La Rhune, Larrun, montagne mythique du pays basque (905m), randonnée par le sentier vert, la plus difficile depuis que je fais de la rando mais une des plus variées aussi. Elle se mérite… 
Nous sommes arrivés vers 10h à la gare du col de Sainte-Ignace (169m), départ du train à crémaillère. Il y a tellement de monde que la traversée du village prend déjà une trentaine de minutes. Nous stationnons à plus d’un km de la gare. Nous avons prévu de monter avec le train et de redescendre à pied. 790m de dénivelée (pas la somme des dénivelées – celle-la est de 1000m en montée et 1020m en descente – mais bien la difference entre l’altitude la plus haute et la plus basse), je la préfère en descente qu’en montée. Malheureusement, il y a 2 heures d’attente pour obtenir un billet. Sans hésiter, nous décidons de les monter à pied.
La météo aujourd’hui à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie
Nous sommes nombreux à tenter l’expédition. Début de parcours agréable et facile. Puis vient la montée raide qui, interminablement, n’arrête pas de monter ; les randonneurs s’arrêtent, soufflent, souffrent, parfois redescendent. J’ai le coeur qui bat très
vite et je suis très rouge, au bord du malaise. C’est à ce moment que mon coach, montagnard d’origine, se décide à m’expliquer comment on grimpe une montagne : lentement mais à vitesse constante, en veillant à toujours monter des paliers de la même modeste hauteur ; avec de courtes pauses à intervalles réguliers. Premier arrêt près d’un troupeau de chevaux en liberté qui broutent près d’un enclos de pierres. Nous pouvons les approcher de près. 

Près de la redoute1 napoléonnienne, que nous n’irons pas voir bien qu’elle ne soit qu’à quelques minutes, le terrain est presque plat. Quelques vaches blanches paissent tranquillement. Depuis longtemps, les bergers espagnols et français se partagent les sources et les estives2 de la Rhune. Une randonneuse nous aborde ; « Vous êtes de l’éducation nationale dans les Bouches-du-Rhône ? ». Regards
interrogateurs. Serait-elle douée d’une intuition exceptionnelle ? On se retourne, on la regarde, on comprend. A 700m d’altitude, à plus de 800km de chez nous, nous sommes trois à porter le même sac à dos ! celui qui contenait un ordinateur portable distribué par le Conseil général à tous les collégiens. Petite discussion avant de repartir. Quand arrive l’heure du repas, je savoure ce court repos car le raccourci envisagé par la suite promet d’être une étape difficile. Nous saluons trois chevaux en liberté avant de continuer notre ascension.
La manech tête noire (ndlr : nous n’en avons pas vu ce jour là) est une race ovine originaire des montagnes du Pays basque, dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Elle est élevée aussi bien pour la viande que pour la laine et le lait […] La toison, très épaisse, est formée d’une laine blanche très longue jusqu’à 30 cm, qui ne recouvre pas la tête, qui est noire. Les béliers portent de grandes cornes incurvées. Ce sont des moutons très rustiques, adaptés à la marche et aux transhumances en montagne. Les brebis sont de bonnes laitières. Leur lait entre dans la fabrication du fromage Ossau-Iraty (AOC). Extrait de Wikipédia
Nous avons eu occasion d’acheter de ce fromage directement au producteur lors de la foire aux produits régionaux à Saint Jean Pied de Port – rien à voir avec celui qu’on trouve en grande surface – et l’irouléguy qui l’accompagne, bien sûr ! « Nos AOC ont du caractère : je vous suggère de toujours les goûter avec un produit local ». 
La dernière partie du parcours, dans les pierres bourrées de pièges pour les chevilles, est interminable, surtout quand on lève la tête vers le sommet. Le train à crémaillère arrive en même temps que nous ; les derniers mètres sont les plus difficiles mais je suis parvenue au sommet et j’en suis fière. La première chose que nous ferons sera de prendre un billet de retour à la gare.
Continuer la lecture de « La Rhune, ascension difficile vers la montagne mythique du pays basque »