Corniches du Larzac depuis Creissels

Corniches du Larzac, tel est le nom de fiche de randonnée n°4 achetée à l’office du tourisme de Millau. Je n’ai qu’une demie journée de libre en ce dimanche de juillet ; j’ai choisi celle là parce qu’elle me donnera la possibilité en un temps très court de voir les particularités de la région : des cascades, le Larzac, et surtout le viaduc de Millau sous d’autres angles que ceux que j’ai vus l’an dernier. Le viaduc de Millau
Cela commence mal : la description ne me permet pas de trouver le début du sentier.

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« Vu de l’extérieur, on a l’impression que la région est sèche mais la sécheresse n’est qu’extérieure et les Grands Causses constituent une réserve énorme en eaux souterraines. Les sources sont dispersées sur leurs pourtours, souvent considérables comme celles de Creissels […]  » Extrait de la revue Causses et Cévennes. Elles aboutissent aux cascades de Creissels ou cascade de l’Homède (photo de droite ci-contre empruntée au Midi Libre) qui est en fait une exsurgence1 qui dépose de grandes quantités de tuf. L’eau traverse ensuite le village – après le second pont sur la route des cascades, dans une propriété privée, l’eau coule encore en cascade – puis rejoint le Tarn.

IMG_2499.JPGIMG_2508.JPGJe passe devant une propriété privée avec une chapelle, l’ancien cimetière ; au carrefour je me rends jusqu’à la résurgence qui est fermée. Elle alimente également les cascades.

Il se met à pleuvoir : le ciel s’assombrit au dessus du viaduc qui s’est paré d’un voile ; quelques minutes après, le soleil est revenu. Les trois photos ci-dessous ont été prises en l’espace d’une trentaine de minutes.

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IMG_2522.JPGEnsuite c’est plus facile, le sentier est balisé ; je ne croise qu’une personne faisant son jogging. Le sentier est très caillouteux et sec. Croyant avoir trouvé un raccourci pour rejoindre le relais, je m’enfonce dans un chemin de plus en plus étroit, de plus en plus humide, qui ressemble de moins en moins à un chemin : imprudent quand on n’a pas de carte au 1/25000ème.

IMG_2514.JPGLes cris des rapaces résonnent entre les deux hautes falaises. Le viaduc s’est caché derrière elles, légèrement posé sur le ciel bleu. Je le trouve élégant et ne déparant pas dans la nature.

IMG_2527.JPGL’arrivée sur le plateau me surprend : vaste étendue verte et déserte où tournoient très près du sol quatre rapaces de grande envergure, aux ailes quadrillées gris-blanc (qui pourrait me dire de quel oiseau il s’agit ?). Je m’approche le plus possible pour faire une photo mais ils remontent dans le ciel et ne reparaitront plus.

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IMG_2531.JPGJe ne peux faire la boucle complète à cause de l’heure à laquelle je suis attendue. Je redescends donc du plateau, passe devant une chandelle de pierre face au cirque de Boundoulaou qui cache une grotte occupée depuis la préhistoire. Une source coule à sa base, et en hauteur une résurgence jaillit en période de pluie. Il y a donc bien de l’eau dans les Causses.

IMG_2532.JPGAprès le calvaire, je redescends vers le village. Les nuages me suivent mais le laisseront rentrer sans être mouillée.

En résumé, c’était un bon choix : je regrette de n’avoir pu terminer la randonnée telle que prévue.

7km A/R, 2h05 dépl. pour le plateau uniquement (3h30 pour la boucle complète), 330m dénivelée

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1exsurgence : En hydrographie, une exsurgence est une source dont l’eau provient d’une rivière ou d’un réseau endogène d’un massif, généralement calcaire, dont on ne connaît aucun point en amont. Dès qu’une perte ou un réseau communicants ont été mis en évidence, par la visite ou par la coloration, l’exsurgence, ou source, devient une résurgence. (wikipedia)

Le viaduc de Millau

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Le viaduc de Millau, chef d’oeuvre technique et artistique :

  • 320 millions d’euros sans financement public
  • 343m, le plus haut pilier, record mondial de hauteur
  • 2460m de long
  • 205000 tonnes de béton
  • mis en service en décembre 2004

Le viaduc sous toutes ses coutures :

  • pour la vue d’ensemble, s’arrêter sur l’aire de vision de la D809, avant Millau ;
  • pour se sentir tout petit, s’arrêter au pied du pilier de l’espace d’accueil des Cazalous sur la route de Sainte-Affrique ; ne pas manquer le petit film, synthèse des principales étapes de sa construction ;
  • pour le traverser en voiture (prix été 2008 : 7 euros), s’arrêter sur l’aire de vision de Brocuéjouls et monter jusqu’au belvédère pour une vue en enfilade ; l’aire est également accessible par la route, donc sans péage
  • à pied depuis Creissels (les corniches du Larzac)
  • en bus certains jours, la nuit (voir office du tourisme de Millau)
  • en bateau au pied de la pile P2 mais je n’ai pas essayé.

Deux balades près d’Annecy

img_8010r.JPGimg_8011r.JPGTemps maussade mais le week-end le sera totalement et nous ne voulons pas nous priver de quelques éventuelles éclaircies. D’abord, nous nous dirigeons vers le plateau de Retord ; le ciel est tellement menaçant que nous rebroussons chemin dans les 5mn pour partir à l’opposée, vers le lac d’Annecy, le plus pur d’Europe. Le grèbe huppé nous accueille dès la sortie du parking. C’est le printemps et il porte sa collerette de plumes rousses et noires de chaque côté de la tête. Il plonge pendant plus d’une minute et disparait totalement sous l’eau. Je m’inquiète de ne pas le voir ressortir. Soudain, il réapparait quelques mètres plus loin le cou fièrement dressé.

img_8031r.JPGNous longeons le lac puis les somptueuses villas. En passant devant le restaurant gastronomique de Marc Veyrat à Veyrier du Lac, je regarde le long menu alléchant avec un gros prix écrit tout petit en dessous (trois cent soixante huit euros, TVA comprise). « Ce qui fait de cet endroit un lieu vraiment unique et extraordinaire, c’est la cuisine de M. Veyrat, qui mêle les herbes, les racines, les fleurs sauvages dont les saveurs sont uniques, et qu’il va cueillir non-loin, dans la nature environnante. » (extrait du site linternaute). Nous pénétrons dans le jardin où chaque plante aromatique est étiquetée. Ancienne demeure de villégiature au début du siècle, je ne peux qu’admirer l’élégante façade bleue.

img_8022r.JPGNous retrouvons bientôt le bord de l’eau. Une terrasse en forme de proue de bateau est installée mais il n’y a personne aujourd’hui. Au ponton de Veyrier, il est possible de prendre un bateau omnibus qui, en 2h et 10 escales, fait le tour du lac : Menthon Saint-Bernard, Talloires, Doussard, etc.

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La pluie va et vient. Nous arrivons à la plage aménagée où trois beaux cygnes sont installés. C’est l’heure du pique-nique. Nous nous installons sur le rebord de pierre de la plage de la Brune. Deux canards téméraires s’approchent à 1m de nous. Un des cygnes se dandine lourdement en nous regardant de son oeil perçant. Mon amie lui donne quelques miettes de pain. Aussitôt les deux autres foncent sur nous ; je n’ai nulle envie d’entendre leur sifflement de serpent s’ils deviennent agressifs. Prestement, nous remballons saucisses et pain et c’est sur un banc, face au lac et à ses montagnes que nous nous installons. Un régal !

img_8013r.JPGImpossible de prendre le bateau pour rentrer : il ne parcourt le lac que dans un sens, le mauvais en ce qui nous concerne. Nous revenons donc au port par le même chemin. Une petite balade de 2h entre Annecy et Veyrier du Lac, avec 200m de dénivelée quand même, à une altitude moyenne de 452m. Sur les berges du lac, nous ne croiserons pratiquement aucune âme qui vive à part les oiseaux.

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img_8041r.JPGimg_8056r.JPGimg_8059r.JPGPour la deuxième balade de la journée, Elizabeth me réserve une surprise. Elle me mène dans un petit village Alex, au château d’Arenthon. Je n’ai jamais entendu parler de ce village ni de la fondation d’art contemporain qui s’y trouve. C’est en parcourant les jardins que nous découvrons quelques oeuvres, parfois si bien cachées que nous devons nous y prendre en plusieurs fois à l’aide du plan. img_8066r.JPGPar exemple, le moulage en acier inoxydable d’un saule pleureur (Rona Pondick, Pussy Willow Tree, 2001) où les bourgeons sont des auto portraits de l’artiste ; les livres de Peter Wüthrich qui peuplent les branches des tilleuls dès le seuil du parc (Mes amis, 2006). Au sujet de la sculpture fontaine de Bob Verschueren, nous discuterons pour déterminer si oui ou non il s’agit d’une vraie souche de chêne (Icare, 2002). Mais celle que je préfère, c’est Still Standing d’Antony Gormley (2000). Je découvre l’être humain de dos d’abord et j’en apprécie les formes. C’est un homme que je découvre ensuite de face (Photo E. Llopis). Qui me proposera une légende pour la photo ci-dessous ?…

« J’essaie de m’imaginer à quoi ressemble le fait d’être humain. Je veux capturer dans la sculpture l’expérience humaine qui est cachée. […] le ressenti d’être vu et de voir, d’avoir froid et peur, ou d’être serein et juste conscient du passgage de l’air sur son corps »

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img_8050r.JPGFondation pour l’art contemporain, 74290 Alex
Claudine et Jean-Marc Salomon –
L’ivresse de l’absolu –
du 08/03 au 08/06/2008 (exposition à l’intérieur)