Les chemins d’Angely

Jour de fête aujourd’hui : le centre ville de Vaulx1 est fermé pour le marché de producteurs ; je me gare sur le premier parking à gauche, en face du perron de la mairie ; le temps est beau, un léger vent froid rend la marche agréable en ce mois d’août plutôt chaud. La randonnée, bien balisée de couleur ‘jaune’ et de quelques écriteaux ‘les chemins d’Angely’ sur  panneau de bois, est classée en niveau ‘moyen’ par l’office de tourisme de l’albanais.

L’album photos

Une croix de pierre, bien cachée sous les frondaisons, ressemble à celle de la place de l’ancienne église. Je passe devant la récente église Saint-Pierre néo-gothique à la façade claire ; Louise Jeannette et Marie Françoise Julie, les deux cloches baptisées en 1860, l’année de l’annexion de la Savoie à la France, ont été transférées dans la nouvelle église en 1898. D’après le bulletin Vaulx_info de juin 2010

Je traverse le village jusqu’à la croix de bois, début d’une longue montée progressive par la rue de l’ancien presbytère. Sur la façade de l’ancien presbytère (du moins je le suppose) qui s’ouvre sur les jardins par une belle porte cochère datant de 1790, se lit « Source de Saint-François », saint très honoré en Savoie.
Un raccourci raide et empierré rejoint la route des Usses. Encore une croix de chemin sur la route de Saint-Eusèbe : un tracteur transportant deux énormes troncs d’arbres déboule sur la route.

Direction le gite rural par la route de l’ancienne église puis par le chemin des Marguettes. Dès que je suis suffisamment en hauteur, j’ai une très belle vue sur les Alpes et les montagnes les plus proches. Sur le plateau, seul se promène un homme avec ses chiens. J’entre dans le bois où les indications se font rares mais c’est toujours tout droit dans le bois de frênes ; c’est aussi un sentier botanique ponctué de panneaux pédagogiques : le lierre, le merisier, l’arbre à cavités, etc. j’entends nettement les coups du bec du pic sur le tronc d’un arbre : ces trous sont souvent utilisés par d’autres oiseaux (mésanges), mammifères ou insectes (papillons, abeilles) ; les arbres gémissent ou grincent bizarrement.
Dans le bas du chemin un peu défoncé, je croise une cavalière au carrefour ; pas de balisage à cet endroit, il faut tourner à droite pour rejoindre le centre équestre : c’est le sentier du vieux four, évocation de celui de la maison forte probablement.
Les fours étaient au nombre de onze, neuf banaux et deux communaux : cinq « en Veaux », deux à Mournaz, un à La Croix, un communal à Bellossy, un au Biolley et un communal à Auzon Dessus. A partir de là, plus de balisage jusqu’à la route de Fresnes ou route de la maison forte. D’après Histoire de Vaulx, site http://perso.crans.org, Jean Brunier

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Auvillar, plus beau village de France

Classé parmi les plus beaux villages de France, sur le chemin de Compostelle, la cité d’Auvillar domine fièrement la vallée de la Garonne depuis l’Antiquité.

Courte vidéo 1mn12 pour voir l’essentiel d’Auvillar

Le Putet, c’était une fontaine romaine,  un lavoir et un abreuvoir. Les anciennes galeries alimentent le lavoir rénové en 2009.

La tour de l’horloge, porte monumentale du XVIIè permet un accès unique au centre historique du village. Elle accueille de nos jours le musée de la batellerie.

La place de la Halle triangulaire, bordée de riches demeures en brique et pierre des XVIIè et XVIIIè témoignage du passé prestigieux de la cité marchande. Cette place est entourée de couverts, ou « cornières ».

La halle aux grains, circulaire, avec des colonnes toscanes abrite le marché fermier du dimanche matin. On peut lire le nom de plusieurs céréales telles que le méteil, qui correspond à un mélange de blé et de seigle et le champart qui est un mélange de seigle, orge et blé.

L’immanquable point de vue sur la vallée de la Garonne et les coteaux du Quercy est situé place du château (détruit).

La Maison des consuls du 16e siècle en pierres et en briques. Fenêtres à meneaux en bois. Échauguette. Portail monumental Louis XV.

Les ruelles pavées pour découvrir les maisons à colombage et encorbellement.

Auvillar étant une agglomération dont le patrimoine bâti avait été dévasté, durant la première moitié du XXe siècle, par des destructions qui avaient fait disparaître plus de la moitié de ses demeures médiévales.
La demeure de la rue des Nobles à Auvillar est un des derniers témoins des constructions civiles médiévales de la ville. […]
Vide depuis plusieurs décennies, cette petite maison, qui conserve une belle façade en pans de bois, a pu être étudiée dans des conditions optimales et datée par dendrochronologie des années 1476-1479. Elle […] se divise en deux parties sur deux niveaux surmontés d’un comble ouvert. Outre son élégante façade décorée de moulures, elle conserve un beau plafond à la française.
Anne-Laure Napoléone et Pierre Garrigou Grandchamp, Une maison à façade en pans de bois des années 1476-1479 à Auvillar (Tarn-et-Garonne), Mémoires de la société archéologique du midi de la france, t.LXXI, 2011, pp.163-180

Espace Toutain, « les endormies », banc en résine ; d’autres œuvres de l’artiste sont visibles à Moissac. Son oeuvre exprime l’allégresse et la joie de vivre. Toutain-résines

L’église Saint Pierre, une des plus vastes du Tarn-et-Garonne, est ornée d’un retable baroque exceptionnel (actuellement en restauration). Le parvis, récemment rénové, permet d’apprécier la splendeur de la façade ouest du monument.

Pour en savoir plus sur l’histoire d’Auvillar :

Histoire d’Auvillar
La traite d’Auvillar

Savonnières, entre champs et Cher

Inspirée de la trace trouvée sur randogps (balisage PR jaune), proche de Saint-Cyr sur Loire où habite ma fille, je pars sous le soleil et le ciel bleu jusqu’au port de Savonnières1 où je me gare sur la dernière place libre ; quelques bateaux à fond plat y sont amarrés (gabarres, toues sablières ou cabanées).

# 13 le port, desavoo

Je me dirige vers l’église Saint-Gervais et Saint-Protais dont le clocher dépasse largement la toiture des maisons ; du xiie siècle, classée monument historique depuis 1973, son portail saintongeais porte des sujets disposés par deux sur chaque claveau.
Les voûtes dominicales dîtes « angevines » sont du dernier quart du 12è siècle. Les têtes conjuratoires repoussent les mauvais esprits. Elles sont sept visibles de la rue.
Les cloches se nomment Gervais (1850), qui égrène les heures, la plus grosse Protais (1881) et Louise-Jeanne (1891) la plus petite.
Le beffroi construit au 18è serait l’un des plus anciens de France.
Frères jumeaux et enfants de St Vital et de la Bienheureuse Valérie, St-Gervais et St Protais furent martyrisés et leurs corps furent retrouvés par St Ambroise 300 ans après leur mort dans le même état que s’ils venaient d’être ensevelis à l’heure même. Page de l’église de Savonnières

A gauche de l’église débute le sentier des 100 marches, une institution permettant d’accéder au coteau au prix d’un effort physique certain. Ses marches disjointes ou en partie effondrées, ont été rénovées par les services techniques de la commune en 2015 ; les rampes de bois favorisent un court arrêt pour admirer le clocher de l’église.

# 16 la montée 2desavoo

Le sentier circule entre les maisons en haut et les chiens aboient sur mon passage ; je croise chemin venant du cimetière.

Avant de prendre le rue de la Butte, je remarque un réservoir d’eau comme il y en a dans le Vaucluse. Le chemin circule entre le terrain de sport et les maisons, puis entre un champ et les pavillons : quelle bonne idée d’avoir préservé un espace public pour la circulation des piétons dans une région urbanisée !

Route de Bois Robert, je longe de nombreux étangs entourés d’arbres puis je traverse un bois clairsemé, bordé de deux profonds fossés, autrefois entretenus par des fosseyeurs, spécialistes de l’entretien des fossés et turcies des zones marécageuses. Les nombreuses mares ça et là dans les propriétés ont plusieurs rôles : régulation du ruissellement des eaux de pluie, réserves biologiques pour la faune et la flore aquatiques, pôles d’intérêt pour les animaux qui viennent s’y abreuver. Selon le PLU de Savonnières.
Au sortir du bois et de la plantation de peupliers, je trouve un champ immense puis la route des Rosiers. Face au clos des Roziers, la gentilhommière du XIXe siècle qui ne laisse pas voir grand chose de son parc, je passe entre deux champs à perte de vue.

Changement de décor après la Bassellerie : une forêt plus dense aux arbres fort hauts, la bonne odeur de troncs fraîchement coupés, une cabane dans les arbres puis le chemin de la Foucaudière.Traversée sur un pont du ruisseau Boire Fontembre, parallèle au Cher, puis le long du plan d’eau allongé de Boire Morin. Ce nom de boire caractéristique de la région désigne une zone humide à activité temporaire et en étiage à eau stagnante, utilisée au moyen-âge pour installer des structures de pêche (pêcherie de boires). 
Vivre en Touraine au xviiie siècle, Brigitte Maillard, Annie Antoine, Presses Universitaires de Rennes (broché ou format kindle)

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