Le tour du lac de l’Escourou

Une randonnée agréable en toutes saisons, toujours au bord de l’eau, alternant des passages ombragés avec d’autres à découvert, passant près de hameaux ou propriétés isolées, côté Lot et Garonne rive droite, côté Dordogne de l’autre.

Sentier champêtre Guillegorce-EscourouJe suis partie du hameau de Guillegorce (La Sauvetat du Dropt – prononcer dro -) où je suis en vacances, et par où passe un sentier de randonnée balisé de jaune qui rejoint le lac de l’Escourou. En faire le tour est possible depuis plusieurs points de départs : Saint-Sulpice d’Eymet (24), Soumensac (47) en bordure du pont du lac que l’on peut traverser en voiture, Serres (47) près de la digue que l’on ne traverse qu’à pied ou à vélo.

Canadair venant de remplir son réservoir Elevage de chevauxJusqu’au lac, le sentier contourne les propriétés en longeant les champs puis traverse un sous-bois – élevage de chevaux et de bovins à droite – avant de pénétrer dans le village de Serres ; la route peu fréquentée arrive jusqu’au barrage sur le lac qui maintient une réserve d’eau pour l’irrigation… et pour les incendies ; deux jours auparavant, j’ai pu observer les canadairs emplir leur réservoir pour éteindre un incendie.

Lac de l’Escourroux, cympaf

Géré par le syndicat mixte (EpiDropt) le lac de réalimentation de l’Escourou a été aménagé en 1993 et 1994 […], cet espace est constitué de deux lacs, l’un réservé à la pêche en amont, l’autre consacré à l’alimentation en eau de la rivière Dropt en aval. […] Selon Regards sur l’Aquitaine. C’est le plus volumineux des 5 lacs de réalimentation avec 8.3 Mm3. Schéma d’aménagement et de gestion des eaux SAGE Dropt. Un nombre important de moulins ont été recensés sur le Dropt (66), essentiellement moulins à farine ; quelques un encore en fonctionnement peuvent se visiter comme celui de Cocussote.
Répertoire des moulins de la vallée du Dropt

Le barrage de l'EscourouLe déversoir du moulin de la VivioteLe sentierAprès la traversée du barrage, enroché des deux côtés commence le sentier qui fait le tour du lac. Le déversoir du moulin de la Viviote est vide. Par une belle allée bordée d’arbres, je rejoins Terrade ; parfois domine une maison plantée sur une butte ; peu de promeneurs, peu de joggers.

Au niveau de Saint-Sulpice d’Eymet, c’est le mot touron qui m’intrigue, placé plusieurs fois sur la carte IGN, et le lavoir construit au fond d’une grotte dans laquelle coule une source qui s’écoule jusqu’au lac de l’Escourou. Le touron est une source qui resurgit à l’air libre après un parcours dans le karst. Le lavoirLe bassin extérieur du lavoir de Saint-SulpiceCelui du Pierres à laverlavoir jaillit dans le fond d’une cavité rocheuse à laquelle on accède par un passage grossièrement pavé ; les lavandières frottaient le linge à la brosse de chiendent et au savon contre des pierres à laver (« selles »), inclinées et alignées le long du bassin. Sur certaines l’emplacement de leurs genoux est comme inscrite dans la pierre. Le grand bassin extérieur devait servir d’abreuvoir pour les animaux.

Touron de Saint-Sulpice d’Eymet, cympaf

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Les Bouillouses : les lacs d’en bas

Pour cette dernière journée, Anne du gite San Feliu, me conseille le site classé des Bouillouses,  partie basse où il ne devrait plus y avoir beaucoup de neige : ses locataires y sont allés la semaine d’avant. Le Lac des Bouillouses et ses abords est un site naturel classé depuis le 24 juin 1976.

Je passe par Llivia, enclave espagnole en pays français, annoncée par un panneau en bordure de route ; on passerait presque de France en Espagne sans s’en apercevoir. Mais cela pose quelques problèmes tout de même, lorsque la France a voulu construire un itinéraire de contournement pour les camions : il fallait installer un stop sur la route neutre, ce qui est contraire au traité des Pyrénées, selon le maire de LLivia. Llivia, l’enclave catalane qui empêche les ronds-points de tourner en rond. Je monte dans la vieille ville où la circulation est difficile. Que se passe-t-il donc aujourd’hui ? les espagnols me font de grands gestes : je fais péniblement demi-tour dans une étroite ruelle, croisant voitures et piétons qui montent sur la place que je ne verrai pas. C’est Pâques et les espagnols la fêtent en famille.

La conduite forcéePassage à guéEn cette saison, il n’y a ni navette ni télésiège. Je me gare donc à Pla dels Avellans (1750m), comme tous les marcheurs. La route est dégagée et longe une impressionnante conduite forcée ; je tente par un sentier sur la gauche dans le but de rejoindre l’Estany Negre. Quelques plaques neigeuses ne me découragent pas, le passage à gué non plus mais rapidement, la piste est totalement cachée sous la neige ; malgré la trace de mon GPS, je dois faire demi-tour. Je pense alors que peut-être le sentier n’existe plus.

Petite cascade en bordure de routeLe refuge des Bouillouses : fermé !Je continue donc sur la route D60 qui longe la rivière la Têt ; si la route est sèche, les abords sont abondamment neigeux ; plus ça grimpe, plus il y a de la neige ; dans le large virage à gauche, le GR de pays du tour du Capcir rejoint la route ; après quelques kilomètres, la Bolloseta s’étire le long de la route ;  j’arrive en vue du chalet-refuge des Bouillouses où j’espère pouvoir acheter une bouteille d’eau. BollosetaPlusieurs personnes sont assises sur les tables extérieures mais le refuge est fermé : il n’ouvrira que la semaine prochaine. En vain, je cherche une bouteille d’eau dans le centre de vacances : il me faudra trouver l’eau dans la neige ou les petites cascades.

Le barrage des BouillousesPour rejoindre le barrage, il me faut marcher dans la neige. Derrière celui-ci, l’eau est gelée et la route qui le traverse est barrée. Je commence à me dire que le circuit Els Esquits ne va pas être facile. Il passe par Estany del Reco, Estany Llarg, Estany Negre.

Bien balisé, il commence non loin du barrage, après le pont qui traverse la rivière. La neige est pratiquement vierge, ce qui m’étonne. Je m’y enfonce, mais je continue ; la piste est bien cachée : ce sont des raquettes qu’il aurait fallu. Plus j’avance, plus le sentier me réserve de mauvaises surprises. Je m’enfonce brutalement dans la neige, parfois jusqu’à la taille. Le premier étang Estany del Reco 2169m et 3,6ha, peu profond, n’est pas un vrai lac, ‘il ne compte pas’ me dit le randonneur que je croise. Sur la carte IGN c’est une simple zone inondable.

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*** De Fondettes à Luynes : parcours champêtre et patrimoine

Sur une idée de sentiers pédestres de la ville de Fondettes, j’ai prévu une variante permettant de visiter le patrimoine de Luynes. La Touraine ne présentant pas vraiment de difficulté, j’ai ajouté quelques kilomètres au parcours balisé de jaune sur le terrain (en bleu sur la carte). Parking le long de la rue de l’Aubrière où se trouve la Maison de l’Aubrière. Le parcours se fait sur routes, peu fréquentées la plupart du temps, entre les champs et en ville : il y a régulièrement quelque chose à découvrir.

Maison AubrièreA l’origine, closerie1 [du XVIè] appartenant au sieur Aubry qui lui a donné son nom, Aubrière signifiant “Le domaine d’Aubry”. Un procès-verbal d’état des lieux, datant de 1698, décrit cette maison de style tourangeau. Propriété de l’ancienne maison de santé, elle fut rachetée en 1973 par la commune de Fondettes, restaurée en 1985 pour y abriter des associations et l’école de musique.

Statue de Saint-JosephVitrailPeinture : Saint-MichelSur la carte IGN, une croix rose au carrefour annonce un élément de patrimoine digne d’être visité ; je commence donc par l’église Saint-Symphorien à l’entrée de laquelle je trouve un dépliant explicatif. Datée du XIIè siècle, sa dernière travée et la sacristie sont plus récentes. Les vitraux sont réalisés par les ateliers Lobin, famille de grands maîtres verriers tourangeaux.  Sur chacun d’eux la Vierge Marie : la présentation de Marie au temple, l’annonciation, la naissance de Jésus, etc.
L’autel a été offert par un duc d’Espagne, propriétaire de Chatigny – nous allons y passer tout à l’heure – en remerciement de la guérison de sa compagne.

Chemin en bordure de champLes piliers de l'aqueducA la Morandière, le sentier côtoie un champ d’un côté et un quartier résidentiel de l’autre. Traversée de Tréché jusqu’à Mazières, ancien site gallo-romain. Après un sympathique chemin à découvert dans les champs, je coupe la route qui pourrait m’amener, par un détour, au pied des ruines de l’aqueduc romain. A une autre occasion, j’en ai découvert les ruines parfois réutilisées par les habitants. Au zoom l'aqueducD’ici, vous ne verrez au loin que quelques piliers isolés et le tronçon supportant le canal. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’alimentait pas la ville de Tours mais la cité de Malliacum.

L’aqueduc Gallo Romain de Luynes s’étendait à l’origine sur 1.825km environ avec une pente relativement forte ; sur les 90 piles, il n’en reste que 44 dont 9 seulement avec leur arc en plein cintre. Son mode de construction le daterait du IIIè ou IVè siècle. Il se terminait dans un réservoir du jardin du prieuré de Saint-Venant. L’aqueduc gallo-romain de Luynes et la cité antique de Malliacum, M. LaurencinIn: Revue archéologique du Centre. Tome 6, fascicule 3, 1967. pp. 195-204

GrottesMur d'enceinteAprès un long passage entre deux champs, j’arrive aux abords des premières grottes de Luynes par une piste de terre : c’est là que commence la variante vers Luynes ; si vous ne voulez pas la faire, tournez à gauche vers la Coquerie. Presque toute la rue Saint-Venant se compose de grottes habitées ou occupées en rez-de-chaussée par un garage ou une remise. La rue monte vers le prieuré Le PrieuréLa chapelle du Prieuré Saint-VenantSaint-Venant précédé d’un mur antique puis d’un mur d’enceinte avec contreforts. Le Prieuré accueille désormais des chambres d’hôtes de charme. Sa chapelle, dont le début de construction remonte au XIè siècle, est en cours de restauration. Pour en faire une photo, contournez la propriété puis revenez sur vos pas pour descendre en direction du château.

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