Les Bouillouses : les lacs d’en bas

Pour cette dernière journée, Anne du gite San Feliu, me conseille le site classé des Bouillouses,  partie basse où il ne devrait plus y avoir beaucoup de neige : ses locataires y sont allés la semaine d’avant. Le Lac des Bouillouses et ses abords est un site naturel classé depuis le 24 juin 1976.

Je passe par Llivia, enclave espagnole en pays français, annoncée par un panneau en bordure de route ; on passerait presque de France en Espagne sans s’en apercevoir. Mais cela pose quelques problèmes tout de même, lorsque la France a voulu construire un itinéraire de contournement pour les camions : il fallait installer un stop sur la route neutre, ce qui est contraire au traité des Pyrénées, selon le maire de LLivia. Llivia, l’enclave catalane qui empêche les ronds-points de tourner en rond. Je monte dans la vieille ville où la circulation est difficile. Que se passe-t-il donc aujourd’hui ? les espagnols me font de grands gestes : je fais péniblement demi-tour dans une étroite ruelle, croisant voitures et piétons qui montent sur la place que je ne verrai pas. C’est Pâques et les espagnols la fêtent en famille.

La conduite forcéePassage à guéEn cette saison, il n’y a ni navette ni télésiège. Je me gare donc à Pla dels Avellans (1750m), comme tous les marcheurs. La route est dégagée et longe une impressionnante conduite forcée ; je tente par un sentier sur la gauche dans le but de rejoindre l’Estany Negre. Quelques plaques neigeuses ne me découragent pas, le passage à gué non plus mais rapidement, la piste est totalement cachée sous la neige ; malgré la trace de mon GPS, je dois faire demi-tour. Je pense alors que peut-être le sentier n’existe plus.

Petite cascade en bordure de routeLe refuge des Bouillouses : fermé !Je continue donc sur la route D60 qui longe la rivière la Têt ; si la route est sèche, les abords sont abondamment neigeux ; plus ça grimpe, plus il y a de la neige ; dans le large virage à gauche, le GR de pays du tour du Capcir rejoint la route ; après quelques kilomètres, la Bolloseta s’étire le long de la route ;  j’arrive en vue du chalet-refuge des Bouillouses où j’espère pouvoir acheter une bouteille d’eau. BollosetaPlusieurs personnes sont assises sur les tables extérieures mais le refuge est fermé : il n’ouvrira que la semaine prochaine. En vain, je cherche une bouteille d’eau dans le centre de vacances : il me faudra trouver l’eau dans la neige ou les petites cascades.

Le barrage des BouillousesPour rejoindre le barrage, il me faut marcher dans la neige. Derrière celui-ci, l’eau est gelée et la route qui le traverse est barrée. Je commence à me dire que le circuit Els Esquits ne va pas être facile. Il passe par Estany del Reco, Estany Llarg, Estany Negre.

Bien balisé, il commence non loin du barrage, après le pont qui traverse la rivière. La neige est pratiquement vierge, ce qui m’étonne. Je m’y enfonce, mais je continue ; la piste est bien cachée : ce sont des raquettes qu’il aurait fallu. Plus j’avance, plus le sentier me réserve de mauvaises surprises. Je m’enfonce brutalement dans la neige, parfois jusqu’à la taille. Le premier étang Estany del Reco 2169m et 3,6ha, peu profond, n’est pas un vrai lac, ‘il ne compte pas’ me dit le randonneur que je croise. Sur la carte IGN c’est une simple zone inondable.

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Tour des Bauges J5 : les Déserts – le Revard

Cinquième journée de notre circuit du tour des Bauges organisé par Grand Angle avec son partenaire Terre d’Altitude.
Départ depuis l’hôtel Margeriaz [ne pas prononcer la dernière lettre] à la Combe ; j’ai retrouvé ma paire de chaussures de rando déposée dans le couloir d’entrée. Pendant le petit déjeuner, j’ai repéré la décoration sur la vie rurale d’autrefois : des unités de capacité en laiton, une fourche, une faux, un panier en osier [benette], etc. Le hameau la Combe appartient à la commune des Déserts ; pour une présentation, voir le site la Grange des Déserts.

Je refais en sens inverse, donc en montant, la fin du parcours de la veille. L’ancienne fontaine de la fin du XIXè ne coule plus, contrairement à celle des Mermets, au dessus de laquelle un  tronc d’arbre tout sec accueille quelques fleurs. Au carrefour avec le GR tour des Bauges, le mont Margeriaz, qui me laisse le souvenir d’une étape difficile mais merveilleuse, montre bien sa face abrupte.
Plus je m’enfonce dans la forêt sur un chemin large et raide, plus je découvre des fleurs différentes : campanules bleues ou blanches, fleurs violettes de l’épilobe, centaurées.

Comme souvent, des talus de terre s’effondrent sous l’effet des intempéries, mettant à nu des racines d’arbres trop fragiles ; dans quelque temps, sans doute tomberont-ils. C’est à ce niveau qu’il aurait sans doute fallu que j’oblique sur la gauche pour rejoindre le nouveau tracé du GR : en effet, quand j’arrive aux Chapis, une ligne électrifiée protège le pâturage mais la ligne s’est affaissée ; un coureur sans hésiter saute par dessus et descend dans l’évidente trace du sentier ; j’en fais autant. En contre-bas, au bord du sentier, la ligne a été coupée…

Après être passée sous le téléski des Chamois, je passe devant Aartu d’Artik : les chiens de traîneaux aboient fortement sur mon passage. Au col de Plainpalais,  le GR quitte la route puis la recoupe deux fois par un sentier mi ombragé mi découvert : de grands panneaux publicitaires vantent déjà la station de ski du Revard. Plus fréquenté, passant non loin des habitations, il se confond avec la route après le Grand Pré.

Quelques dizaines de mètres plus loin après l’ancienne carrière, le GR rocailleux et désagréable rejoint la Féclaz et la D913. Au carcey, beaucoup d’animation près du parking et un panneau directionnel susceptible de m’aider ; je passe sous le fil, une jeune fille en fait autant, plan sommaire (non orienté !) à la main. Elle me dit où elle va, je lui dis où je vais. Coup d’œil à la carte : son chemin se trouve sur celui d’où je viens, le mien se trouve dans le prolongement de celui par lequel elle est arrivée ! Une lecture attentive du descriptif aurait évité que je confonde le Carcey et le restaurant Sapey, point de repère vers le parcours aventure du mont Revard.

Ce parcours raquette est un parcours d’orientation en soi car de nombreux sentiers le coupent et le recoupent ; heureusement de fréquents panneaux aux intersections, l’indication de la piste VTT ou le symbole de la piste raquettes, celle des chiens de traîneaux confirment que je suis sur la bonne voie. Près d’un lieu humide, un immense champ de reines des prés (Filipendule ulmaire) égaient l’environnement coloré de verts. A côté des classiques chemins boueux dans lesquels on peut s’embourber à cheval et même à pied, il y a ceux avec racines apparentes ou ceux sans balisage. Malgré tout, ce passage en forêt demeure agréable jusqu’au pas du Rebollion ; je reste sur le chemin de Pertuiset (on ne va pas jusqu’au col), autrefois seule voie d’accès pour le Revard ; non loin de là, au parking des Fermes, j’ai rendez-vous avec André.

Nous rejoindrons le Revard à pied par la route ; il existe cependant un étroit sentier à gauche et parallèle à la route mais en sortir n’est pas évident. Une inscription au sol : le tour de France 2013 est passée par là. Que de monde ! aujourd’hui c’est la fête de l’alpage au Revard. La route de la corniche laisse entrevoir le lac du Bourget. Nous coupons le virage au carrefour qui mène au Revard et rejoignons le village sur les pistes de ski. Enfin le village est en vue ; les visiteurs ont envahi un grand pré dans lequel un troupeau de vaches vraiment pacifiques tentent de paître, faisant tinter leur clarine de fête.

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J4 Randonnée en liberté : Besse, Super-Besse par le lac Pavin et le creux du Soucy

4ème journée de notre périple Randonnée en liberté avec Grand Angle. Départ de l’auberge la petite ferme au lieu-dit le Faux à Besse. Nous passons à côté de ce drôle de monument de pierre : deux gorges rectilignes creusées l’une horizontalement, l’autre verticalement avec des petits trous dans la gorge  : borne-limite d’un champ ou de deux anciennes voies ?

La météo à cet endroit
avec prévisions à 3 jours

Après la Tronchère, nous croisons le GR30, balisé non seulement de sa couleur blanc-rouge mais aussi de orange et vert-blanc. C’est que nous sommes à la croisée de chemins menant au lac Pavin1, le plus jeune, le plus profond et le plus mystérieux des lacs d’Auvergne…

Le seigneur Roupoutou tomba un jour amoureux d’une jeune femme de Besse. Il lui fit des cadeaux, mais la jeune femme le repoussa : il était vraiment trop laid ! Roupoutou continua à lui offrir des cadeaux, mais en vain. Un jour, il s’installa sur une chaise en pierre (la chaise du diable) et se mit à pleurer. Il pleura si fort et si longtemps que ses larmes formèrent des ruisseaux. Toute cette eau commença à inonder le village de Besse, qui était au fond d’une cuvette. Voyant cela, les hommes de Besse, qui étaient parmi les plus forts du monde, portèrent leurs maisons un peu plus bas, à la place de l’actuel village.
Roupoutou, s’apercevant que les restes du village étaient sous les eaux, pensa qu’il avait noyé la femme qu’il aimait et se jeta dans le lac. On ne le revit jamais plus.
On raconte aussi que, si on jette une pierre en plein milieu du lac le 31 décembre à minuit, on peut entendre les cloches de l’ancienne église de Besse sonner. Extrait du site massif du sancy V.O.

Nous passons au dessus d’un escalier à randonneurs, clairement étiqueté comme interdit aux chevaux et aux chiens : mais comment pourraient-ils l’emprunter ?! Passage au nord du lac Estivadoux, en partie asséché, et qui se transforme progressivement en tourbière.

A la stèle, nous retrouvons le grand baroudeur André qui nous immortalise avec le lac Pavin en toile de fond, ce lac qui m’intrigue avec son cercle presque parfait (800 m de diamètre) et sa profondeur (93 m) qui lui confère des eaux sombres en son centre ; mais par temps clair en été, il est d’une limpidité turquoise. [Il] abrite de nombreuses truites, perches et, en profondeur, au frais, l’omble chevalier à la chair fine.

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