Auvillar, plus beau village de France

Classé parmi les plus beaux villages de France, sur le chemin de Compostelle, la cité d’Auvillar domine fièrement la vallée de la Garonne depuis l’Antiquité.

Courte vidéo 1mn12 pour voir l’essentiel d’Auvillar

Le Putet, c’était une fontaine romaine,  un lavoir et un abreuvoir. Les anciennes galeries alimentent le lavoir rénové en 2009.

La tour de l’horloge, porte monumentale du XVIIè permet un accès unique au centre historique du village. Elle accueille de nos jours le musée de la batellerie.

La place de la Halle triangulaire, bordée de riches demeures en brique et pierre des XVIIè et XVIIIè témoignage du passé prestigieux de la cité marchande. Cette place est entourée de couverts, ou « cornières ».

La halle aux grains, circulaire, avec des colonnes toscanes abrite le marché fermier du dimanche matin. On peut lire le nom de plusieurs céréales telles que le méteil, qui correspond à un mélange de blé et de seigle et le champart qui est un mélange de seigle, orge et blé.

L’immanquable point de vue sur la vallée de la Garonne et les coteaux du Quercy est situé place du château (détruit).

La Maison des consuls du 16e siècle en pierres et en briques. Fenêtres à meneaux en bois. Échauguette. Portail monumental Louis XV.

Les ruelles pavées pour découvrir les maisons à colombage et encorbellement.

Auvillar étant une agglomération dont le patrimoine bâti avait été dévasté, durant la première moitié du XXe siècle, par des destructions qui avaient fait disparaître plus de la moitié de ses demeures médiévales.
La demeure de la rue des Nobles à Auvillar est un des derniers témoins des constructions civiles médiévales de la ville. […]
Vide depuis plusieurs décennies, cette petite maison, qui conserve une belle façade en pans de bois, a pu être étudiée dans des conditions optimales et datée par dendrochronologie des années 1476-1479. Elle […] se divise en deux parties sur deux niveaux surmontés d’un comble ouvert. Outre son élégante façade décorée de moulures, elle conserve un beau plafond à la française.
Anne-Laure Napoléone et Pierre Garrigou Grandchamp, Une maison à façade en pans de bois des années 1476-1479 à Auvillar (Tarn-et-Garonne), Mémoires de la société archéologique du midi de la france, t.LXXI, 2011, pp.163-180

Espace Toutain, « les endormies », banc en résine ; d’autres œuvres de l’artiste sont visibles à Moissac. Son oeuvre exprime l’allégresse et la joie de vivre. Toutain-résines

L’église Saint Pierre, une des plus vastes du Tarn-et-Garonne, est ornée d’un retable baroque exceptionnel (actuellement en restauration). Le parvis, récemment rénové, permet d’apprécier la splendeur de la façade ouest du monument.

Pour en savoir plus sur l’histoire d’Auvillar :

Histoire d’Auvillar
La traite d’Auvillar

Moissac-Boudou par le chemin de halage du canal latéral à la Garonne

Entre Moissac et Lectoure, cinq courtes étapes seront publiées ; certains les considérant comme étapes du chemin de Compostelle (GR 65) en parcourront deux en un jour, d’autres les voyant comme randonnées, déposeront un véhicule à l’arrivée de l’étape. Pour cette première expérience, mon amie Claire et moi avons confié à La Pèlerine le soin des réservations des chambres d’hôtes, transport des bagages d’un gîte à l’autre, navette pour le retour à Moissac (Transport Claudine). Tout s’est bien passé. Nous avions seulement imposé deux choses : des demi-étapes pour privilégier les visites, les points de vue, les rencontres, le rythme lent, et de dormir au gite Ultreia à Moissac dont nous connaissions les propriétaires depuis l’an dernier.

Comme en 2016, nous avons pris deux personnes en covoiturage. A l’arrivée à Ultreia, Aideen s’est souvenue de nous ; Rom nous a offert une boisson et la conversation s’est engagée avec naturel, comme si nous ne nous étions jamais quittés.

Le jour de notre arrivée à Moissac (82), nous avons porté notre attention sur le célèbre tympan du XIIè et sur l’intérieur de l’abbatiale Saint-Pierre : nous n’avions pas eu le temps d’approfondir cette découverte l’an dernier.

L’album de Moissac

Le soir une belle et longue table est installée dans le jardin, tablée cosmopolite avec trois allemands, un couple de Nouvelle-Zélande, un norvégien et quelques Français du sud-est. Le repas est copieux et équilibré : soupe, viande accompagnée de trois légumes, glace avec abricots au sirop recouverts d’un coulis de fruits rouges ; Claire s’essaie à l’anglais qu’elle a révisé toute l’année ; son verre d’eau en déséquilibre sur la table de jardin inonde mon smartphone alors qu’elle fait le service ; aussitôt Rom l’essuie, le fait sécher au soleil, me recommandant de ne pas l’allumer tout de suite. iPhone sauvé des eaux !
Ce que je retiens de l’échange avec les Néo-Zélandais, c’est que la laine d’agneau des randonneurs (hikersWool pack) protège des ampoules au pied, par emballage de la zone d’échauffement ; elle se vend sous forme de rouleau de laine légère et fine, riche en lanoline. Elle offre un confort sans frottement et évacue l’humidité. 18 g, 3 jours de randonnée, 11.20 $ NZD soit 7.25€ environ. Vendue uniquement dans leur pays.

Le lendemain, nous quittons l’avenue Pierre Chabrié vers 9h20, les autres pèlerins sont déjà tous partis. Chabrié était un avocat talentueux, qui a exercé au barreau de Moissac. Il a été maire de Moissac pendant plus de vingt ans, et à plusieurs reprises au XIXè siècle. Ena Henri, Moissac aux deux bouts du XXè siècle. Témoin d’un autre temps, témoin de notre temps, Color-Press, 1998.

Pour cette première étape, nous suivrons les conseils de Rom : longer le canal, passer sur le pont bleu pour un détour jusqu’au centre nautique afin d’observer la confluence du Tarn et de la Garonne de plus près ; l’an dernier, nous l’avions vue d’en haut, à Boudou. Lire Moissac Boudou sur le chemin de Compostelle.

Après le pont au dessus du canal latéral à la Garonne, nous enfilons les kilomètres à l’ombre et à plat, parfait pour mon amie qui n’a pas l’habitude de marcher. Le clocher de l’église Saint-Martin émerge des maisons sur l’autre rive ; Saint Martin, comme Saint Saturnin et Saint Pierre sont les plus anciens hagiotoponymes1 correspondant à un culte dès le Ve siècle (fin VIè selon le toponymiste Auguste Vincent). 237 communes portent le nom de Saint-Martin et 175 celui de Saint-Pierre ! Nous allons tous les rencontrer dans les églises du Chemin. Dictionnaire des noms de rues, site de André Calvet.

Avec l’arrivée de la voie ferrée à Moissac, la destruction de l’église Saint-Martin fut évitée in-extremis par son classement comme monument historique. On doit ce sauvetage au génie du laborieux et savant Armand Viré. […] Toujours debout, l’église Saint-Martin abrite un hypocauste du IIIe siècle, des fresques du XVe siècle, et elle est une des plus anciennes églises de France. D’après Aymeric de Peyrac, les reliques d’Ansbert, deuxième abbé du monastère, furent déposées en 868 dans la chapelle Saint-Martin, qui prit alors le nom de Saint-Ansbert, qu’elle garda jusqu’au XIIe siècle. Armand Viré s’est retiré à Moissac en 1939, dans une maison de famille. Dictionnaire des noms de rues, site de André Calvet.

Eglise Saint-Martin, base des monuments historiques.

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Savonnières, entre champs et Cher

Inspirée de la trace trouvée sur randogps (balisage PR jaune), proche de Saint-Cyr sur Loire où habite ma fille, je pars sous le soleil et le ciel bleu jusqu’au port de Savonnières1 où je me gare sur la dernière place libre ; quelques bateaux à fond plat y sont amarrés (gabarres, toues sablières ou cabanées).

# 13 le port, desavoo

Je me dirige vers l’église Saint-Gervais et Saint-Protais dont le clocher dépasse largement la toiture des maisons ; du xiie siècle, classée monument historique depuis 1973, son portail saintongeais porte des sujets disposés par deux sur chaque claveau.
Les voûtes dominicales dîtes « angevines » sont du dernier quart du 12è siècle. Les têtes conjuratoires repoussent les mauvais esprits. Elles sont sept visibles de la rue.
Les cloches se nomment Gervais (1850), qui égrène les heures, la plus grosse Protais (1881) et Louise-Jeanne (1891) la plus petite.
Le beffroi construit au 18è serait l’un des plus anciens de France.
Frères jumeaux et enfants de St Vital et de la Bienheureuse Valérie, St-Gervais et St Protais furent martyrisés et leurs corps furent retrouvés par St Ambroise 300 ans après leur mort dans le même état que s’ils venaient d’être ensevelis à l’heure même. Page de l’église de Savonnières

A gauche de l’église débute le sentier des 100 marches, une institution permettant d’accéder au coteau au prix d’un effort physique certain. Ses marches disjointes ou en partie effondrées, ont été rénovées par les services techniques de la commune en 2015 ; les rampes de bois favorisent un court arrêt pour admirer le clocher de l’église.

# 16 la montée 2desavoo

Le sentier circule entre les maisons en haut et les chiens aboient sur mon passage ; je croise chemin venant du cimetière.

Avant de prendre le rue de la Butte, je remarque un réservoir d’eau comme il y en a dans le Vaucluse. Le chemin circule entre le terrain de sport et les maisons, puis entre un champ et les pavillons : quelle bonne idée d’avoir préservé un espace public pour la circulation des piétons dans une région urbanisée !

Route de Bois Robert, je longe de nombreux étangs entourés d’arbres puis je traverse un bois clairsemé, bordé de deux profonds fossés, autrefois entretenus par des fosseyeurs, spécialistes de l’entretien des fossés et turcies des zones marécageuses. Les nombreuses mares ça et là dans les propriétés ont plusieurs rôles : régulation du ruissellement des eaux de pluie, réserves biologiques pour la faune et la flore aquatiques, pôles d’intérêt pour les animaux qui viennent s’y abreuver. Selon le PLU de Savonnières.
Au sortir du bois et de la plantation de peupliers, je trouve un champ immense puis la route des Rosiers. Face au clos des Roziers, la gentilhommière du XIXe siècle qui ne laisse pas voir grand chose de son parc, je passe entre deux champs à perte de vue.

Changement de décor après la Bassellerie : une forêt plus dense aux arbres fort hauts, la bonne odeur de troncs fraîchement coupés, une cabane dans les arbres puis le chemin de la Foucaudière.Traversée sur un pont du ruisseau Boire Fontembre, parallèle au Cher, puis le long du plan d’eau allongé de Boire Morin. Ce nom de boire caractéristique de la région désigne une zone humide à activité temporaire et en étiage à eau stagnante, utilisée au moyen-âge pour installer des structures de pêche (pêcherie de boires). 
Vivre en Touraine au xviiie siècle, Brigitte Maillard, Annie Antoine, Presses Universitaires de Rennes (broché ou format kindle)

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