Insolite un dolmen en Touraine ! il est probable qu’on en trouve dans la toute France mais dans cette région, je n’en ai pas encore découvert. Je prépare donc une randonnée au départ du plan d’eau (pas de baignade) à l’entrée de Mettray sur la D959, inspirée du parcours de grandin sur visorando.
J’ai fait le tour du plan d’eau avec grand plaisir tant c’est un lieu paisible malgré la circulation automobile toute proche. Un petit pont de bois enjambe la Choisille puis un autre en béton traverse un de ses bras. La route peu fréquentée traverse une zone de verdure ; un accès piéton sur la gauche permet de marcher sans risque. Je passe devant le centre de cure, devant le terrain de sport, la Motte ; je coupe la D76 au calvaire et passe devant le moulin neuf ; bientôt sur la gauche, le sentier s’éloigne en longeant la route jusqu’à un petit jardin public à Mettray ; je repasse sur un pont au-dessus de la Choisille, débouche sur la route, me place face à l’église le temps d’une photo, puis prends la direction du hameau de Villiers.
Là se trouve le moulin de Villiers, avec quelques traces d’aménagements hydrauliques. Au fil des reconstructions successives sans doute, il s’est appelé le Moulin Vieil (1749) ou le moulin neuf (1812). Les quatre bras de la Choisille y occupent le lit majeur, inondant les prairies de Villiers classées en espace naturel sensible. Les bois puis les champs prennent la relève des résidences.
Le château de la Cornillère se cache derrière ses grands arbres. Une longue montée sans trottoir m’amène au Fouassé ; un chemin herbeux s’enfonce dans les champs en direction du Moulin de Réchaussé ; des arbres sont tombés en travers du chemin qui devient de plus en plus détrempé ; j’ai suivi les traces de sabots de chevaux mais n’ai pas trouvé comment traverser le ruisseau ; j’ai donc fait demi-tour et trouvé un pont improvisé avec un pylône électrique équipé d’une rampe, tellement incliné que j’ai craint son manque de solidité ; mais un homme et son chien me garantissent qu’il n’y a pas de risque ; je le traverse non sans m’accrocher à la balustrade. A droite la tour ronde abrite un bélier hydraulique Bollée répandu dans la région ; ce dispositif perfectionné par Ernest-Sylvain Bollée en 1857 utilise la vitesse d’un cours d’eau et le phénomène physique du « coup de bélier » pour élever une partie du débit. Il s’agit en quelque sorte d’une pompe qui ne nécessite pas d’énergie extérieure. Du moulin de Réchaussé, il ne reste que le barrage amont et le canal aujourd’hui à sec. En été, vous serez probablement mangé par les moustiques !
Moulin de Réchaussé et bélier Bollée, strawfield qui détaille le fonctionnement du bélier.
Je suis une piste mouillée sur la gauche et traverse à gué le ruisseau ; à droite une sente humide est nettement plus facile pour accéder au dolmen mais je ne l’ai pas vue la première fois ; une petite montée dans la terre m’amène dans un champ d’où je devine sous les arbres le mégalithe ; je suis le bord du champ (mais il est possible de suivre le chemin vers la droite pour revenir ensuite vers le dolmen) jusqu’au dolmen de la Grotte aux Fées.
Erigé au néolithique (entre -8000 et -1800), il est de taille impressionnante 11 m de long, l’ensemble des pierres qui le composent pesant 88 tonnes ; parce qu’il est situé à la limite de la commune de Mettray, on l’appelle parfois dolmen de Mettray mais il est officiellement sur la commune de Saint-Antoine-du-Rocher. De forme rectangulaire, il est composé de sept dalles supports et de trois dalles de couverture. Des fouilles effectuées en 1910 ont permis de mettre au jour des lames de silex et des fragments de poteries de différentes couleurs. Il a servi de tombe à la famille de chefs de tribus. Jusqu’en 1989, on a retrouvé des traces de cérémonies druidiques qui avaient lieu afin de lutter contre la stérilité féminine.
Grotte aux fées, strawfield
Une jolie légende est attachée à ce dolmen : trois créatures féminines auraient bâti l’édifice en une nuit ; celui qui s’aviserait de le détruire ou d’en déplacer les pierres, mourrait dans l’année tandis que les fées les remettraient en place durant la nuit.
Le retour sur route sera relativement agréable jusqu’au terrain de sport de Mettray mais ensuite la circulation routière importante et l’absence de trottoir rendront le parcours dangereux. Après la traversée au passage à niveau automatique, la route mènera jusqu’au plan d’eau : un passage pédestre sur la gauche rejoint le parking sans qu’il soit obligé d’aller jusqu’à l’entrée.
Je vous propose une variante pour le retour afin d’éviter la circulation et les risques dus à l’absence de trottoir : rejoindre le bourg de Mettray, soit depuis le cimetière, soit depuis l’école (voir points sur la carte de l’itinéraire), puis redescendre par le même trajet qu’à l’aller.
Quel que soit le trajet retour, la découverte de ce grand dolmen classé monument historique vaut le déplacement… que ce soit à pied ou en voiture. Comme souvent en Touraine, il vous faudra en partie marcher sur de petites routes et traverser des lotissements.
Image de l’itinéraire 8km700, 39m dénivelée (+118, -118), 2h20