J4 Randonnée en liberté : Besse, Super-Besse par le lac Pavin et le creux du Soucy

4ème journée de notre périple Randonnée en liberté avec Grand Angle. Départ de l’auberge la petite ferme au lieu-dit le Faux à Besse. Nous passons à côté de ce drôle de monument de pierre : deux gorges rectilignes creusées l’une horizontalement, l’autre verticalement avec des petits trous dans la gorge  : borne-limite d’un champ ou de deux anciennes voies ?

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Après la Tronchère, nous croisons le GR30, balisé non seulement de sa couleur blanc-rouge mais aussi de orange et vert-blanc. C’est que nous sommes à la croisée de chemins menant au lac Pavin1, le plus jeune, le plus profond et le plus mystérieux des lacs d’Auvergne…

Le seigneur Roupoutou tomba un jour amoureux d’une jeune femme de Besse. Il lui fit des cadeaux, mais la jeune femme le repoussa : il était vraiment trop laid ! Roupoutou continua à lui offrir des cadeaux, mais en vain. Un jour, il s’installa sur une chaise en pierre (la chaise du diable) et se mit à pleurer. Il pleura si fort et si longtemps que ses larmes formèrent des ruisseaux. Toute cette eau commença à inonder le village de Besse, qui était au fond d’une cuvette. Voyant cela, les hommes de Besse, qui étaient parmi les plus forts du monde, portèrent leurs maisons un peu plus bas, à la place de l’actuel village.
Roupoutou, s’apercevant que les restes du village étaient sous les eaux, pensa qu’il avait noyé la femme qu’il aimait et se jeta dans le lac. On ne le revit jamais plus.
On raconte aussi que, si on jette une pierre en plein milieu du lac le 31 décembre à minuit, on peut entendre les cloches de l’ancienne église de Besse sonner. Extrait du site massif du sancy V.O.

Nous passons au dessus d’un escalier à randonneurs, clairement étiqueté comme interdit aux chevaux et aux chiens : mais comment pourraient-ils l’emprunter ?! Passage au nord du lac Estivadoux, en partie asséché, et qui se transforme progressivement en tourbière.

A la stèle, nous retrouvons le grand baroudeur André qui nous immortalise avec le lac Pavin en toile de fond, ce lac qui m’intrigue avec son cercle presque parfait (800 m de diamètre) et sa profondeur (93 m) qui lui confère des eaux sombres en son centre ; mais par temps clair en été, il est d’une limpidité turquoise. [Il] abrite de nombreuses truites, perches et, en profondeur, au frais, l’omble chevalier à la chair fine.

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** Oppidum et dolmen, au départ de Lussas

Il fait encore plus chaud que la veille mais j’ai tellement envie de faire cette boucle qui me replonge des centaines d’années en arrière que je n’hésite pas à partir pour Lussas. C’est Evelyne, qui tient un gite labellisé Rando Accueil Ardelyne, qui m’a conseillé cette randonnée quand je lui ai demandé s’il y avait des mégalithes en Ardèche. Elle m’a laissé le guide complet de randonnées Berg-Coiron et ses fiches descriptives ; le grand avantage de ce type de gite c’est que tout est conçu pour le randonneur : un petit-déjeuner inclus, un hébergement tranquille, simple mais confortable, de la documentation en abondance sur les randonnées et les buts de visite (l’absence de connexion internet ne m’a donc pas manqué… sauf pour relever les coordonnées des 3 caches de geo8707 sur le parcours), des conseils par une personne qui a testé les randonnées, des pique-nique bio confectionnés à la demande.

A 9h15, il n’y a plus qu’une place libre sur le parking du village. Que se passe-t-il donc ? les états généraux du film documentaire qui commencent dans deux jours !

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IMG_9498.jpgLes explications de la fiche et le balisage jaune-blanc sont au départ bien suffisants. La route longe les vignes : oui, l’Ardèche fournit d’excellents vins de pays en Indication Géographique Protégée ! Après un passage en sous-bois, je rejoins l’ancienne route qui relie Aubenas à Saint-Laurent, puis, à l’intuition (pas d’indication claire sur la fiche), je délaisse la large piste pour un étroit sentier dans la même direction ; IMG_9501.jpgIMG_9506.jpgà nouveau sur la gauche, je rejoins le sentier en balcon qui domine les gorges de la Louyre2. Dans le ruisseau, une écrevisse à pattes blanches s’efforce de survivre. Le sentier passe en balcon au dessus des gorges me laissant le temps d’observer un groupe de grimpeurs à l’assaut d’une paroi. Au loin la ville d’Aubenas.

Une variante visible à droite du sentier sur la carte IGN, vous mènera à la baume Chabanne connue pour héberger une colonie de chauve-souris.

… tous les jeunes sont autonomes, vers la Baume Chabanne, exutoire d’une rivière souterraine […]. Depuis 1991, la colonie occupe seulement ce dernier site et la parturition4 (jeune non volant) y a été constatée en juin 1992. Evolution des populations de chiroptères dans le département de l’Ardèche entre 1953 et 1992

IMG_9518.jpgAu lieu-dit l’Echelette3, descendez la D259 par la droite ; le chemin reprend sur le plateau à gauche, après le virage : un grand panneau d’information sur Jastres en indique le début. Le plateau calcaire dénudé était autrefois cultivé et pâturé. Après une période d’abandon, il est parait-il de nouveau valorisé par les éleveurs mais je n’en ai pas trouvé trace. La chaleur est maintenant difficile à supporter ; un randonneur qui revient de l’oppidum me souhaite bon courage. IMG_9530.jpgAu loin, l’oppidum de Jastres Nord (de type éperon barré) affiche sa large et impressionnante façade, dégagée en 1978 sur plus de 400m de long.

Jastres l’oppidum par geo8707

Le rempart rejoint le bord de la falaise qui domine la rivière Ardèche en un à-pic de 130m. Avec ses sept tours, carrées ou rondes reliées entre elles par onze courtines, une entrée en chicane, c’est l’oppidum le mieux conservé que j’ai jamais vu. IMG_9525.jpgIl a été occupé durant à peine un siècle avec des modes de construction protohistoriques et une influence romaine (utilisation de mortier, tours rondes couvertes de tuiles). le long des murs, on a retrouvé une grande quantité de galets, boulets de basalte ou granit destinés à se transformer en pierres de jet : témoignage du rôle défensif de l’oppidum. Claude Lefebvre situe son occupation vers le 1er siècle avant J.-C.

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Claude Lefebvre, Bilan des fouilles des oppida du plateau de Jastres, Ardèche archéologie, 1985

Dans les pas de Cévennes Terre de Lumière, à la découverte du patrimoine vivarois, hors-série, Cévennes terre de Lumière, Aubenas, juillet 2002

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*** Circuit de la pierre au départ du village troglodytique du Barry à Bollène

IMG_7993r.JPGPicnic_022.jpgUn circuit original (effectué le 20 janvier 2008), que vous ne trouverez pas sur les sites consacrés à la randonnée, concocté par Ti’Mars…, un des circuits les plus intéressants que j’ai pu faire, bâti autour de 12 geocaches à ce jour : au départ du village troglodytique du Barry, entre Vaucluse et Drôme, entre histoire ancienne et moderne, entre patrimoine culturel et gastronomie. C’est grâce à un grand geocacheur buckfast que j’ai découvert ce village qui m’a tellement plu que j’ai organisé pour notre association Les geocacheurs de Provence, une seconde visite, guidée par M. Maupeu (17 mai 2008), sous une petite pluie, mais inoubliable : tout le monde se souviendra du déjeuner dans une grotte, à la bougie, autour de spécialités amenées par chacun. Ambiance confidentielle et mystérieuse genre ‘magie blanche’ plutôt que messe noire ! (voir photo de droite). Compte-rendu de cette rencontre, par Bobines84, le président de l’époque et album photos du Barry et de la rencontre.

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IMG_7945r.JPGSelon Découverte et évocation de la vie d’un site, Robert Bouchon, ce fut un « …lieu habité sans interruption depuis la préhistoire. Sur cette hauteur ont tour à tour été érigés un oppidum gaulois, un village gallo-romain, une forteresse et un village médiévaux puis un village troglodytique lui-même abandonné à l’aube de ce siècle ».

Barry a pour origine le mot celtique – Barros – signifiant : éperon rocheux. La plupart des savants voient dans les ruines de Barry des restes de l’antique ville celtique d’Aeria dont ont parlé les grecs, entre autres, Strabon et Pline l’Ancien. […]

  • Le 3 mai 1075, eut lieu le partage de la succession de Giraud-Hugues Adhémar entre ses 5 fils : le deuxième frère reçoit la moitié de la ville de Montélimar, le palais de la cité d’Orange et le Barry
  • 1183 : Lucius III confirme à l’abbaye de l’île Barbe (Lyon) ses possessions dont l’église Saint-André de Barry
  • 1228 : l’abbé Guillaume de l’île Barbe acquiert le chateau de Barry de Giraud Adhémar de Monteil mais le lui laisse en fief à condition qu’il lui prête assistance si besoin, faute de quoi il reprendra le chateau. Le chateau sera démantelé lors de la guerre contre les albigeois
  • 1281 : partage des biens entre Bertrand et Raymond des Baux ; Raymond hérite du Barry et du chateau de Chabrières
  • 4 décembre 1 286, Raymond de Baux, seigneur de Suze-la-Rousse, vend au prieur de Bollène, pour le prix de 100 florins d’or, tous ses droits de juridiction sur le château de Barry et son territoire
  • 1306 : le pape demande à l’évêque d’Embrun de faire restituer par la cour du Comtat Venaissin le chateau de Barry à l’Ile-Barbe

L’île Barbe et ses colonies du Dauphiné, abbé Fillet, Valence, J. Céas, 1895-1905

IMG_7967r.JPGAu-dessus du village troglodytique, nous trouvons sur l’éperon rocheux, défendu par le château fort (cache GCQ5WX Barry le chateau, par buckfast), l’emplacement de l’agglomération médiévale antérieure.

Au Nord, les restes d’un rempart maçonné barrent encore le passage du côté facilement accessible. Il ne reste plus que des traces de la chapelle médiévale (Saint-André ou Saint-Vincent ?). Le cimetière médiéval la jouxte au Nord-Ouest, et la nécropole post-médiévale au sud-est.
M. Maupeu ramasse une tuile tomaine qu’il m’autorise à conserver. Il nous fait remarquer les archères triplespermettant à trois archers de viser en même temps par la même fente extérieure avec un angle de tir considérablement élargi. Ce système palliait probablement en grande partie l’absence de trous saillants pouvant battre toute la longueur des courtines. Mais elles étaient dirigées vers le chateau ! soit les seigneurs du chateau étaient hostiles à ceux du village, soit le chateau démantelé n’avait pour fonction d’assurer la sécurité des villageois.

GC1C9AD Les caves cathédrales : la balle de golf de buckfast

IMG_7971r.JPGA l’ouest dominant les usines du Tricastin, se trouvait une carrière de meules de moulin à huile. Des excavations au sol en témoignent. J’en avais vu une à Ganagobie : son mode de fabrication m’avait grandement impressionnée. Alain Belmont, chercheur spécialiste des carrières de meules écrit : « Dominant l’endroit où le Rhône quitte le Dauphiné pour entrer en Provence, la carrière de Barry apparaît ainsi dans les textes en 1143 ».

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Sur les rochers mouillés, actarus83, geocacheur et professeur de biologie, attire notre attention sur un drôle de champignon sensible à la pluie, probablement une astrée hygrométrique ou un géastre. Il s’ouvre en étoile et réagit tel un baromètre : par temps sec, il se referme en boule et se laisse rouler au gré des vents, par temps de pluie, il s’ouvre …

 

Bienvenue à Bollène

img_6497r.JPGimg_6499r.JPGimg_6502r.JPGIMG_7983r.JPGimg_6504r.JPG

Nous visitons les habitations creusées dans une molasse sableuse dite safre. Elle s’excave sans difficulté. J’ai rencontré le même type d’habitations à Lamanon sur le site troglodytique de Calès (association gérant le site association Calès-Saint-Denis). Le village a été abandonné à la fin du XIXe siècle. Alarmée par la mort de quelques-uns de ses membres ensevelis dans leur demeure écroulée, la population s’est repliée dans le hameau de Saint-Pierre de Sénos.

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