Circuit des trois lacs au départ du Logis des Fées

IMG_5688.JPGEn direction du célèbre col de la Madeleine, c’est le dernier itinéraire de découverte (balisage jaune) avant de repartir chez nous. Nous en avons trouvé la description dans un petit dépliant de l’office du tourisme. Le départ se fait du refuge du Logis des Fées (à Celliers), un nom déjà enchanteur. Plusieurs voitures sont garées. Nous partons avec le gardien du refuge qui rejoint le premier lac.

Le col de la Madeleine à 1 993 mètres d’altitude se situe entre les vallées de la Tarentaise et de la Maurienne. Il a été franchi au total à 23 reprises par le Tour de France.

Un panneau à peine lisible nous signale le nom des ingénieurs français ayant participé aux travaux paravalanches de Celliers autour des années 1950 – un dispositif placé dans un couloir d’avalanches afin d’empêcher l’avalanche de faire des dégâts humains et matériels en aval.
IMG_5691.JPGAu loin, un tuyau semblant sortir des flancs de la montagne alimente en eau un réservoir. C’est là qu’autrefois la biolène (ou bié) – petite rigole creusée à flanc de coteau en pente régulière, alimentait en eau les bergers. Le lacté de l’Arpettaz1 à 1950m d’altitude, ne ressemble pas tout à fait à un lac de montagne avec ses linaigrettes. Pachenée photo extraite du livre les alpages...Je cherche les pachenés dans les prés surplombant le lac ; j’ai beau avoir sous les yeux la définition de ce mot patois – petites terrasses creusées à la pioche dans les pentes herbeuses facilitant la traite et la rumination des vaches – je ne les vois pas. Ce sont des creux de 2m2 de surface dont le fond est pratiquement horizontal. La vache est attachée à un piquet par une chaîne. Tous les deux ou trois jours, le préposé au déplacement des piquets et à l’épandage du fumier (le pachenier), doit réaliser plusieurs creux qui seront utilisés lorsqu’ils seront à nouveau gazonnés. Le troupeau n’est pas rentré à l’abri la nuit. La pachenée était essentielle pour la fumure des pâturages.
Les alpages et la vie d’une communauté montagnarde : Beaufort du Moyen Âge au XVIIIe siècle, Viallet, Hélène, Académie Salésienne (Annecy), Centre Alpin et rhodanien d’ethnologie (Grenoble), 1993

IMG_5697.JPGA partir de là, nous entrons dans un environnement véritablement montagnard, dans les alpages avec montées et descentes. Il fait frais. Un petit lac alimenté par la fonte des neiges, habituellement à sec en août, est encore bien en eau. Nous passons au sud-est du Grand Plan, poste d’observation des chamois dans la réserve de la Lauzière.

IMG_5700.JPGIMG_5701.JPGLe sentier sinue, s’éloigne pour finalement traverser un torrent où il se perd mais le lac du Branlay (2027m) étant maintenant repérable, il suffit de se laisser guider. Le vent froid nous pousse à rechercher un peu d’abri derrière les rochers. Dans l’eau pure, un ruban de couleur claire me laisse supposer qu’une source s’écoule dans l’eau.

IMG_5709.JPGNous repartons par un sentier plus accidenté. Une famille s’est arrêtée pour observer les marmottes qui s’enfuiront à notre arrivée. Nous traversons des lieches, zone humide donnant une impression de désolation en cette saison ; ces laiches, foin de marécage, ont donné leur nom à la Léchère où nous avons passé notre séjour.
Lieux en mémoire de l’alpe: toponymie des alpages en Savoie et Vallée d’Aoste, Hubert Bessat, Claudette Germi, Ellug, 1993

IMG_0432.jpgLes laiches : Ce sont des plantes herbacées, vivaces par un rhizome. […] Les fleurs sont unisexuées et dépourvues de périanthe, mais pourvue d’un écaille à leur base. L’inflorescence est formée d’un ou plusieurs épis (appelés épillets dans certaines flores) qui sont bisexués ou unisexués. Une des difficultés de ce genre est la différence d’allure qu’ont les plantes selon qu’elles sont jeunes, en fleur, ou âgées, en fruit. […] Extrait du site du centre régional de documentation pédagogique de Besançon

IMG_0428.jpgUn couple avec enfants s’est arrêté, nous montrant du doigt plusieurs marmottes. Comment les voir ? elles sont de la même couleur que les rochers. On les entend, elles se montrent sur les rochers, souvent par deux. Même avec une paire de jumelles, j’ai bien du mal à les apercevoir mais je les entends siffler.

IMG_0437.jpgNous arrivons en vue du refuge annoncé par de grands panneaux solaires. Beaucoup de monde attablé face aux montagnes. Une tarte et un café, une discussion avec deux autres randonneurs, termineront notre randonnée belle, facile, sauvage, dans le massif de la Lauzière.

Image de l’itinéraire 5km430 déplacement seul, 2h20, 318m dénivelée

bullet1.gif

1arpettaz : variante de l’alpe, l’alpage

Un petit coin de la vallée des Belleville

Ce parcours entre le hameau de Praranger et celui de Saint-Marcel dans la vallée des Belleville, passe par le moulin du Burdin et rejoint le sanctuaire Notre Dame de Vie. Deux caches judicieusement placées permettent de découvrir les deux monuments. Entre les deux un sentier balisé longe le Doron des Belleville, et traverse un hameau typique.

IMG_5638.JPGIMG_0307.jpgIMG_5640.JPGNous descendons rapidement jusqu’à la rivière ; le moulin du Burdin, à roues horizontales, a des airs de chalet d’alpage mais il s’agit bien d’un moulin à grains, qui fonctionnait avec l’eau de la rivière. Pourtant, pas un seul champ de céréales aux environs. Il y a 50 ans, des champs de blé, orge et avoine entouraient ce lieu. Une exposition à l’intérieur explique son fonctionnement. Le mécanisme en bois a été refait et l’on peut suivre le tracé de l’eau jusqu’à la roue. GC285Y2 Le moulin du Burdin, Guy Homtel

« Le moulin du Burdin fut autrefois la propriété du village des Granges. Le meunier avait la charge de moudre les récoltes de seigle, orge et avoine que lui portaient les familles du village ». Le patrimoine de la vallée des Belleville

IMG_5643.JPGJe reprends le sentier qui monte doucement jusqu’au hameau de Saint-Marcel. Au loin, je reconnais l’église qui date d’avant 1606. Sobre à l’extérieur, clinquante à l’intérieur avec ses retables dorés et polychromes. Une villageoise m’indique le sentier que j’ai perdu de vue. Bientôt je rejoins Ti’Mars… qui a déjà trouvé la cache GC1FZQJ Notre Dame de Vie par Sym71 & Guy Homtel.

IMG_5657.JPGIMG_0338.jpgLe cadre est charmeur, avec l’église Notre Dame de Vie sur fond de ciel bleu, sa petite fontaine qui jouxte le presbytère attenant, les parterres de fleurs. C’est un monument surprenant, tout en largeur, avec un toit d’ardoises et des pierres grises allant du clair au foncé ; un grand monument digne d’un château avec ses tourelles qui montent fièrement vers le ciel. Pas étonnant qu’on ait dû faire appel aux meilleurs artisans de l’époque pour le dôme et la quatrième chapelle. 50 ans de travaux terminés vers 1680.

la légende : …un berger trouva la statue de Notre-Dame de la Vie dans un sureau, au lieu-dit Plan du Sureau. Les Bellevillois se disposaient à y construire un oratoire, lorsque les matériaux, rassemblés par eux, furent transportés une nuit à l’emplacement du sanctuaire actuel. C’était un signe évident du Ciel. Extrait du livret que l’on peut acheter sur place un sanctuaire marial dans les Alpes de Savoie – Notre-dame de la Vie, Saint-Martin de Belleville, 2001

Continuer la lecture de « Un petit coin de la vallée des Belleville »

** Sentier des arts en Adret à Hautecour

IMG_5501.JPGMarcher la tête en l’air et se laisser surprendre. C’est ce que vous propose le sentier artistique d’Hautecour. Vous croiserez une vingtaine d’œuvres d’art éphémères1, chaque année renouvelée en fonction du thème choisi. Nous trouverons donc des œuvres de toutes ces années :

  • En 2010, Savoie, à l’occasion du 150è anniversaire du rattachement de la Savoie à la France
  • en 2009, Les 5 sens
  • en 2008, Totems
  • en 2007, Amour
  • en 2006, Création pour un lieu
  • en 2005, Liberté.

Site du symposium Lez’arts en adret


Cliquer sur la carte puis sur chaque point rouge pour voir où se trouve l’œuvre.
Utiliser le zoom « + » si deux photos sont proches.
Réalisé avec un GPS de randonnée synchronisé avec un appareil photo puis mis en forme avec l’utilitaire RoboGeo™

Le petit carton plastifié, contenant les informations sur l’auteur et son œuvre, n’a malheureusement pas été fixé solidement et est parfois tombé, délavé, ne jouant donc pas son rôle d’information. Je trouve cela bien dommage.

La météo à cet endroit aujourd’hui et à 3 jours
avec le vent

Img_5529.jpgLe soleil a bien du mal à percer les nuages. Nous nous garons près du plan d’eau d’où partent plusieurs chemins de randonnées. Sur une hauteur, une chapelle bien à l’étroit sur son rocher attise notre curiosité. Le circuit que nous voulons suivre est repéré par une icône colorée que nous trouverons tout le long du chemin. Chercher avec attention une œuvre de land-art, au détour d’un chemin, sous les arbres ou dans les arbres, sur un rocher ou sur un banc, sera un véritable plaisir ; cependant, pour ne pas en oublier, mieux vaut avoir pris dans la boîte à l’entrée, le dépliant signalant leur position.

IMG_5503.JPGIMG_5505.JPGCela commence par un parterre de narcisse en métal – David Halfon – puis une énorme cloche suspendue ça va loin ? – Claude Le Luherne – sous laquelle on peut se glisser pour apercevoir par de petites ouvertures adaptées à notre taille, un bout de la Savoie.

IMG_5516.JPGIMG_5517.JPGNous montons jusqu’à l’église Saint-Etienne au clocher roman, au portail baroque, avec un retable néo-classique, des peintures italiennes et le tombeau d’André Charvaz archevêque de Gênes. Son plan, adapté de celui de l’église-halle sans bas-côtés, a pour but de concentrer l’attention des fidèles sur le retable ou la chaire.

Une église-halle est une église dont la nef et les collatéraux sont de largeur et de hauteur égales et communiquent entre elles sur toute cette hauteur.
C’est l’apport germanique le plus important dans l’évolution en architecture gothique.
Vue de l’extérieur, l’église-halle dispose d’un toit monumental qui couvre les nefs latérales et la nef centrale, et d’une pente assez prononcée pour empêcher l’accumulation de neige. Définition de wikipedia

IMG_5530.JPGIMG_0123.jpgIMG_0127.jpgLe sentier en sous bois conduit jusqu’au hameau du Villard ; dans la forêt, l’énorme marguerite, au cœur rouge désormais refroidi, ne dit plus Je t’aime à la folie quand on l’effeuille [vu le nombre de pétales, elle dirait plutôt je t’aime… pas du tout !] – Gilbert Duchêne. La voix de la forêt – Mireille Belle – est représentée par son petit peuple accroché aux arbres qui nous suit du regard jusqu’à ce que nous soyons hors de sa portée ; au carrefour, nous saluerons le dahu – Jean-Loup Benoit – , randonneur lui aussi, avant de nous mirer dans une feuille dans le vent – Luciano Di Rosa, grande et fragile, planquée dans les sous-bois mais brillante et attirante. Passage du canal d’irrigation au bouddh’arbre, bouddha rondouillard taillé dans un bout d’arbre un peu décoloré – Hugues Grammont.

IMG_0135.jpgIMG_0138.jpgIMG_0147.jpgNous arrivons dans le hameau du Villard où nous découvrons le patrimoine rural typique de la Savoie : les lavoirs, la chapelle du hameau, les espaces fleuris, les poutres de bois, etc ; les rues étroites passent entre les maisons de bois comme si nous étions en terrain privé. La chapelle, avec sa sculpture animée l’essence des sens au premier plan – Do Delaunay, a maintenant des allures de carte postale. Au carrefour, Mytaque la licorne m’échappe – Hugues Grammont – mais elle est repérée par mon acolyte. C’est presque par hasard que nous avons vu la toile d’araignée géante, non signalée sur le dépliant.

Continuer la lecture de « ** Sentier des arts en Adret à Hautecour »