Tour des Bauges J1 : du Mont de Bellecombe à la Motte en Bauges

J1 Tour des Bauges : quand j’ai parlé autour de moi que j’allais randonner dans le massif des Bauges, personne ne savait situer ce massif. Je le connaissais par ma belle-soeur qui possède une maison familiale en bordure du parc naturel régional du massif des Bauges. Situé en Savoie (moyenne montagne), habité par 60000 baujus, encore peu fréquenté par les randonneurs, il est délimité par Annecy, Aix les Bains, Chambéry et Albertville ;  il réserve de belles… et moins bonnes surprises.

Comme l’an dernier, c’est avec Grand Angle que nous partons pour ce circuit de randonnée liberté ; son partenaire du Chatelard Terre d’Altitude l’a préparé. Le matin même de la première randonnée, nous rencontrons Pascal Mouchet pour les conseils d’usage. Il insiste sur ce qu’il faut faire dans le cas où nous nous perdrions, sur l’usage de la boussole. Comme le temps est à la pluie, il nous suggère l’option 2 par le col du Plane, plus courte et moins risquée que par les crêtes du mont Julioz. Je ne l’ai pas préparée sur mon GPS mais nous partons, riches et confiants des expériences multiples que mon compagnon de route et moi-même avons vécues.

Pascal nous dépose au lieu-dit le Reposoir ;  par chance, il a pu passer jusque là malgré les travaux sur la route. Là, deux options possibles : la traversée par les pâturages où se trouve un taureau qui semble paisible, et le GR tour des Bauges. Pour la première, une remarque de Pascal nous fait craindre le pire ; après avoir enfilé un vêtement de pluie, nous décidons de privilégier le GR qui ne cesse de monter. Nous arrivons au premier pâturage envahi de vératre, plante  vénéneuse pour les troupeaux, ressemblant à la grande gentiane jaune, mais les grosses feuilles elliptiques plissées sont alternées sur la tige, alors que la gentiane a ses feuilles opposées. Les éleveurs cherchent donc à la détruire par des herbicides. Extrait de L. Authoserre, association française pour la production fourragère. Nous sortons du pâturage par un système de franchissement en chicane, système différent de celui en marches d’escalier que nous avions vu en Auvergne ou par poignée isolante sur une clôture électrifiée comme dans l’Aubrac.

Golet de Doucy : c’est là que nous changeons de direction. Nous devons tourner à droite mais aucun chemin n’est visible. Pas de doute, pourtant selon le topo. Serait-il derrière la barrière ? il me semble percevoir au loin les marques d’un piétinement. Nous passons au dessus des fils barbelés et nous enfonçons progressivement dans les bois, sur un sentier à peine marqué, envahi par de hautes herbes. La montée devient difficile pour mon compagnon de route qui n’apprécie pas ce type de sentier. Quand il faudra descendre sur 300m, en pente raide, une ornière ravinée et extrêmement glissante, nous ne trouverons pas de berges rassurantes et deux chutes seront inévitables. Quel soulagement quand nous atteindrons le sentier en contre-bas des crêtes du mont Julioz, même si nous devrons traverser le bois d’Enfer qui garde le souvenir d’un glissement de terrain de 1939 : un parmi tant d’autres.

Croisement avec le GR 96 et plus loin le col du Plane où s’est déroulé le terrible glissement de terrain du Châtelard le 12 mars 1931 :

Dès octobre 1930, les habitants découvrirent de nombreuses crevasses transversales allant d’un mont [Chabert] à l’autre [Julioz] sur 800 m de long et 500 m de large. Elles ne cessèrent de grandir pour atteindre en mars 1931 les premières maisons […]. Les grandes pluies de début mars donnèrent le signal d’évacuation des habitants et déclenchèrent la débâcle. Le jeudi 12 mars, vers 9 h du matin, de grandes bandes parallèles successives de terre large de 10 à 30 m se mirent en marche ravageant les hameaux. […] Six millions de m3 se sont détachés de la montagne sur plus de quarante hectares. Vers 21 h, la masse de terre en mouvement et transportant arbres, briques et rochers, alla s’arrêter sur le cône de déjection du Nant1 des Granges en amont du hameau du même nom, sans toucher les habitations.
La coulée a donc mis 9 h pour effectuer un trajet d’environ 1,8 km de long et plus de 600 m de dénivelé. Aucune victime n’est à déplorer mais les pertes financières sont lourdes pour Le Châtelard […].

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