La Rhune, ascension difficile vers la montagne mythique du pays basque

La Rhune, Larrun, montagne mythique du pays basque (905m), randonnée par le sentier vert, la plus difficile depuis que je fais de la rando mais une des plus variées aussi. Elle se mérite… img_4695r.JPGimg_4726r.JPGNous sommes arrivés vers 10h à la gare du col de Sainte-Ignace (169m), départ du train à crémaillère. Il y a tellement de monde que la traversée du village prend déjà une trentaine de minutes. Nous stationnons à plus d’un km de la gare. Nous avons prévu de monter avec le train et de redescendre à pied. 790m de dénivelée (pas la somme des dénivelées – celle-la est de 1000m en montée et 1020m en descente – mais bien la difference entre l’altitude la plus haute et la plus basse), je la préfère en descente qu’en montée. Malheureusement, il y a 2 heures d’attente pour obtenir un billet. Sans hésiter, nous décidons de les monter à pied.

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

img_4704r.JPGNous sommes nombreux à tenter l’expédition. Début de parcours agréable et facile. Puis vient la montée raide qui, interminablement, n’arrête pas de monter ; les randonneurs s’arrêtent, soufflent, souffrent, parfois redescendent. J’ai le coeur qui bat très img_4707r.JPGvite et je suis très rouge, au bord du malaise. C’est à ce moment que mon coach, montagnard d’origine, se décide à m’expliquer comment on grimpe une montagne : lentement mais à vitesse constante, en veillant à toujours monter des paliers de la même modeste hauteur ; avec de courtes pauses à intervalles réguliers. Premier arrêt près d’un troupeau de chevaux en liberté qui broutent près d’un enclos de pierres. Nous pouvons les approcher de près. img_4714r.JPGimg_4712r.JPG
Près de la redoute1 napoléonnienne, que nous n’irons pas voir bien qu’elle ne soit qu’à quelques minutes, le terrain est presque plat. Quelques vaches blanches paissent tranquillement. Depuis longtemps, les bergers espagnols et français se partagent les sources et les estives2 de la Rhune. Une randonneuse nous aborde ; « Vous êtes de l’éducation nationale dans les Bouches-du-Rhône ? ». Regards img_4720r.JPGinterrogateurs. Serait-elle douée d’une intuition exceptionnelle ? On se retourne, on la regarde, on comprend. A 700m d’altitude, à plus de 800km de chez nous, nous sommes trois à porter le même sac à dos ! celui qui contenait un ordinateur portable distribué par le Conseil général à tous les collégiens. Petite discussion avant de repartir. Quand arrive l’heure du repas, je savoure ce court repos car le raccourci envisagé par la suite promet d’être une étape difficile. Nous saluons trois chevaux en liberté avant de continuer notre ascension.

La manech tête noire (ndlr : nous n’en avons pas vu ce jour là) est une race ovine originaire des montagnes du Pays basque, dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Elle est élevée aussi bien pour la viande que pour la laine et le lait […] La toison, très épaisse, est formée d’une laine blanche très longue jusqu’à 30 cm, qui ne recouvre pas la tête, qui est noire. Les béliers portent de grandes cornes incurvées. Ce sont des moutons très rustiques, adaptés à la marche et aux transhumances en montagne. Les brebis sont de bonnes laitières. Leur lait entre dans la fabrication du fromage Ossau-Iraty (AOC). Extrait de Wikipédia

Nous avons eu occasion d’acheter de ce fromage directement au producteur lors de la foire aux produits régionaux à Saint Jean Pied de Port – rien à voir avec celui qu’on trouve en grande surface – et l’irouléguy qui l’accompagne, bien sûr ! « Nos AOC ont du caractère : je vous suggère de toujours les goûter avec un produit local ». img_4724r.JPG

La dernière partie du parcours, dans les pierres bourrées de pièges pour les chevilles, est interminable, surtout quand on lève la tête vers le sommet. Le train à crémaillère arrive en même temps que nous ; les derniers mètres sont les plus difficiles mais je suis parvenue au sommet et j’en suis fière. La première chose que nous ferons sera de prendre un billet de retour à la gare.

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Le marais d’Orx

« En 1579, Louis de Foix stabilise le lit de l’Adour… La nouvelle embouchure est établie à Bayonne… Les eaux du bassin versant de l’arrière littoral perdent alors leur exutoire vers le nord et elles stagnent en provoquant la formation d’étangs et de marais.  »
Le marais d’Orx :

  • une histoire de Shadocks !devise-shadok4.jpg
    Les premières tentatives remontent à Henri IV, puis Louis XIV. Il fallait en permanence pomper, pomper, pomper ! Dès qu’on arrêtait, l’eau remontait. On a tenté de l’assécher pendant plus de trois cents ans et quand on y parvenait, quelques heures de pluies diluviennes suffisaient à tout inonder à nouveau.

    • en 1913 les frères Antoine et Louis Coyola y développent la culture moderne du maïs ;
    • les propriétaires se succèdent ; la culture du maïs est abandonnée en 1984 à cause du coût de pompage ; l’eau inonde le domaine
    • … qui aboutit finalement dans le giron du Conservatoire National du Littoral en 1989
  • une histoire d’enfants naturels !img_4819r.JPG
  • En 1858, l’empereur Napoléon III, neveu de Napoléon 1er, fait don du domaine au Comte Waleski, fils illégitime de Napoléon 1er avec la Polonaise Marie Laczynska ;  celui-ci effectue de grands travaux d’assèchement qui aboutissent en 1864 grâce à un complexe de pompes à pistons.

  • A la mort du comte Waleski, Napoléon III  le donne à ses enfants naturels : le comte d’Orx et celui de Labenne.  Le Comte d’Orx, maire de St-André-de-Seignanx pendant 25 ans, met définitivement en valeur le domaine.

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Avec la température ressentie

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Depuis, classé en réserve naturelle (Décret no 95-148 du 8 février 1995), c’est le royaume de plus de 200 espèces d’oiseaux. Du point de vue ornithologique, le Marais d’Orx est situé sur l’un des principaux axes européens de migration. On y observe oies cendrées, grues, balbuzards pêcheurs, etc. En été cette réserve est un site de nidification pour la spatule blanche.

* Site officiel du marais d’Orx

jussie2.jpgDès le début de la promenade, nous apprécions les tapis de fleurs jaunes sur l’étang. Je ne savais pas encore qu’elles étaient un véritable poison pour l’environnement. Un arrêté de lutte contre la jussie a même été pris le 2 mai 2007.

http://www.afleurdepau.com/40/Orx/Jussie.htm.

Gestion des plantes aquatiques envahissantes : exemple des jussies (conférence débat du 25/11/2006 – société nationale de protection de la nature ; contient une partie identification)

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La grande digue de Tarnos

img_4830r.JPGimg_4831r.JPGConstruite entre 1962 et 1966, la grande digue de Tarnos protège l’entrée du port de Bayonne, de la houle et de l’ensablement. Longue de plus de 1000m, elle est constituée de 750000t d’enrochements, d’une dalle de 2.50m d’épaisseur et d’un mur garde-mer de 3m de haut (30000 m3 de béton). 3300 blocs cubiques de 40t en béton protègent les parties exposées à la houle. L’ouvrage vit sous l’action de la mer, et des interventions régulières sont nécessaires. »
En 1987, un renforcement important a déjà été réalisé : 20000t d’enrochements et 300 blocs. Un autre est prévu pour 2007. Pour vérifier la stabilité des blocs à la houle, des techniciens ont relevé des millions de points au laser 3D et modélisé la digue au cm près. Ils pourront ainsi évaluer la masse manquante pour renforcer la digue (société ATM.3D scannage de la grande digue nord du port de Bayonne).

img_4835r.JPGimg_4838r.JPGimg_4839r.JPGLieu pas facile à trouver quand on ne connait pas la région : suivre la direction du port nord puis celle de la plage de la digue.

Une promenade sur digue de 2km aller et retour n’a rien de spectaculaire en soi mais celle-là crée une ambiance particulière pour peu qu’on accepte d’avoir les sens en éveil  : elle est bordée d’un mur épais de 3m de haut qui coupe le vent et cache la vue côté plage : du coup, on n’identifie pas toujours les bruits qu’on entend derrière ; d’énormes blocs de béton sont fissurés ou creusés par la force de la houle, des cavités se sont ouvertes dans la dalle. Plus on avance vers le musoir1, plus le tonnerre gronde fort et comme il y a du vent, les vagues, à intervalles réguliers, s’annoncent avec un fracas grandissant, puis passent par dessus les blocs, arrosant copieusement la digue… et ceux qui s’y trouvent : un spectacle à part entière !

Depuis mars 2014, une ode à la digue est écrite sur les 1000m : vous devez cette lecture à Nicolas, instituteur et surfeur. Le site web dédié  la digue : le texte qui avait été ouvert (Merci à Ana pour l’information), est désormais fermé.

Même si ce n’est pas habituellement le genre de promenade que je préfère, je dois reconnaître que j’ai admiré à la fois le travail d’usure de la mer, et celui des hommes qui tentent de s’opposer à la nature. Un conseil : allez-y un jour de grand vent mais pas un jour de tempête car le danger est réel ! Merci laminak pour cette cache.
Les vagues le long de la digue (format wmv, j’ai enlevé les rires lorsque j’étais arrosée !)

digue Tarnos photo aérienne IGN

Photographie de Alain Etchepare

Surfeurs à la digue de Tarnos

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1musoir : ouvrage qui termine la digue et se trouve donc face à la mer. Sur la photo en haut et à droite, avec le phare, on voit le musoir de la digue d’en face