Un globe-trotter en Auvergne

Amoureux de la montagne et de ses paysages, cette passion m’est venue lorsque, après la guerre, mes parents m’ont mis en colonie de vacances à Abondance en Haute-Savoie.

Bien plus tard, après être revenu d’un séjour professionnel de 5 ans en Guadeloupe et que les enfants aient un peu grandi, j’ai renoué avec mes belles montagnes et, depuis, j’ai passé toutes mes vacances à faire de la randonnée.

Les Alpes, en France, en Italie, en Suisse, une brève incursion dans les Pyrénées, puis, lorsque ma profession m’en a laissé le loisir, ce furent les treks sur tous les continents, à l’exception de l’Australie et de la Nouvelle Zélande, avec une préférence pour la zone boréale où j’ai fait le tour de la planète depuis le Kamtchatka jusqu’en Alaska en passant par l’Islande et le Groenland. Vastes étendues de glaciers et de volcans mêlant ainsi l’eau et le feu.

Cette année 2009, j’ai désiré changé d’horizon et abandonnant mes Alpes chéries (je suis Lyonnais d’origine), j’ai proposé à mes amis de faire le tour des lacs et des volcans d’Auvergne – toujours l’eau et le feu !

Le couple de Vosgiens qui nous accompagne habituellement n’a pas pu venir, leur comité d’établissement les ayant emmenés en Guyane. Autre continent, autre climat, autres paysages.

Nous sommes donc partis à deux avec une voisine et amie, multi championne de marathon.

Cette vieille terre des Arvernes nous a procuré d’autres sensations.

Point de parois rocheuses verticales qui arrêtent le regard et vous retournent l’écho de votre voix. Point d’aiguilles qui vous toisent du haut de leur roches dures et qui semblent vous dire :  » Petit, si tu veux voir mon autre face, il te faudra grimper ce col qui est à mes pieds, et, alors, tu pourras m’admirer de l’autre côté. »

Point de torrents fougueux qui dévalent des glaciers en grondant et en bondissant de rochers en rochers.

Non, la Terre d’Auvergne parle un autre langage.

Un horizon lointain où votre regard se perd. Des formes arrondies et si quelque volcan pointe un peu plus haut, il semble s’excuser d’agresser – oh ! si peu ! –  votre regard. Des ruisseaux qui murmurent sous les ombrages ou qui serpentent dans la prairie

Point de vaches agressives que vous devez contourner par le haut, car elle ne chargent jamais en montant, mais des vaches qui s’écartent sur votre passage semblant vous dire : « Passez, je vous en prie  »

IMG_2088.JPGUne chose découverte et que je n’ai jamais vue encore dans les Alpes, ce sont ces doubles escabeaux (photo nicoulina) pour franchir les nombreuses clôtures qui séparent les pâturages. Il est vrai que lorsqu’on porte un sac lourd, ce n’est pas très pratique !

Au retour de mes randonnées dans les Alpes sur 7 ou 9 jours, c’était un sentiment de force et de satisfaction d’avoir surmonté les difficultés.

Au retour de l’Auvergne, c’était un sentiment de calme de sérénité.

Avec, en plus le plaisir d’avoir fait le connaissance de Nicole, parcourant avec son ami, le même itinéraire aux mêmes dates et qui m’a ouvert, avec une grande gentillesse, l’espace de son site afin que je puisse faire partager, un peu, ma passion et mes expériences des montagnes.

André