Croix du Nivolet à partir du Sire

Une randonnée en montagne facile, ce qui n’est pas évident à trouver dans les Bauges ; nous étions les seuls à nous garer aux chalets de Sire le matin vers 9h mais au retour, le parking était plein ; manifestement c’est une randonnée classique, très prisée à partir de cet endroit, pour une demie-journée seulement.
Pour les sportifs, d’autres itinéraires sont possibles : La Croix du Nivolet 1547 m, depuis Lovettaz sur sentier-nature, la croix du Nivolet en circuit depuis La Féclaz sur visorando, la croix du Nivolet par Pragondran sur altituderando.

épilobechardonsLa montée commence sur une large piste caillouteuse, tantôt au soleil, tantôt légèrement à l’ombre  mais fleurie d’épilobe, chardons et fleurs jaunes ; en sortant des derniers bosquets, au soleil, près des champs, les vaches cherchent déjà un peu d’ombre. vers le Sire et le parkingDans le virage, la manche à air indique la direction et la vitesse du vent sur l’aire de vol libre Sire sud ; pourtant il n’y a ni parapente ni delta ; sans doute à cause du vent de secteur Nord qui rend le décollage impossible.

passage sur blocs rocheuxracinesLa dénivelée n’est pas très importante mais les petites montées et descentes vont se succéder dans le sous-bois sombre dû aux arbres ; les pièges réclament un peu d’attention : les racines apparentes des grands arbres, des blocs rocheux anguleux agglutinés sur le sentier ; même facile, mieux vaut porter ses chaussures de montagne. De nombreuses sentes s’égarent parfois à partir du sentier officiel balisé de jaune ou de bleu mais toutes mèneront au but. De temps en temps, un panneau directionnel décompte le temps qu’il reste pour atteindre le sommet.

Croix du Nivolet et falaisePremier arrêt à mi-chemin pour toiser la falaise ; second arrêt au cairn pour voir la croix posée sur une pente herbeuse en haut de la falaise calcaire qui prend le soleil. Plus que 10mn. Au refuge du Nivolet (1512 m), nous prenons connaissance de l’histoire de la croix sans l’avoir vue encore. Quand je dis refuge, cela ressemble plutôt à un abri ouvert pour promeneurs surpris par un orage ! Protection au sommetLa dernière partie est la plus raide ; les marches d’escalier de bois sont hautes ; pour atteindre la croix, il reste quelques mètres dans les touffes d’herbe et les rochers. Des protections métalliques entourent la falaise : il n’y a donc pas de risque de chute.

La croixOn pourrait faire remonter l’histoire de la croix du Nivolet à celle d’une confrérie fondée à Chambéry en 1594 ; vêtus d’une cagoule et d’une longue robe noire, les pénitents noirs étaient chargés d’accompagner les condamnés à mort en procession jusqu’au gibet de Verney ; en face de celui-ci, en 1594, ils avaient érigé une grande croix en bois qui servait de station fixe pour les processions ; quand elle sera transférée au sommet du Nivolet en 1861, ils installeront leur station fixe rue du faubourg Reclus.
Le Monument des Pénitents noirs du Faubourg Reclus  [Chambéry, Savoy, France], Jacques Berlioz [Directeur de l’école Nationale des Chartes], Vieux Chambéry, 6, 1974
Franc-maçonnerie : Ésotérisme et Théâtralité : Ouvrage de référence sur la présence de l’ésotérisme dans le théâtre, Olivier Santamaria, Anna Maria Vileno, EME éditions, 12 juin 2015.
Le décret de Charles-Albert de Savoie en 1831 rétablit le gibet à la place de la guillotine. La dernière pendaison aura lieu en 1860 à Chambéry sur la place du Champ-de-Mars appelée aussi Verney. Histoire de bourreaux : Quand on pendait en Savoie (1815-1860). Palmarès des exécutions des états de Savoie

1861 : quand l’avenue du Comte-Vert est percée, la croix est abattue. Le comte de Fernex de Mongex [qui a hérité du Clos des Pénitents Noirs], lance une souscription pour en construire une autre à la pointe du Nivolet
1867 : les bras de la croix sont agrandis pour la rendre plus visible
1874 : la foudre l’endommage ; une nouvelle couverture de fer blanc la protège
1909 : un ouragan tord le fût de la croix qui n’est pas réparable
1911 : nouvelle souscription pour une nouvelle croix en béton armé recouverte de plaques d’aluminium (21,5 m de haut).
1944 : une charge de plastic déstabilise la croix ; nouvelle souscription pour sa réparation
1960 : nouvelle souscription pour l’illumination de la croix dont l’installation est rapidement vandalisée
1989 : l’EDF réhabilite la croix et ses abords, installe un nouveau système d’illumination à distance. Pour allumer les projecteurs, une ancienne ligne électrique est réhabilitée permettant l’électrification du hameau du Nivolet. Informations tirées du panneau d’information situé sur le refuge.

panoramique au sommet du NivoletLa croix d’une vingtaine de mètres de haut fait face à la ville de Chambéry ; on la voit donc de profil quand on arrive sur la pointe du Nivolet. Le lac du BourgetUn sentier un peu ardu permet de s’en éloigner pour mieux la voir d’un autre promontoire. Le spectacle dégagé est enchanteur avec ce beau temps. Les points de vue sont multiples : le mont Granier, les montagnes de l’Ain et même la dent de Crolles, le lac du Bourget bordé de ses montagnes protectrices, Chambéry à ses pieds ; quelques aiguilles enneigées de plus de 3500 m côté sud. Sur un des bancs sous la croix, nous prenons un en-cas avant de redescendre.

Croix du Nivolet et lac du Bourget

Continuer la lecture de « Croix du Nivolet à partir du Sire »

Tour des Bauges J6 : le Revard – Arith

Sixième journée de notre circuit du tour des Bauges organisé par Grand Angle avec son partenaire Terre d’Altitude.
Avant de me lancer dans cette étape, je retourne sur le point de vue à 360° tout proche de notre hôtel : le lac du Bourget, les Alpes sous la lumière du jour sont enchanteurs.

depuis le Revard

Le sentier de la crête des EbatsJusqu’au panneau la Tour de l’angle Est, le balisage est bon. Le sentier étroit et bien dégagé commence à monter en crête. Un couple de jeunes est venu tôt pour contempler la chaîne des Alpes ; il s’étonne de me voir partir seule… Je passe près du téléski des Ebats : balisage jaune-vert sur la crête des Ebatsle soleil est éblouissant. Tout le long de la crête des Ebats, je jouerai à cache-cache avec le lumineux Mont-Blanc qui, avec ses proches voisins, porte un bonnet blanc qui se détache sur le ciel. Mais il faut regarder où l’on met les pieds : rochers, pas d’escalade faciles, à-pic sur la droite. Quelques repères jaunes et verts sur les rochers guident mes pas.

A g. la Tournette (2351m) - Mont-Blanc (4810m) au milieu - à droite Trélod (2181m) et Arcalod (2217m)
A g. la Tournette (2351m) – Mont-Blanc (4810m) au milieu – à droite Trélod (2181m) et Arcalod (2217m)

Continuer la lecture de « Tour des Bauges J6 : le Revard – Arith »

Tour des Bauges J7 : Arith – le Chatelard

Gite la fruitièreLa nuit à la Fruitière d’Arith a été bonne : nous avions une grande chambre pour deux et profité, le soir, d’un copieux dîner à la fraîche sur la terrasse. C’est une petite étape qui m’attend et me ramènera à notre point de départ au Chatelard. Je traverse le village d’Arith sans m’arrêter pour les provisions car ce midi, avec André, nous prendrons notre dernier repas au restaurant.

ArithPrès de la sourceLe GR de pays s’enfonce sur un chemin agricole entre deux prés puis dans les bois ; j’accepte la variante facultative aux grottes de Prérouge. Il n’a pas plu et l’eau ne coule pas. Je devrais me contenter des photos prises par d’autres, en d’autres temps.

grotte de Prérouge à secLe discret porche de la Grotte de Prérouge donne accès à l’un des plus vastes réseaux souterrains de Savoie (55 km de réseau connu connecté à Prérouge). […] Ce réseau présente un dénivelé de 860 m, record du Massif des Bauges !
[…] En période de fortes précipitations ou de fortes fontes de neige, la grotte de Prérouge peut rapidement monter en charge et noyer certaines galeries. bauges.com

Pendant ce temps, André ira prendre quelques photos du pont du diable et de la cascade de Pissieu, dans les gorges du Chéran, un des géosites les plus connus de la région.

Mon descriptif précise que je ne dois plus suivre le GR ; le sentier d’abord bien visible en forêt, bientôt s’éloigne de ma direction ; pensant que je pourrai le retrouver un peu plus loin, je tourne, je le cherche sans succès, descend une pente raide dans les bois, manquant de me casser la figure. Après une bonne suée, conformément aux conseils de randonner malin, je reviens sur mes pas pour retrouver le dernier endroit clairement identifié. Mais je ne vois aucune intersection où j’aurais pu m’égarer. J’hésite entre faire demi-tour et suivre le GR ou tenter de couper à travers champs en espérant pouvoir en sortir ; je traverse des hautes herbes encore humides sur une vingtaine de mètres, puis un champ qui me semble immense : au loin, je vois la route. Je suis sauvée… jusqu’à ce que je me trouve face à des barbelés. Je choisis l’endroit présentant le moins de risques, jette mon sac à dos par dessus puis précautionneusement m’aplatit pour passer dessous. Je ne sais toujours pas la meilleure alternative pour rejoindre le plan d’eau de Lescheraines…

Continuer la lecture de « Tour des Bauges J7 : Arith – le Chatelard »