Lauzerte – Moissac, étape du chemin de Compostelle

Dans le cadre du premier salon des randonnées Attitudes Rando à Moissac (Tarn-et-Garonne) du 1er au 3 avril 2016, mon amie Claire et moi séjournons pour 3 jours chez Aideen et Rom [gite Ultreia1, Moissac, face à la gare], les irlandais de Moissac. Celui qui n’a jamais parcouru le chemin de Saint-Jacques de Compostelle ne peut imaginer la différence qui existe avec un autre gite. L’Accueil sur LE chemin s’écrit avec un grand A, dans la simplicité, la convivialité, l’entraide et le partage d’expériences. Arrivées vers 15h, accueillies par un thé, nous avons évoqué notre programme ; et là, Aideen, tout naturellement, a proposé de m’emmener le lendemain au départ du car à l’espace Confluence, balayant ainsi mes scrupules ; le « mini Saint-Jacques » Lauzerte-Moissac, est annoncé pour 24 km sur les guides officiels.

Le car dépose une cinquantaine de personnes à Lauzerte dans la région du Quercy Blanc (parce que le sol est surtout calcaire) vers 9h mais nous ne partons qu’à 9h30, ce qui me laisse le temps de visiter le marché et le centre du village.

cette bastide2 médiévale, fondée en 1241 par le comte de Toulouse, abrite en son cœur une superbe place à cornières, entourée de vieilles maisons en pierre et à pans de bois. A l’une des extrémités de la place, une œuvre artistique surprenante – le coin relevé – apporte une touche pleine d’originalité ! Non loin de là, un jardin classé remarquable – le jardin du Pèlerin – présente la particularité d’être composé sous la forme d’un jeu de l’oie grandeur nature, qui retrace l’histoire et le parcours du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Selon le France voyages

Presque tous les marcheurs connaissent la région et ne s’arrêteront pas pour prendre des photos ; moi, je suis venue pour découvrir ; les temps d’arrêt m’obligeront à courir pour rattraper le groupe.
Métier à ferrerNous descendons les ruelles du village, passons devant le métier à ferrer les bœufs : j’en ai vu plusieurs lorsque j’ai parcouru le tour des monts d’Aubrac et j’ai expliqué son fonctionnement dans l’article de Saint-Urcize à la Chaldette. Évidemment la descente du village se fait par le chemin des pèlerins.

La météo, rapidement changeante du jour au lendemain, est déroutante : annoncée pluvieuse toute la journée deux jours avant, puis pluvieuse l’après-midi, finalement la journée sera couverte mais sans une goutte de pluie ; la cape de pluie nouvellement acquise ne me servira pas.

Vue sur LauzerteSentier après LauzerteDeux groupes sont prévus : l’un avec accompagnement spirituel avec le père P. et son chien, et l’autre sans ; rapidement, les deux groupes se mêlent et je marche quelques minutes avec le prêtre qui évoque en connaisseur l’abbaye de Moissac. Rapide clin d’œil en arrière pour observer Lauzerte assise sur son piédestal de 224 m de haut.

Etang LamotheEntre des paysages ouverts et bien verts, le sentier passe près des bassins de lagunage puis près de l’étang Lamothe ; beaucoup de plans d’eau jalonnent ce parcours ; le sentier monte régulièrement jusqu’au Chartron.

Le pigeonnier du ChartronLe nom de Chartron vient des Chartreux ; cet ordre est, en effet, le premier propriétaire connu du Chartron. […] … leur habitation fut plus tard érigée en prieuré. […] L’habitation a donc été construite avant 1519… Extrait du bulletin de la société archéologique de Tarn et Garonne, datant de 1900.

Le pigeonnier seigneurial des Chartrons sur piliers de pierre avec capel3 m’étonne car très différent de ceux de Haute-Provence. Le toit est surmonté d’un lanternon pyramidal à volets de bois perforés pour l’envol des pigeons. Privilège du seigneur qui récoltait la colombine comme engrais fertilisant, il est caractéristique de l’architecture vernaculaire du Tarn et Garonne.
Chapelle Saint-SerninCroix devant Saint-Sernin du BoscDans le vallon du Miel un  peu plus loin, unie à la Chartreuse que nous venons de voir, la chapelle romane de saint-Sernin du Bosc bâtie au 11è s (inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1995), nous invite à sonnIntérieur chapelle Saint-Serniner la cloche grâce à sa corde pendante. Un clocher-mur à pignon triangulaire abrite deux cloches, la corniche romane des modillons4. Sur le socle du calvaire, de multiples petits cailloux ont été déposés par les pèlerins, coutume largement répandue sur le chemin. Seuls quelques marcheurs se sont arrêtés pour la visiter. Cette église est mentionnée dans les bulles de 1097 et de 1240 comme une possession de l’abbaye de Moissac qui, au 13è s., la céda à l’évêque de Cahors. La chapelle a été classée Monument Historique en 1995, décennie qui a vu sa restauration complète. Site Lauzerte-tourisme

ferme du Parry : accueilNous longeons les champs de colza qui composent un tableau impressionniste coloré. La ferme du Parry a organisé un accueil pour les pèlerins avec café et quelques biscuits. Nous nous y arrêtons avec plaisir, accueillis par la propriétaire des lieux.

Continuer la lecture de « Lauzerte – Moissac, étape du chemin de Compostelle »



Le parc des Grillets

Petite randonnée pour s’oxygéner au départ du nouveau bourg de Saint-Etienne de Chigny, commune qui fait partie des 260 kilomètres reconnus comme site exceptionnel alliant le patrimoine architectural et le patrimoine naturel.
parking cimetièreJe me gare sur le parking de co-voiturage à l’entrée du village sur la D952 mais le parking le plus proche est celui près du cimetière, bien signalé à droite de la route.

Me fiant à la fiche du circuit n°1 Le pont de Bresme, je cherche le chemin du Vau qui longe la vallée en direction du Parc municipal des Grillets. Je ne vois pas de marque jaune. Le premier sentier se termine dans les orties ; Marche dans le lit du Vauj’élimine le second à l’extérieur du grillage ; le troisième se confond rapidement avec le cours du ruisseau et pourtant c’est le seul moyen d’atteindre le parc. Je dois passer au-dessus d’arbres morts ou de racines d’arbres à nu ; parfois, Danger dans le lit du Vaule sentier boueux s’extirpe du lit du ruisseau à gauche ou à droite et en surplomb ; finalement ce n’est pas plus difficile de rester dans le creux du ruisseau ; après quelques 500 m, j’en sors par la gauche et découvre dans l’autre sens, le panneau ‘danger’avertissant des difficultés de ce passage : le même dans l’autre sens m’aurait rassurée.

Allée du parc des GrilletsHouxLe balisage jaune, rare, permet cependant de ne pas se perdre dans le parc. Les sentiers d’abord étroits, s’élargissent ; la forêt clairsemée ne semble pas entretenue ; de nombreux jeunes houx côtoient les hêtres ; le chant des oiseaux m’accompagne. Au nord du parc, il est bien difficile d’éviter la boue. L’entrée du parc par laquelle je sors, présente un accueil pique-nique. Comme il n’y a aucun panneau d’information sur  les arbres ou ses habitants, la traversée de la forêt me paraitra un peu ennuyeuse.

Entrée du parcfleurs dans le fossé humideCeux qui voudraient cumuler cette balade avec la visite du vieux bourg, iront jusqu’au Carroi1 Jaune, ce grand carrefour d’allées en étoile, et prendront l’allée à droite ; moi, après avoir longé le pas de tir à l’arc du parc des Grillets (100 m sur 50 m) avec ses énormes cibles, je tourne à gauche à l’Espérance vers l’Arnerie, marchant sur la route heureusement peu fréquentée ; A travers champsTour moulin du Pot-au-Beurrepuis ce sera un chemin entre des champs à perte de vue. Je traverse la route à l’endroit de l’ancien moulin à vent du Pot-au-Beurre (1789) à vocation meunière, et continue à travers champs. Des observatoires semi-rustiques sont placés dans les champs.

Contournement lotissement Terres RougesDirection le lotissement des terres Rouges ; une allée extérieure longe le lotissement par la droite ; il faut ensuite sortir du lotissement par le sud, par une ruelle avec pilier central entre deux villas. Une allée étroite à 200 m des berges, longe la Loire : c’est un lieu de promenade fréquenté ; contrairement aux promesses de la fiche, il est impossible de voir le château de Villandry sur le versant opposé : les frondaisons sont bien trop hautes et épaisses. tour moulin Buisson RagotL’ancien moulin à vent du Buisson Ragot (1790) est en meilleur état que le précédent ; une fois le contournement du lotissement terminé, je rejoins le cimetière qui termine la boucle. Circuits du comité de Touraine de la randonnée pédestre
parc grillets traceImage de l’itinéraire 8km100, 41m (+96, -96), 2h10 déplacement (2h30 au total)

Carroi Jaune st etienne de chigny1Carroi : Endroit spacieux, place publique; carrefour. Exemple : le « Grand Carroi » de Chinon



Carrière troglodytique de Vignemont, Loches

Une balade pour la famille à 13° été comme hiver (vêtements chauds conseillés) : la carrière troglodytique de Vignemont est un jeu de piste dans les galeries, un jeu de cache-cache, un jeu à se faire peur au détour d’une galerie, des jeux musicaux avec les œuvres de Will Menter, le tout en apprenant à connaître le tuffeau, les métiers d’autrefois et l’histoire locale. Une ou deux heures de plaisir avec les enfants ! le terme perrière est souvent utilisé pour carrière dans cette région.

Le tuffeau prend naissance, au fond de la mer, il y a 90 millions d’années, jusqu’à son exploitation par les hommes qui l’ont employé pour la construction des plus prestigieux monuments du Val de Loire, comme les plus simples demeures, de l’époque gallo-romaine, à nos jours.

pressoir casse couBouche de la carrièreQuatre niveaux d’habitations dans la falaise de tuffeau de 15m de haut. Après la fin de l’exploitation de la carrière du niveau supérieur à ciel fermé,  des habitations ont été aménagées. Regardez bien les traces qui témoignent de cette vie sous terre : des anneaux sculptés pour accrocher les bêtes, un placard évidé dans la roche, une auge, et même un pressoir casse-cou1, des puits à vendange2, tout ce qu’il faut pour les travaux de la vigne ; Vigne-mont tire son origine de l’importance des vignobles autrefois, d’où de nombreux pressoirs dans presque toutes les caves de la rue des Roches.

La remiseVous découvrirez les métiers de la pierre, les outils des carriers, le tout mis en scène par des mannequins grandeur nature.

ChampignonièreLes champignonnières ont trouvé ici un taux d’humidité élevé favorable : cultivés sur meules de fumier de cheval mêlé à de la paille, recouverts de terre de tuffeau, de jardin ou de tourbe, les champignons se récoltaient chaque semaine pendant deux mois. Au fur et à mesure de l’extraction de la pierre, les espaces vides étaient récupérés pour la culture des champignons !

Le nom de la rue au dessus de vousA l’intersection de cinq galeries, peints avec du noir animal3 – suif et charbon de bois -, un nom de rue que l’on retrouve à Loches, un nom d’ancien propriétaire, un nom d’activité humaine, servent de repère dans ce labyrinthe.

La fontaineCuriosité : la fontaine Bellébat alimentée par une source souterraine abreuvait les bêtes, les champignons et les blocs de pierre en attente de livraison !

Le puits de lumière, ancien puits de prospection des carriers pour vérifier la qualité du tuffeau, débouche sur le plateau, 30 m plus haut. On descendait et remontait grâce à des encoches taillées dans la paroi et décalées sur les faces opposées. Puis les puits sont devenus cheminées de ventilation pour les champignonnières.

Souterrain refugeDu XIè au XVIIè durant les périodes troubles de l’histoire de la Touraine, les souterrains-refuges ont servi d’abris aux habitants. Hommes, bétail, récoltes s’engouffrent dans le souterrain. Seuls deux guetteurs restent en surface pour camoufler l’entrée. Si un soldat trouve l’entrée secrète du boyau étroit qui ne laisse passer qu’un homme à la fois sans ses armes, et qu’il ne connait pas le mot de passe, il est assommé et tiré par les pieds.

Etranges et fascinantes, animées par l’air et l’eau qui font chanter l’ardoise, vibrer la terre cuite et murmurer le bois, quelques unes des oeuvres monumentales de Will Menter ont trouvé une demeure idéale dans le vaste labyrinthe de cette ancienne carrière souterraine. […]. Amplifié par le volume des galeries, le son s’envole et rebondit sur les parois. Féeries sonores, visions magiques dans une ambiance fantasmagorique…
Ecouter le son de Earth Chords

Carrière troglodytique de Vignemont Loches, A. Högström, A.-M. Kreutzer, Carrière de Vignemont, 2000

Le centre-ville est dominé par une puissante forteresse-citadelle, incluant toute une cité médiévale des 10e-13e s. avec des places, un haut donjon carré de 32 m de haut, une église et le château à son extrémité nord, dont le Logis royal des Valois, et une puissante porte d’accès fortifiée dite aussi porte Royale.

Je qualifierai la visite de pédagogique, adaptée aux enfants ; parce qu’on ne peut pas visiter tout ce qui est promis (notamment les jardins), certains trouveront le prix trop élevé. La boutique vend des souvenirs pas tous en rapport avec la carrière…

plan_cave (site de la carrière de Vignemont)Le plan de la carrière, 750m de parcours  éclairé, 1h30 environ. Ouvert de Pâques à la Toussaint et périodes de vacances scolaires (zones A,B et C), 7/7 jours de 10h à 12h et de 14h à 18h.
En juillet-août, 7/7 jours de 10h à 19h, sans interruption. Adultes, à partir de 13 ans. Enfants, de 4 à 12 ans.
Gratuit pour les enfants de moins de 4 ans (sauf groupes scolaires, tarifs enfants de 3 à 16 ans).
Plein tarif : clients individuels sans rendez-vous. Adulte, 13.50 €. Enfant, 10.50 €. Règlements par chèques bancaires ou espèces. PAS de cartes bancaires ni de chèques vacances.

1presse casse-cou : presse à arbre où le levier est abaissé à l’aide d’une sorte de cabestan ; la rupture brusque du câble amenait une brusque détente de la poutre levier
2puits à vendange : ouverture carrée qui met en communication la surface du plateau et les caves, pour alimenter les pressoirs souterrains.
3noir animal ou charbon d’os ou charbon animal : matière riche en carbone obtenue par la calcination à l’abri de l’air des os dans un creuset. Selon wikipedia