La maladrerie des Templiers dans les gorges de l’Ardèche

Belle boucle, bien sportive, puisqu’il faut descendre presque 400m de dénivelée pour atteindre les gorges de l’Ardèche et autant pour remonter sur le plateau. Déjà pour rejoindre le GR4 près de la maison forestière, c’était galère : la piste partant du Garn, bien que fléchée, se termine en impasse ; revenus sur nos pas, nous avons pris celle de Laval, matérialisée sur la carte, par un trait continu doublé d’un pointillé : ce fut long et pénible, tant il y avait de pièges à cause des pierres qui claquaient sous la voiture ou la faisaient glisser. Enfin, c’est le départ pour la maladrerie des Templiers. De ce côté de la rivière, nous sommes dans le Gard ; sur l’autre rive, c’est l’Ardèche.

img_6914r.JPGPendant une demie-heure, la traversée du bois de Saint-Martin se fait à bonne vitesse en terrain sec et caillouteux : j’ai bien du mal à imaginer que les gorges de l’Ardèche sont à quelques pas. Vient alors la descente en sous-bois : toujours pas de rivière. Soudain, à l’approche de la première cache, je pousse un cri de surprise : quel spectacle que ce méandre de l’Ardèche et ces hautes falaises ! tellement contrastés entre ombre et lumière qu’aucune photo ne sera réussie. A mes pieds c’est le vide et j’anticipe déjà l’effet que ça fera quand je serai au fond des gorges.

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Avec la température ressentie et le vent

Après quelques passages raides dont un avec des chaines, nous arrivons aux abords de la maladrerie des Templiers. gorges_158_VPACK.FREE.FR.jpgPerdue au milieu de la nature devenue hostile, je comprends pourquoi elle est si isolée : la lèpre autrefois faisait peur. (ci-contre, l’Ardèche en crue, photo du site vpack.free.fr)

maladrerie_2_IGN.jpg (IGN)

img_6925r.JPG

« A la fin du XIème siècle on assiste en Occident à une multiplication des institutions charitables en particulier des institutions des léproseries. Ce mouvement de création est lié, non pas comme on l’a cru longtemps à une extension de la lèpre dûe aux croisades, mais au développement économique, à la croissance urbaine et surtout à une évolution des mentalités religieuses qui voient dans le pauvre et le malade une image du Christ img_6930r.JPGsouffrant. […]. Au XIIIème siècle, le testament de Louis VIII en mentionne 2000 pour le royaume qui était alors la moitié de la France actuelle. La lèpre est une maladie ancienne connue depuis la plus haute antiquité. Elle est véhiculée par les soldats barbares au service de Rome. Il s’agit d’une maladie infectieuse causée par un bacille, le «mycobacterium leprae», découvert en 1875 par le norvégien Hansen. C’est une maladie [qui] se transmet par contact prolongé ; l’incubation dure de 2 à 5 ans en moyenne. Depuis 1941 on sait traiter efficacement la lèpre et on peut la guérir à l’aide de différents antibiotiques. […] Reconnu comme lépreux, le malade est alors conduit, souvent de façon solennelle en procession à la maladrerie. Après une messe de requiem, on lui attribue un logement dans le quartier réservé aux lépreux. De la nourriture, de l’argent, des vêtements lui sont fournis, ainsi que de gros baquets pour les bains nécessaires pour calmer les suppurations et les démangeaisons. »

On reconnait facilement la chapelle et ses petites baies romanes, la citerne ou cave voûtée au centre de l’ensemble et dont l’accès protégé semble bien fragile, le bâtiment à arcades au levant, qui a pu servir de logis ou de dortoir.

http://www.ardeche-infos.com/tourisme/riviere/maladre.html

SceauTempliersIV.gifSelon le curieux site mission Liberté Québec dont je n’ai pas compris tout à fait la mission spirituelle, ont été découverts sur ce lieu « Deux sceaux, dont un indéniablement templier, des outils insolites et étranges que l’on pouvaient identifier soit à l’usage de la chirugie soit à des activités techniques de précision. » Tout un réseau de galeries naturelles et aménagées circuleraient sous le puits.  « Un total de 2700m de réseaux fut parcourus raisonnablement en moins de 5 heures. Des signes différents semblaient correspondre à plusieurs directions très précises dont tout un circuit balisé à l’aide de petites croix pattées. »

La maladrerie des Templiers dans les Gorges de l’Ardèche, J.P. Huyon, Cévennes Terre de Lumière, n°126, 2001
La maladrerie des templiersPierre deVerduzan, Cévennes magazine, Août 2000, n°1050. pp.17-20

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La Rhune, ascension difficile vers la montagne mythique du pays basque

La Rhune, Larrun, montagne mythique du pays basque (905m), randonnée par le sentier vert, la plus difficile depuis que je fais de la rando mais une des plus variées aussi. Elle se mérite… img_4695r.JPGimg_4726r.JPGNous sommes arrivés vers 10h à la gare du col de Sainte-Ignace (169m), départ du train à crémaillère. Il y a tellement de monde que la traversée du village prend déjà une trentaine de minutes. Nous stationnons à plus d’un km de la gare. Nous avons prévu de monter avec le train et de redescendre à pied. 790m de dénivelée (pas la somme des dénivelées – celle-la est de 1000m en montée et 1020m en descente – mais bien la difference entre l’altitude la plus haute et la plus basse), je la préfère en descente qu’en montée. Malheureusement, il y a 2 heures d’attente pour obtenir un billet. Sans hésiter, nous décidons de les monter à pied.

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

img_4704r.JPGNous sommes nombreux à tenter l’expédition. Début de parcours agréable et facile. Puis vient la montée raide qui, interminablement, n’arrête pas de monter ; les randonneurs s’arrêtent, soufflent, souffrent, parfois redescendent. J’ai le coeur qui bat très img_4707r.JPGvite et je suis très rouge, au bord du malaise. C’est à ce moment que mon coach, montagnard d’origine, se décide à m’expliquer comment on grimpe une montagne : lentement mais à vitesse constante, en veillant à toujours monter des paliers de la même modeste hauteur ; avec de courtes pauses à intervalles réguliers. Premier arrêt près d’un troupeau de chevaux en liberté qui broutent près d’un enclos de pierres. Nous pouvons les approcher de près. img_4714r.JPGimg_4712r.JPG
Près de la redoute1 napoléonnienne, que nous n’irons pas voir bien qu’elle ne soit qu’à quelques minutes, le terrain est presque plat. Quelques vaches blanches paissent tranquillement. Depuis longtemps, les bergers espagnols et français se partagent les sources et les estives2 de la Rhune. Une randonneuse nous aborde ; « Vous êtes de l’éducation nationale dans les Bouches-du-Rhône ? ». Regards img_4720r.JPGinterrogateurs. Serait-elle douée d’une intuition exceptionnelle ? On se retourne, on la regarde, on comprend. A 700m d’altitude, à plus de 800km de chez nous, nous sommes trois à porter le même sac à dos ! celui qui contenait un ordinateur portable distribué par le Conseil général à tous les collégiens. Petite discussion avant de repartir. Quand arrive l’heure du repas, je savoure ce court repos car le raccourci envisagé par la suite promet d’être une étape difficile. Nous saluons trois chevaux en liberté avant de continuer notre ascension.

La manech tête noire (ndlr : nous n’en avons pas vu ce jour là) est une race ovine originaire des montagnes du Pays basque, dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Elle est élevée aussi bien pour la viande que pour la laine et le lait […] La toison, très épaisse, est formée d’une laine blanche très longue jusqu’à 30 cm, qui ne recouvre pas la tête, qui est noire. Les béliers portent de grandes cornes incurvées. Ce sont des moutons très rustiques, adaptés à la marche et aux transhumances en montagne. Les brebis sont de bonnes laitières. Leur lait entre dans la fabrication du fromage Ossau-Iraty (AOC). Extrait de Wikipédia

Nous avons eu occasion d’acheter de ce fromage directement au producteur lors de la foire aux produits régionaux à Saint Jean Pied de Port – rien à voir avec celui qu’on trouve en grande surface – et l’irouléguy qui l’accompagne, bien sûr ! « Nos AOC ont du caractère : je vous suggère de toujours les goûter avec un produit local ». img_4724r.JPG

La dernière partie du parcours, dans les pierres bourrées de pièges pour les chevilles, est interminable, surtout quand on lève la tête vers le sommet. Le train à crémaillère arrive en même temps que nous ; les derniers mètres sont les plus difficiles mais je suis parvenue au sommet et j’en suis fière. La première chose que nous ferons sera de prendre un billet de retour à la gare.

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