siècle pouvait servir de fanal dont les feux prévenaient la garnison d’Amboise des dangers menaçant Rochecorbon ; elle servait également à guider les navigateurs sur La Loire. La Lanterne aurait inspiré BALZAC dans ses romans. Extrait du site de la commune de Rochecorbon

Comme nous empruntons partiellement le circuit dénommé « Histoire de la rue« , nous profitons des panneaux explicatifs : dans l’ancien pigeonnier du seigneur en bordure de falaise, des vers à soie étaient nourris de feuilles de mûrier jusqu’à la formation du cocon. Le froid a tué les mûriers, la Révolution a achevé l’extinction de l’activité.

La Loire à Rochecorbon et l'ile des Buteaux
La Loire à Rochecorbon et l’ile des Buteaux

Sur un des îlots de sable au milieu de la Loire, l’île aux vaches, se pratiquait l’élevage bovin. Il parait même que les vaches traversaient la Loire à la nage pour aller brouter sur la terre ferme. Aujourd’hui la végétation a changé : batraciens, oiseaux, petits mammifères ont trouvé refuge sous les racines ou dans les arbres.

Habitations troglodytiques
Habitations troglodytiques

Ce qui attire d’emblée notre attention, ce sont des grottes naturelles, aménagées dans la falaise de tuffeau ; manifestement, certaines habitations troglodytiques sont toujours occupées comme à l’époque paléolithique. Quelques belles bastides, des châteaux ici, surgissent de la falaise, dans un cadre de verdure comme  l’Art Hötel Tours, ancien joyau de la fin du XIXè siècle, propriété de Madame Tonnelle, épouse du Général Becker.

Chaland de la Loire
Chaland de la Loire

Arrêt devant deux chalands de la Loire ; un fond plat, l’avant élancé et la voile carrée, voilà un futreau de Loire prêt à naviguer. Nous quittons les bords de la Loire pour le quartier Saint-Georges, autrefois paroisse à part entière, rattachée en 1808 à la commune de Rochecorbon. L’office du tourisme nous a chaleureusement recommandé de visiter la Chapelle St Georges, partiellement troglodytique, qui abrite une crypte taillée dans le tuffeau, un vitrail d’origine et des fresques romanes, conservées grâce à la chaux dont furent recouverts les murs à différentes époques.

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