Balade de la Choisille, une autre version

En 2013, je vous proposais Balade le long de la Choisille ; aujourd’hui c’est une variante balisée de jaune, un peu plus courte, qui sinue entre rivière, étangs et champs au départ de Saint-Cyr-sur-Loire : ceux qui arrivent en voiture préfèreront sans doute se garer près du moulin de Charcenay (N 47.40516° E 0.64201°) et son bélier hydraulique où deux parkings sont prévus ; la partie sur route entre le moulin de Charcenay et l’impasse de départ (prolongeant la rue des Augustins) est identique. Des panneaux d’information ont été ajoutés tout le long du sentier d’interprétation.

Le parcours complet décrit à partir de la gare de Fondettes.

Poumon vert proche de l’agglomération, cette zone naturelle exceptionnelle et inattendue, sillonnée d’une rivière qui s’écoule le long des prairies inondables, de boisements et de coteaux chauds et ensoleillés, abrite une faune et une flore précieuses. Espace naturel sensible du Val de Choisille

La variante commence après le pont sur le périphérique : nous tournons à gauche au lieu d’à droite ; l’automne est bien là, le sentier jonché de feuilles mortes est humide. rouge-gorge ?Un oiseau familier (rouge-gorge ?) chante sur le piquet du grillage mais s’envole trop vite. Un banc de bois accueille maman et bébé pour un instant de repos.

Dans le Bois-Jésus, nous croisons la balade de la Choisille dans sa version 2013 ; nous passons sous les voies du périphérique et entrons dans l’espace naturel sensible du Val de Choisille.

Dans les prairies humides, le sentier devient boueux. Les vieux peupliers inexploitables (cagettes, emballages) sur de petites parcelles  ont été coupés pour éviter leur chute ; comme en Provence, le Département va assurer une gestion écologique du site en laissant pâturer les ovins du lycée agricole de Fondettes.

Dans cet espace, vous ne pourrez vous exclamer que : Que d’eau ! que d’eau ! ; dans les encombres, les radiers, les fosses, chaque poisson trouve sa place. La roselière semble endormie en hiver mais l’été elle accueille des libellules, des oiseaux et quelques plantes comme le millepertuis perforé (le « chasse diable ») et l’épilobe hérissé. Plusieurs panneaux vous informent.

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Le refuge du Semnoz

Avec le club des cinq aixois, nous étions allés au refuge du Semnoz à Gruffy en mai 2019 mais il était fermé. Encore un peu de neige dans les prés, une ribambelle de nuages blancs qui, parfois, se confondaient avec la neige des sommets ; depuis le Semnoz, le large point de vue nous avait semblé extra-ordinaire : le Mont-Blanc était identifiable sans difficulté.
En juillet 2021 j’y retourne en famille : il fait beau et chaud, le Mont-Blanc se découpe clairement sur le ciel bleu. Oserai-je l’avouer ?… plus que par besoin de marcher, nous y sommes allés pour déguster la spécialité du restaurant : la baugiflette, contraction de Bauges et tartiflette, une tartiflette à la tome des Bauges (A.O.P.) au lieu de reblochon.
Dans les deux cas, nous stationnons près du Courant d’Ere, le restaurant du sommet (1650 m d’altitude).

Les vaches sont dans les prés et leur cloche, qui tinte continuellement, gêne parfois la tranquillité des citadins installés dans les villages… Le Dauphiné Libéré 6/09/2017, commune du Biot. L’une d’elle porte un redresse-cornes en bois comme cela se faisait au XIXe ; une corne peut pousser de travers, toucher la joue et finalement gêner la mastication. Un remède de grand-mère pour bovins.

2021. Fauche qui peut ! Sur le plateau du Semnoz, venez relever le défi de la fauche du vérâtre et aider les vaches à entretenir la montagne ! […[ [Opération] visant la coupe par tous les volontaires de cette plante envahissante qui étouffe l’alpage. Vos efforts seront récompensés. [ndlr : le vérâtre blanc, plante invasive et toxique, réduit les surfaces d’herbe sur lesquelles les vaches se nourrissent]

Direction sud par le GRP du massif des Bauges sui longe la crête. Nous passons devant les chalets de Leschaux, près du télésiège du Panoramique et son grand abreuvoir pour vaches – et non piscine pour chiens. Les groupes se succèdent, tous dans la même direction.

Le Grand Chalet du Semnoz a été réhabilité ; une étable de 50 vaches et une laiterie de 18m2 sont utilisées par les successeurs de Jean et Mado Aymonier qui y ont travaillé de 1922 à 1992 (plaque apposée sur le chalet).

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Le chaos du Chéran

J’ai repéré la fiche descriptive de la rando depuis longtemps ; à la faveur d’un séjour familial entre retraités, nous décidons d’aller voir le chaos du Chéran au départ de Cusy. C’est l’un des géosites majeurs du Parc Naturel Régional du Massif des Bauges, classé Géoparc Mondial UNESCO. Dans le groupe, Arnaud et Marie-Pierre sont des sportifs aguerris, Pierre et Josette n’ont pas l’habitude de marcher et moi, je marche régulièrement mais avec quelques difficultés en montée. Mais elle est classée facile, pas de quoi s’inquiéter en montagne…

La météo ce jour à cet endroit :
Avec le vent et la température ressentie

Le premier aléa, c’est qu’on est allé au point de départ par la fonction « Aller au départ » de l’application mobile Visorando ; elle nous a amené sur la mauvaise rive du Chéran par le sentier de la Passerelle à Gruffy, fermé à la circulation automobile. Conclusion : Mieux vaut conjuguer la technique GPS à la lecture des consignes données par l’auteur. Cet imprévu nous vaudra 100m de dénivelée en plus par un sentier caillouteux plutôt désagréable.

Mais la récompense est en bas du chemin : une rivière labélisée ‘Rivière Sauvage’, qui me paraît calme au niveau de la passerelle ; sentier facile en direction du pont de l’Abime, sur la rive droite, et qui longe un pré ; petits pièges au milieu du sentier où quelques racines émergent, une eau limpide sous les ombrages qui incite à la très fraîche baignade. De temps en temps un gros rocher au milieu de l’eau rappelle qu’autrefois les évènements géologiques ont dû être intenses.

La vallée du Chéran était un immense glacier il y a 40000 ans ; à la fonte du glacier il y a 15000ans, les forces qui s’exerçaient sur les versants ont disparu. Les bords ont basculé vers l’intérieur de la pente. C’est ce qui est arrivé aux Tours Saint-Jacques qui continuent de glisser tout en restant en équilibre… mais jusqu’à quand ?

Des panneaux d’information jalonnent le parcours : quel dommage que celui des oiseaux ne soit plus sonore. Un peu plus loin le sentier se dégrade : les rondins de bois se sont déchaussés. Une passerelle de bois au sol grillagé permet de traverser l’obstacle. Parfois une dalle est devenue instable ou les pierres de gué sont mal ajustées.

L’or du Chéran provient du délavage des molasses alpines. Les minéraux les plus lourds, tels l’or, se déposent dans le lit de la rivière. Dès le 13è siècle, des familles pratiquaient l’orpaillage comme activité d’appoint. Extrait de rando.geotrek.fr.

A la fin du XIXe Joseph Domenge dit Biolla, éleveur de chèvres à Alby, a trouvé une pépite d’or de 43g dans le Chéran ; en parcourant le circuit de la Mouche à Alby, vous retrouverez la statue de cette chèvre près du refuge du berger. Aujourd’hui, je pense que cette pépite vaudrait près de 13000€ ; Pline l’ancien, naturaliste (23-9 ap. J.-C.) évoque l’or du Chéran comme le plus pur (Histoire Naturelle, livre XXXV).

Le sentier devient humide par endroit avec passages en équilibre sur des pierres plus ou moins stables ; une cascade tombe côté gauche. Le sentier vers le chaos du Chéran devient exercice d’équilibre car parfois boueux, parfois rocheux, endroit de plus en plus sauvage et de moins en moins facilement accessible. Cent mètres au-dessus de nos têtes, le fameux pont de l’Abîme  : tout à l’heure nous serons dessus.

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